Le lipdub de l’UQAM, réalisé le jeudi 10 septembre dans le cadre des initiations de la faculté de communication, fait en ce moment même le tour du monde. Coup de publicité tant pour ses réalisateurs que pour l’Université du peuple, la vidéo a dépassé les 700 000 visionnements sur Youtube et le nombre ne cesse d’augmenter. Montréal Campus s’est entretenu avec Luc-Oliver Cloutier, co-réalisateur de la vidéo.
Pour voir la vidéo : Lipdub UQAM
Le concept du lipdub : Une vidéo réalisée en un seul plan-séquence (une seule prise), avec un scénario particulièrement soigné, au cours duquel les participants font du lipsing. Les lipdub manifestent de la bonne humeur et de la solidarité au sein d’une communauté.
Celui de l’UQAM a nécessité près d’un mois et demi de travail de la part des deux réalisateurs, Luc-Olivier Cloutier et Marie-Ève Hébert, pour réaliser la chorégraphie et différents scénarii, à la seconde et au mot près, en fonction du nombre de participants. Cent soixante-douze étudiants se sont finalement portés volontaires pour y participer. Le tournage a duré environ deux heures.
Comment expliquez-vous le succès foudroyant du lipdub de l’UQAM ?
On ne comprend pas du tout. On est plus surpris qu’autre chose. On s’y attendait pas, on l’avait vraiment fait juste par plaisir à la base. Il y a eu une sorte d’effet boule de neige. MusicPlus l’a diffusé en premier, ensuite Global si est intéressé ce qui a poussé les autres médias anglophones à en parler. Et comme les médias anglophones se sont penchés dessus, ce sont les médias francophones ensuite qui ont voulu en parler aussi! En fait, tout le monde en parlait parce que les autres en parlaient aussi. Mais bon, c’est vrai que la vidéo en elle-même y contribue. Il y a pas mal de difficultés techniques, on fait ça en un seul plan séquence, on commence de l’extérieur, tout se fait alors que l’Université est ouverte… Les commentaires disent souvent que c’est aussi un bon Lipdub parce qu’il y a toujours de l’énergie. Ça se voit dessus que les gens qui y ont participé ont vraiment du plaisir. D’ailleurs, le mérite revient à tous les participants, sans eux, il n’y aurait rien eu.
Comment avez-vous réagi aux demandes d’entrevue ?
La première fois, c’était avec Global, on en revenait tout simplement pas. Ensuite les médias nous ont tous contacté les uns après les autres. Une fois qu’on avaient fait le tour des médias canadiens, on s’étaient dits que c’était terminé. Et c’est là que CNN nous a envoyé un message! Je m’en souviens encore, j’étais devant mon ordinateur et je me suis dit : «Mais ça a pas d’bon sens!» À partir de ce moment là, on a compris que le nombre de visionnements sur Youtube allait décoller. Et c’est ce qui s’est passé! Au début, on avait surtout des visiteurs canadiens, mais maintenant ils viennent de partout dans le monde. On a même parlé de notre lipdub sur France2 et sur une chaine de télévision allemande. Et bientôt, on devrait avoir une entrevue à NBC!
Avez-vous l’impression de redorer le blason de l’UQAM ?
Ça as l’air un peu prétentieux de le dire mais avec les commentaires qu’on reçoit, je dirais que oui. Je crois qu’avec cette vidéo, les gens découvrent les humains de l’UQAM alors que, jusqu’à présent, ils connaissaient surtout l’institution qui dans le trou, etc… C’est une belle campagne de pub quand CNN parle de l’UQAM et dit que ce qu’on a fait c’est génial. Je suis curieux de voir si les admissions à l’hiver vont augmenter.
Regrettez-vous de ne pas avoir choisi une chanson francophone ?
Non, au contraire. Si on avait choisit une chanson francophone, on aurait pas eu tout ce rayonnement. Au départ, on avait beaucoup hésité sur 1990 de Jean Leloup, mais le rythme est plutôt rapide et c’était compliqué pour un lipdub. L’autre, c’était la chanson de l’été et tout le monde la connaissait. Et puis on a tenu à mettre notre touche en chantant la fin en français. Mais de toutes façons, on ne peut pas plaire à tout le monde. Les pro-français auraient voulu une chanson francophone et les anglophones disent qu’on a tout gâché en seule phrase. De toutes manières, la musique passe partout à Montréal, alors je vois pas pourquoi on aurait dû se priver.
Est-ce que les Black Eyed Peas ont vu la vidéo ?
On a pas de confirmation encore mais Ellen Degeneres (une animatrice américaine très connue) a mis le lien de notre vidéo sur son Twitter et la vidéo a aussi été publiée sur le blog de Will.i.am (un des membres de la formation Black Eyed Peas). Je leur ai envoyé un courriel, on attend de voir.
Quelles ont été les retombées pour vous jusqu’à présent ?
Il y a deux entreprises qui nous ont contacté pour faire des vidéos pour leur party de Noël et aussi une boîte de production de vidéo-clip. On a aussi des cégeps qui nous ont demandé des conseils parce qu’eux aussi voudraient faire des lipdub. C’est sûr que ça nous donne une belle visibilité.
Avez-vous eu des échos de la direction de UQAM ?
On a eu droit à des chandails qu’on nous a demandé de porter lors des entrevues [rires]. Mais on seraient apparemment aussi conviés à un gala de reconnaissance pour les gens qui ont contribué au rayonnement de l’UQAM.
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