Louis-Philippe Gingras : Quand mets chinois et folk se rencontrent

Chow Mein, chemise fleurie et folk qui bûche. Voici comment on peut décrire le lancement du dernier album de Louis-Philippe Gingras, Troisième rangée. C’est dans la salle remplie à craquer d’amis et d’amour de la Sala Rossa que l’Abitibien d’origine nous a présenté, le 2 novembre, l’univers déjanté de son nouvel opus.

C’est entre deux répétitions et deux cigarettes qu’accoudé sur une Honda Civic, le chanteur fébrile a raconté le long cheminement pour produire Troisième rangée, avant de monter sur les planches, presque trois ans jour pour jour après la sortie de son premier album, Traverser l’parc.

« La période octobre-novembre est vraiment une période charnière pour moi, surtout que cette fois-ci [pour Troisième rangée], je suis mon propre gérant. Ça augmente beaucoup ma charge de travail, ça n’arrête pas, mais j’ai vraiment l’impression que ce que j’ai créé c’est plus à moi. »

Écouter une chanson de « LPG », c’est se faire raconter une histoire inspirée de l’entourage de l’artiste. Chaque pièce nous dévoile une série de personnages ayant marqué le chanteur. On fait la rencontre d’Annie, de Shirley, des gars de la shop et de l’Ontarienne qui travaillait au Tigre géant. « Je fais beaucoup d’observations, je regarde le monde qui m’entoure comme ma mère, mes cousines ou mes amis, pis ça me donne beaucoup d’inspiration. Ça donne des chansons comme Annie, Le boat ou Cap d’acier, mais j’ai aussi des chansons sur des rencontres faites par hasard comme Tigre géant », a-t-il indiqué.

C’est avec une énergie à la fois touchante et survoltée que Louis-Philippe a présenté ses personnages avec une sonorité tantôt folk, tantôt country, allant même jusqu’au blues, trahissant ses influences musicales. « J’aime vraiment Neil Young et Crazy Horse, j’aime ça quand ça rock pis que ça groove. Pour certaines chansons je me suis même inspiré d’arrangements de standards hawaïens », a confié l’auteur-compositeur-interprète.

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Cependant, bien que ses rencontres lui fournissent beaucoup de matériel, Louis-Philippe Gingras a révélé qu’il attribue, en grande partie, sa nouvelle méthode à ses retraites artistiques à Natashquan. « Ça fait trois étés que j’y vais, c’est un genre de rencontres de création, ça ne ressemble pas à une formation. On se ramasse une gang d’artistes dans la cabane de pêche de Gilles Vigneault pis on compose. Il y a une couple de chansons que j’ai écrites là-bas, comme Annie par exemple, je me rappelle de l’avoir regardée en train de faire la vaisselle pis j’ai écrit cette chanson semi d’amour là », a-t-il dit en riant.

Bien qu’il s’inspire de ses amis pour composer, ces derniers participent beaucoup à son processus de création. « Dany Placard pis moi ça fait longtemps qu’on collabore. Sinon dans Le boat je joue avec ma mère. J’ai plein d’amis qui font des features dans Troisième rangée », a précisé le musicien. D’ailleurs, pendant la soirée, plusieurs membres de son entourage l’ont rejoint pour faire des prestations, comme sa mère avec qui il a partagé la scène, un moment très touchant pour la foule de la Sala Rossa, qui débordait d’amour devant le duo.

Devant la scène folk déjà très fournie du Québec, Louis-Philippe Gingras n’a aucune crainte pour réussir à tirer son épingle du jeu. « On a tous un style vraiment différent, si t’écoutes Bernard Adamus, Lisa Leblanc ou Antoine Corriveau ce n’est pas la même game. On a tous notre touche qui fait qu’on ne risque pas de se marcher sur les pieds. »

 

Photo: CATHERINE LEGAULT MONTRÉAL CAMPUS

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