La qualité du français des étudiants et des étudiantes de l’UQAM n’est pas en chute libre, contrairement à ce que laissent croire certains discours alarmistes.
De nombreux articles de journaux écrits en 2022 et 2023 sonnent l’alarme. « Beaucoup de jeunes parlent mal et c’est gênant », a par exemple écrit Madeleine Pilote-Côté dans Le Journal de Montréal en septembre dernier.
À l’UQAM, certains programmes ont des exigences de français liées aux besoins de l’emploi. C’est le cas du baccalauréat en journalisme et des programmes d’enseignement au primaire et au secondaire. Dans ces champs d’études, on remarque que le niveau de français des étudiants et étudiantes est plutôt stable.
« Globalement, la qualité du français des étudiants en journalisme me semble stable, mais il faut préciser que c’est un programme très contingenté. Juste pour 2023-2024, le programme a refusé près de 180 personnes », mentionne Patrick White, directeur du programme de journalisme de l’UQAM.
Même si à l’automne 2022, seulement 54 personnes (pour un contingent de 60) avaient été prises au baccalauréat en journalisme en raison du critère de la langue, cet automne, plus de 60 personnes ont été sélectionnées. Ce chiffre varie d’année en année, sans tendance à la baisse.
Aide disponible
Ophélie Tremblay, professeure au Département de didactique des langues et directrice du Centre d’aide en français écrit et oral (CAFÉO), aide les étudiants et les étudiantes à se préparer aux tests de français standardisés.
Elle indique que le nombre d’étudiants et d’étudiantes utilisant le service « reste assez stable, parce qu’il y a toujours des étudiants qui ont besoin de plus qu’un essai avant de réussir le test ». Le parcours universitaire est aussi une manière pour les étudiants et étudiantes de développer leur niveau de français. « Dans mes cours, j’observe qu’en quatrième année, les étudiants en enseignement ont une belle pensée réflexive et s’expriment bien. Ça paraît que les années de formation universitaire ont contribué à augmenter leur niveau de littératie », affirme Mme Tremblay.
Un défi qui persiste
Même si l’on observe pas un déclin du français chez les étudiants et étudiantes de ces deux programmes, le français écrit peut rester un défi pour certains et certaines.
« Il faut noter qu’un bon nombre des étudiants admis doivent prendre des cours de rattrapage en français pour pallier leurs lacunes en la matière », fait remarquer M. White. En 2023, sur les 102 personnes ayant réussi la première étape des sélections pour le programme de journalisme (c’est-à-dire la partie écrite), 29 ont été identifiées comme nécessitant le cours de rattrapage en français LIN1014.
Tomy Tanguay, étudiant au baccalauréat en journalisme à l’UQAM, a décidé de prendre un cours de français à la prochaine session même s’il ne fait pas partie du près du tiers des étudiants et étudiantes en journalisme obligé(e)s de prendre le cours. « J’ai décidé de suivre un cours de français quand même, parce que je ne sens pas que j’ai le niveau », explique l’étudiant.
Promouvoir le français
En 2012, l’UQAM a créé la politique 50 relative à la langue française, qui met en place des normes d’utilisation du français chez les étudiants et étudiantes ainsi que chez le personnel. Les missions du recteur s’inscrivent aussi dans la même lignée que cette politique.
« L’une des priorités du recteur est de maintenir et de déployer l’offre de formation en français, en adéquation avec le rôle qui a été confié à l’UQAM lors de sa fondation », indique Jenny Desrochers, directrice des relations de presse de l’UQAM.
« Depuis son entrée en fonction, en avril dernier, il fait valoir haut et fort l’importance de la mission de l’UQAM pour la valorisation du français à Montréal et pour la francisation », renchérit-elle. « L’UQAM a depuis longtemps des partenariats avec le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration destinés à la francisation des personnes immigrantes », ajoute Jenny Desrochers. C’est de cette manière que le recteur souhaite « contribuer à la vitalité du français dans la métropole ».
Le CAFÉO tente aussi d’élargir son mandat de valorisation du français à toute la communauté de l’UQAM en organisant, par exemple, un concours de rédaction de dictée qui sera accessible à tous et à toutes en février prochain. « Le rôle de l’UQAM comme moteur francophone universitaire et moteur de francisation sera renforcé dans les prochaines années grâce aux priorités du nouveau recteur. Je suis confiant pour l’avenir », dit Patrick White.
Mention photo : Chloé Rondeau
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