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Pour une deuxième année d’affilée, Marissa Groguhé est finaliste en tant que personnalité dans les médias écrits au Gala Dynastie, qui récompense l’excellence culturelle et médiatique dans la communauté noire au Québec. La journaliste culturelle et bachelière en journalisme à l’Université du Québec à Montréal s’est entretenue avec le Montréal Campus à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs.
Marissa Groguhé célèbre ses cinq ans d’embauche comme journaliste à La Presse. Elle raconte que « c’est allé assez vite. Je crois que j’ai été au bon endroit au bon moment, et que j’ai réussi à saisir les opportunités qui se sont présentées », indique-t-elle.
Marissa se spécialise dans la couverture de la musique. Elle écrit aussi sur des phénomènes sociaux, et a réalisé quelques enquêtes à La Presse.
Du plus loin qu’elle se souvienne, la journaliste a toujours souhaité aider les autres à travers sa carrière. Au secondaire, elle rêvait de devenir médecin sans frontières. Après avoir réalisé que les sciences n’étaient pas pour elle, elle s’est inscrite en Arts et lettres au cégep. C’est à ce moment que son intérêt pour l’écriture s’est transformé en désir d’en faire une profession.
« Ça a cliqué tout seul, presque par magie », se remémore la journaliste. Si ses ambitions professionnelles ont changé, son motif demeure le même : se dévouer au bien-être des autres. Ce qui semblait relever du coup de tête à l’époque s’est révélé fructueux. À l’été 2017, Marissa s’est jointe à la rédaction de La Presse par le biais de la première cohorte des « stages d’été et de la diversité », et n’a pas quitté le média depuis.
C’est un peu par hasard que Marissa est devenue journaliste culturelle, alors qu’un poste s’est libéré à l’équipe d’Arts et Être après son stage. « C’est drôle parce que, sans que ce soit ce que je visais, c’est là où je me suis toujours retrouvée », constate-t-elle. C’est d’ailleurs au pupitre Culture du Montréal Campus que Marissa a écrit son tout premier article.
Au-delà de la coïncidence, Marissa exprime qu’elle éprouve un grand intérêt pour la culture, et plus particulièrement la musique, son créneau à La Presse. « La musique a toujours été très présente [dans ma vie], j’en consomme énormément en plus d’en jouer. Quand est donc venu le temps d’en parler et de m’y intéresser dans le cadre de mon travail, c’est venu naturellement », élabore la journaliste.
Pratiquer un journalisme engagé
La journaliste culturelle s’est rapidement démarquée en accumulant les distinctions dans le milieu. Cette année, elle est finaliste dans la catégorie « Personnalité média écrit engagée de l’année (web et imprimé) » au Gala Dynastie.
En 2022, elle y a remporté le prix de la journaliste en presse écrite de l’année, et elle s’est illustrée en 2021 en étant nommée au palmarès des « dix journalistes qui montent » par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
Même si Marissa hésite à se qualifier comme une journaliste engagée, elle croit tout de même que l’ensemble des journalistes pratiquent une certaine forme d’engagement, car ils et elles prennent part aux avancées et aux débats sociaux. Elle est d’avis que « des sujets se doivent d’être abordés au-delà du superficiel dans tous les secteurs. C’est notre rôle de repérer les sujets ou les injustices qu’il est nécessaire de mettre en lumière pour favoriser la réflexion et la prise d’actions vers des changements ».
Après une courte réflexion, Marissa ajoute qu’elle considère que le fait même d’être une femme noire dans une salle de nouvelles représente une initiative engagée. Elle exprime qu’« en tant que transmetteur d’information, il est impensable d’aborder le monde avec des visières et des angles morts. Ça prend une variété de points de vue et une diversité d’expériences, de réalités et de quotidiens dans la composition d’une salle de presse ». La journaliste se dit fière du poste qu’elle occupe, d’abord en tant qu’individu, puis pour la portée que peut avoir la particularité de son vécu, de sa sensibilité et de sa façon de voir le monde.
Surmonter les défis
Si elle explique en partie son cheminement par la chance, Marissa reconnaît qu’elle a dû saisir les opportunités qui se sont offertes et faire ses preuves. Elle sourit en mentionnant que le rythme rapide des nouvelles lui procure de l’adrénaline et la satisfaction du travail accompli, et que le défi de la continuelle nouveauté l’allume.
Marissa indique que le principal obstacle qu’elle a surmonté est le défi psychologique que représente le choix d’être journaliste. Elle explique avoir eu des doutes en raison de la croyance populaire qui dépeint le journalisme comme un emploi compliqué, voire inaccessible. Bien qu’un parcours journalistique soit parsemé d’embûches, c’est un emploi qui en vaut la peine, juge la jeune femme.
Son plus grand accomplissement
La journaliste mentionne que ses dossiers d’enquête sont ceux dont elle retire la plus grande fierté, en raison de l’ampleur du travail requis et de leurs impacts concrets. On n’a qu’à penser à ses enquêtes sur les centres antiavortement, les dénonciations entourant Maripier Morin ou les vagues de suicides chez les artisans et les artisanes de la scène (en collaboration avec Charles-Éric Blais-Poulin).
Or, c’est son poste actuel qu’elle considère comme son plus grand accomplissement professionnel. « Je suis rendue à un point où je peux avoir un certain impact, et je suis fière de pouvoir continuer à en avoir. Parce que c’est un peu ça l’objectif dès le départ, de toucher le monde et de faire connaître des sujets et des problèmes pour susciter des réactions », conclut-elle.
Les conseils de Marissa Groguhé pour ceux et celles qui songent au journalisme
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Mention photo : Camille Dehaene | Montréal Campus
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