Le stérilet, un contraceptif à deux visages

Prise de poids, sautes d’humeur, symptômes dépressifs, baisse de libido… De nombreuses vidéos virales circulant sur les réseaux sociaux montrent des femmes qui retirent leur stérilet après avoir vécu des effets secondaires indésirables. Toutefois, ce dispositif intra-utérin figure parmi les moyens de contraception les plus efficaces, atteste une gynécologue interrogée par le Montréal Campus.

En cas d’utilisation parfaite, le taux d’efficacité du stérilet s’élève à 99,8 %, affirme la gynécologue France Leduc. « Son efficacité peut être comparée à une vasectomie ou à une ligature des trompes de Fallope », spécifie l’experte. 

Il existe deux types de dispositifs intra-utérins : le stérilet hormonal, libérant une hormone appelée lévonorgestrel, et le stérilet en cuivre, ne libérant aucune hormone. Les deux options sont équivalentes, précise Mme Leduc : « ce sont deux contraceptions réversibles à action prolongée ». Les stérilets assurent une contraception sur une période de trois à dix ans, et ils peuvent être retirés à tout moment.

Selon une enquête de Statistique Canada menée en 2020, 48,3 % des jeunes âgé(e)s de 15 à 24 ans actifs et actives sexuellement rapportent avoir utilisé un contraceptif oral (pilule contraceptive et pilule du lendemain) lors de leur dernière relation sexuelle. L’utilisation d’autres contraceptifs hormonaux, dont le stérilet, l’implant ou les injections, se chiffre à moins de 5 %. 

Le stérilet, disponible au Québec depuis 2005, a gagné en popularité au fil des années. En 2015, après dix ans sur le marché, son nombre d’utilisatrices avait doublé, d’après Le Journal de Montréal. 

Les avantages du stérilet

L’étudiante au baccalauréat en droit à l’Université du Québec à Montréal Alexanne Sicotte affirme avoir eu une bonne expérience avec son stérilet hormonal. « J’ai vu une grosse amélioration du côté de mon humeur et je ne saignais plus constamment. Le stérilet a moins d’impacts sur mon humeur que la pilule », juge-t-elle. 

« L’un des avantages que je vois au stérilet est la facilité de ce moyen de contraception. On le fait installer, et on n’a pas besoin de s’en occuper ou de s’en souvenir. Il agit constamment et il est toujours là », ajoute l’étudiante. 

Contrairement à d’autres méthodes comme la pilule contraceptive  qu’il faut s’assurer de prendre chaque jour ​– le stérilet ne nécessite aucune « tâche » quotidienne, fait remarquer France Leduc. Un avantage considérable pour des personnes avec des horaires chargés, insiste-t-elle. « Quand on regarde les statistiques, si le but est d’éviter une grossesse, c’est avec les stérilets que ça fonctionne le mieux, puisqu’on ne peut pas l’oublier », souligne la gynécologue. 

« Après l’installation, j’avais plus de boutons qu’avant, mais c’est rentré dans l’ordre après quelque temps. J’avais aussi plus fréquemment mal à la tête qu’à l’habitude », mentionne Alexanne Sicotte. Excluant ces symptômes mineurs, elle n’a ressenti aucun effet secondaire significatif après l’installation de son stérilet, il y a un an. 

Les symptômes de la contraception

L’expérience du stérilet a été plus difficile pour Jennifer Durocher. La technicienne-comptable a remarqué plusieurs changements à la suite de l’installation de son stérilet, alors qu’elle avait 20 ans : « prise de poids, sautes d’humeur, dépression et baisse de libido », énumère-t-elle. 

Peu importe le moyen de contraception, des effets secondaires sont toujours possibles, rappelle France Leduc. « Que ce soit une pilule, un anneau, une injection ou une contraception intra-utérine, c’est la même chose. D’une personne à l’autre, et même d’un moment de notre vie à un autre, ça peut changer si on aime ou non une méthode contraceptive », illustre la gynécologue. Une méthode peut très bien fonctionner pour quelqu’un de 20 ans, mais ce ne sera pas nécessairement le cas dans la trentaine, donne-t-elle en exemple. 

Jennifer, qui avait des difficultés à prendre régulièrement sa pilule contraceptive, est accidentellement tombée enceinte. Après son accouchement, elle a choisi de se faire poser un stérilet. Elle a fait retirer le dispositif cinq ans plus tard, en raison des effets secondaires. 

Après le stérilet, Jennifer Durocher a essayé le timbre contraceptif, une méthode qui fonctionne beaucoup mieux pour elle. Le timbre, contenant des hormones, est appliqué sur la peau et doit être changé à chaque semaine.

De nombreuses options

Plusieurs types de contraception existent outre le stérilet, comme l’implant contraceptif, la pilule contraceptive ou encore les injections contraceptives, communément appelées le Depo-Provera. « Les injections sont de la progestérone [administrée] une fois par 12 semaines », explique France Leduc. En cas d’utilisation parfaite, son taux d’effectivité est de 99,7 %. « Pour l’implant, il est installé sur le triceps et il est aussi à base de progestérone », ajoute la gynécologue. Selon Santé Canada, l’implant est efficace à 99,95 % pour une durée de 3 ans. 

France Leduc rappelle que chaque personne doit évaluer quel moyen de contraception fonctionne le mieux pour elle. « L’important, c’est de faire un suivi [avec son médecin], parce qu’on ne peut pas savoir d’avance comment nous allons réagir à un moyen contraceptif », exprime-t-elle.

Mention illustration : Malika Alaoui|Montréal Campus

 

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