L’exposition Dior: envol vers la haute couture parisienne

Jusqu’au 3 janvier 2021, le Musée McCord héberge une atmosphère luxueuse à l’image du designer français sur laquelle porte l’exposition phare en cours: Christian Dior. La révolution haute couture. Regard sur cette exposition à travers les yeux d’une étudiante en gestion et design de la mode à l’UQAM, Laurie-Anne Adjoualé.

À l’entrée, un majestueux mur rose ballerine au lettrage chic et le doux son de le Nocturne no.8 en ré bémol composée par Chopin nous accueillent. Quelques pas de plus et l’obscurité de la première salle laisse place à une chaleureuse création qui illumine la pièce. 

« C’est fou comme c’est beau », chuchote Laurie-Anne Adjoualé, lorsqu’elle aperçoit la somptueuse robe de cocktail rouge rubis profond donnant le ton pour ce qui s’annonce être une exposition riche en savoir-faire parisien. Étudiante au baccalauréat en gestion et design de la mode (concentration mode, conceptualisation et gestion de l’innovation) à l’UQAM, Laurie-Anne a accompagné l’équipe du Montréal Campus à travers la visite de l’exposition où elle a ponctué de commentaires les 51 créations vestimentaires ainsi que la centaine de souliers, bijoux, parfums et bien plus.

C’est en souriant avec les yeux que Laurie-Anne s’est déplacée dans l’exposition.
C’est en souriant avec les yeux que Laurie-Anne s’est déplacée dans l’exposition (Crédits photo : Marie-Soleil Brault).

L’ambiance feutrée rappelle un vieux film de l’après-guerre,une sorte de mise en bouche sombre et nostalgique, mais pleine de gaieté. Sur le mur de l’exposition, un écriteau indique que « les techniques [de Christian Dior sont] à la base du succès mondial du New Look », nom donné à la silhouette créée par le designer parisien en 1947.

Le New Look est une période de la mode sensuelle et fêtarde évoquant le désir d’émancipation de la femme d’après guerre qui recherche le réconfort par l’extravagance. Le corridor de tailleurs menant à la deuxième salle retrace ces efforts d’élégance dans les coupes stoïques des complets aux lainages tissés serrés et aux couleurs sobres manifestant tout de même des courbes séduisantes.

Une des salles d’exposition dans laquelle les robes de soirée les plus extravagantes prenaient place.

Ci-joint, la troisième pièce expose un énorme carrousel de robes de jour et de fin d’après-midi voluptueuses même dans leur pudeur, symboliques de l’époque.

(Crédits : Marie-Soleil Brault)

 

Ce qu’on ne dit pas du luxe

Droit devant, la troisième pièce expose un énorme carrousel de robes de jour et de fin d’après-midi voluptueuses même dans leur pudeur, symboliques de l’époque.

« C’est dommage parce que tu vois, des robes haute couture comme celles-là, avec autant de détails et de minutie, c’est beaucoup moins populaire aujourd’hui et tu as beaucoup moins de personnes qui se spécialisent là-dedans », songe Laurie-Anne, hypnotisée par une robe deux-pièces en satin crème aux scintillantes broderies de perles de cristal.

Étant déjà familière avec l’industrie de la production du vêtement à Montréal, elle a pu observer à petite échelle l’évolution de la demande en matière de luxe qui est complètement différente de celle des débuts d’industrialisation du siècle de Dior. 

Un peu partout dans l’exposition, on peut lire que le créateur désirait que toutes les femmes puissent porter ses collections, peu importe leur situation socio-économique. Malgré son souhait, les femmes qui portaient du Dior étaient évidemment celles de la haute société, celles socialement actives qui pouvaient se permettre du sur-mesure. À cette pensée, l’uqamienne s’exclame qu’« aujourd’hui [il] est tellement plus facile d’accéder au luxe qu’avant ».

Le clou du spectacle

En se dirigeant vers la dernière partie, une petite déception se fait ressentir lorsque Laurie-Anne se rend compte que l’exposition dédiée à une légende de la création française n’est pas aussi étendue qu’elle aurait souhaité. « J’aurais aimé voir plus de pièces pour vivre l’expérience plus longtemps », ajoute l’étudiante en riant.

En entrant dans le grand espace blanc, on se surprend à lever les yeux au ciel pour y découvrir l’installation vaporeuse évoquant des nuages de « mesh », ce large textile en filet mou. Puis les regards retombent vers le sol où l’on y trouve un bal de mannequins habillés de magnifiques robes de fin de soirée. Pour terminer avec une silhouette qui tape particulièrement dans l’oeil: une robe aux innombrables épaisseurs de tulle aux teintes saumons et pêches, comportant des empiècements à paillettes qui rappellent les écailles des ailes d’un ravissant papillon exotique.

« Je pense que le musée a bien projeté qui était Christian Dior et j’ai aimé découvrir l’implication de Montréal dans les débuts de l’histoire de la maison couture »
Laurie-Anne Adjoualé, étudiante en gestion et design de la mode à l’UQAM

 

L’étudiante en design de mode s’inspire de Christian Dior, un des plus grands designers de l’histoire. Crédits photo : Marie-Soleil Brault

Après avoir pris les dernières photos à côté du mur qui arbore l’inscription Dior, Laurie-Anne repart en emportant avec elle les souvenirs nostalgiques du designer ayant habillé et redonné un peu de couleur à toute une nation secouée par la guerre.

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