Les bandes dessinées de l’étudiant en design graphique à l’UQAM Mark-Antoine Thibodeau-Breault sont épurées et singulières. Celui qui utilise beaucoup les couleurs vives tentera de remporter pour la deuxième fois le premier prix du concours interuniversitaire de bandes dessinées ce printemps.
Rencontré au pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM, Mark-Antoine Thibodeau-Breault explique que sa passion pour le dessin remonte à son enfance. Il n’a toutefois pas commencé son parcours universitaire en étudiant l’art. « Je suis rentré en design de l’environnement à l’UQAM. J’ai adoré ça, mais en finissant, je me rendais compte qu’il manquait ce côté plus créatif, plus narratif et plus personnel », précise-t-il, tout sourire.
« Je côtoyais les gens en design graphique, [dont les classes] étaient juste à côté et les expositions étaient aux mêmes endroits, ajoute-t-il. En voyant leur travail, ça m’a inspiré. »
C’est lors de son nouveau programme en design graphique que l’étudiant s’est tourné vers la bande dessinée, une décision qui est « pour le mieux », selon son colocataire Antoine Beauchamp de Géry, qui étudie présentement à la maîtrise en architecture.
« Ce que j’apprécie le plus de Mark-Antoine, c’est tout le travail qu’il fait pour les illustrations de la bande dessinée, explique-t-il. C’est le monde de la bande dessinée qui est sa force et qui sort de l’ordinaire. Il a une touche graphique assez particulière à sa pratique. » L’illustrateur possède en effet une patte très stylisée, avec des dessins non réalistes assez simples et une prédominance de couleurs pastels. Il aime aussi parler de tout ce qui rapporte à l’humain, comme les relations interpersonnelles et l’expression des émotions.
Mark-Antoine Thibodeau-Breault travaille sur plusieurs projets à la fois, tout en restant performant et motivé, ce qui impressionne les autres étudiants et étudiantes de son programme. « Il est très fort avec les concepts et avec les mots », affirme sa camarade de classe Florence Levasseur.
L’aboutissement du travail
Lors de l’édition 2017-2018 du prix interuniversitaire de bande dessinée, il a remporté le premier prix avec sa courte bande dessinée Sauvage. Cette dernière raconte l’histoire d’une petite fille qui aide un loup coincé dans un piège. « Je ne m’attendais pas à ça. J’espérais une des mentions. J’étais très heureux », dit-il.
Cet événement a d’ailleurs permis à Mark-Antoine Thibodeau-Breault de rencontrer Jean-François Leduc, avec qui il conçoit présentement une nouvelle bande dessinée. Le projet, qui raconte le périple d’un jeune Inuit et d’un ours polaire, reste cependant encore au stade embryonnaire, les deux auteurs n’ayant pas encore signé avec une maison d’édition.
Le travail en équipe est une expérience que le jeune illustrateur tente pour la première fois. « C’est une dynamique qui n’est pas aussi libre, dit-il. Forcément, on a chacun notre façon de voir le projet, ce qui peut nécessiter plus de discussions et rendre le processus un peu plus long, mais ça l’enrichit assurément, car deux points de vue donnent des critiques pertinentes. »
Mark-Antoine Thibodeau-Breault participera à l’édition 2018-2019 du concours interuniversitaire de bande dessinée, dont le thème est le frisson. Il traitera alors des thèmes de la chaleur humaine et de la froideur de l’absence dans sa bande dessinée Volage. Le vernissage aura lieu le 11 avril au centre d’exposition de l’Université de Montréal.
photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS
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