« L’allocution de la rentrée, mais aussi de la sortie » : dans ce qui s’avère sa dernière allocution publique à titre de recteur de l’UQAM, Robert Proulx a fait état, sur un ton optimiste mais critiqué, de la situation financière de l’Université et a proposé une alternative dans le dossier de la décentralisation.
D’entrée de jeu, Robert Proulx a commenté le plus récent résultat de la course au rectorat, qui devra reprendre de plus belle après avoir été annulée par le comité de sélection en mai dernier. « Les expériences qu’on a vécues récemment m’ont permis de constater qu’il y avait certaines incompréhensions, voire frustrations, en rapport avec les étapes de sélection ». Il a également évoqué l’idée de « revoir un peu [les] procédures de façon à assurer une meilleure équité envers les différents acteurs de l’UQAM ».
Il va sans dire que l’état financier de l’Université allait être un incontournable pour celui qui est en poste depuis 2013. L’UQAM lance sous peu une campagne de financement majeure visant à amasser cent millions sur sept ans, qui lui permettrait d’obtenir une forte reconnaissance. « C’est sûr que ça nous amène de l’argent, ça nous amène des fonds, indique-t-il, mais c’est aussi l’occasion de faire connaître l’UQAM à l’ensemble de la communauté et de se trouver des partenaires ».
Combat de priorités
À l’aube de son cinquantième anniversaire, l’UQAM fait tranquillement peau neuve. En avril, le gouvernement fédéral, provincial et la Ville de Montréal annonçaient un investissement de 35 millions visant notamment à restaurer le milieu de vie uqamien. Entre autres, le clocher Saint-Jacques, considéré comme un emblème de l’Université, sera la cible de travaux pour les trois prochaines années. « Se rendre visible, […] avoir des symboles qui nous définissent » était le mot d’ordre du recteur au cours de l’allocution.
Si M. Proulx croit quitter une institution « stable » et « qui est sur le point d’émerger », la Présidente du Syndicat des chargé-e-s de cours de l’UQAM (SCCUQ), Marie Blais, a déploré que l’étouffement financier se faisait toujours sentir lors de la période de questions. « C’est important d’avoir de beaux bâtiments, c’est vraiment le fun, a-t-elle remarqué, mais ce serait bien qu’on se préoccupe aussi des bibliothèques, qu’on se préoccupe aussi de l’enseignement, du soutien à l’enseignement ».
Dossier décentralisation
Quant au dossier de décentralisation des pouvoirs aux facultés uqamiennes, M. Proulx a tenu à lancer un message à son/sa successeur(e). Il a fait mention d’une entité qui s’affairerait aux dossiers majeurs de l’UQAM. « On pourrait développer un bureau, un centre, qui aurait pour mandat d’aller puiser dans la communauté et d’animer le débat, décrivait l’ancien directeur du département de psychologie, […] plutôt que d’avoir des gens qui travaillent sur des dossiers opérationnels [et] qu’à chaque fois, ces dossiers-là, on les tasse. »
Au micro, Alain Gerbier, chargé de cours à l’École des médias et membre du Conseil d’administration, a souligné une contradiction dans le discours du recteur. « D’un côté vous voulez rassembler toutes les composantes de la communauté et de l’autre côté vous parlez de décentralisation, […] inévitablement vous mettez en concurrence ces composantes ». Il a tout de même mis en lumière les efforts passés de M. Proulx à offrir une meilleure représentativité des acteurs uqamiens au sein de comité exécutif.
Sur une note plus émotive, Robert Proulx a pris un moment pour remercier l’entièreté de son équipe en fin d’allocution.
photo: CATHERINE LEGAULT MONTRÉAL CAMPUS
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