Alors que des étudiants aux cycles supérieurs s’inquiètent d’une possible hausse de leur facture de 16%, l’UQAM assure que les coûts de l’obtention de leur diplôme resteront les mêmes.
« La volonté de la direction de l’UQAM n’est pas d’augmenter [les frais de ces étudiants], a précisé sa porte-parole, Jenny Desrochers, dans un échange de courriels. La résolution du comité exécutif porte sur les droits de scolarité. Elle ne porte pas sur les frais de prolongation des études. La résolution a pour but d’accorder une plus grande équité dans la facturation, et ce, en conservant les mêmes coûts totaux pour l’obtention du diplôme. »
Les craintes d’une possible hausse ont d’abord été exprimées par les délégués étudiants sur le conseil d’administration (CA) de l’Université, Samuel Cossette et Nadia Lafrenière. Elles découlaient d’une modification de la facturation des étudiants qui s’inscriront à compter de l’année prochaine dans un « programme de type recherche » à l’UQAM, soit les programmes de cycles supérieurs avec mémoire ou thèse. Ce changement, porté par le vice-recteur à la Vie académique, René Côté, a été proposé puis adopté lors d’une séance du comité exécutif tenue le 20 décembre dernier.
Dans un message publié sur leur site Web le 21 mars, M. Cossette et Mme Lafrenière y décriaient une hausse de la facture étudiante. M. Côté « a camouflé une importante hausse des frais de scolarité aux cycles supérieurs dans une résolution de Comité exécutif en la présentant comme un changement mineur dans la méthode de perception des frais », ont-ils alors dénoncé.
Ce serait seulement lorsque les Services financiers de l’UQAM ont mis à jour leur document relatif à la perception des droits de scolarité pour la prochaine année que l’« ampleur réelle de ce changement » a été constatée, ont fait valoir les deux représentants étudiants.
Flou de la direction
Initialement questionnée par le Montréal Campus sur cette possible hausse de frais de scolarité mardi soir, Jenny Desrochers s’était faite avare de commentaires, refusant de se prononcer sur les allégations des deux délégués étudiants. « Le vice-recteur Côté a entendu les demandes des étudiants membres du CA et il va les rencontrer », a-t-elle indiqué, en référence à la tentative de M. Cossette et de Mme Lafrenière d’obtenir des « explications claires » sur cette hausse présumée au lendemain de la séance du CA du 21 mars. « Le dossier évolue et il est trop tôt pour statuer sur les tenants et aboutissants avant cette rencontre », a-t-elle ajouté.
Mercredi en matinée, Mme Desrochers a précisé qu’« à la suite du paiement de la totalité des crédits de son programme, l’étudiant sera exonéré des frais de prolongation durant un certain nombre de trimestres. » Dans le cas d’une maîtrise, a-t-elle donné en exemple, « l’exonération des frais de prolongation s’échelonnera sur les trimestres 5 [et] 6, et le paiement des frais de prolongation débutera à compter du trimestre 7, comme c’est d’ailleurs le cas présentement. » Elle a en outre indiqué que la même logique s’applique pour les doctorats.
Nouvelle facturation
Selon un document produit par les Services financiers de l’UQAM, la nouvelle méthode de paiement prévoit que le nombre de crédits facturés par session pour les programmes touchés grimpera à 11,25 à temps complet et à 5 à temps partiel. Présentement, l’Université facture 7,5 et 3,75 crédits par session, respectivement.
Résultat : le nombre de crédits totaux à compléter par l’étudiant reste le même, mais on demandera désormais à celui-ci d’acquitter les frais de son programme plus rapidement qu’avant (4 trimestres à la maîtrise et 8 au doctorat, à temps complet).
Toutefois, les étudiants déjà inscrits dans un programme de recherche à l’automne 2017 ne seront pas affectés par cette accélération du paiement, et ce, jusqu’à leur diplomation, est-il précisé dans le procès verbal de la séance du 20 décembre.
Lors de ladite séance, René Côté n’aurait pas fait mention de l’exonération qui s’applique désormais avec la nouvelle méthode de facturation. Ni lors de la plus récente séance du CA pendant laquelle M. Cossette et Mme Lafrenière lui ont fait part de leurs craintes d’une possible hausse. Ce n’est vraisemblablement que ce matin qu’il en aurait fait état, dans un courriel qu’il leur a fait parvenir.
« L’absence de mention de ce type de frais dans le procès-verbal du 20 décembre et le questionnement [des délégués étudiants] lors du plus récent conseil d’administration ont indiqué à M. Côté qu’il devait préciser l’intention de la direction de ne pas augmenter les frais de prolongation, a assuré Jenny Desrochers au Montréal Campus. Il a donc rectifié le tir ce matin […] et il demeure disposé à poursuivre les échanges dans une rencontre avec les deux étudiants membres du CA. »
Photos: CATHERINE LEGAULT MONTRÉAL CAMPUS
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