Le comité disciplinaire de l’UQAM a pris la décision de reporter l’audience d’un des quatre étudiants menacés d’expulsion à la suite d’un rassemblement organisé mercredi par les associations étudiantes devant l’hôtel Gouverneur. Le ralliement s’est soldé par quatre arrestations.
Près d’une centaine d’étudiants et membres de la communauté uqamienne se sont regroupés dans le but de dénoncer les récentes convocations émises par l’Université et pour soutenir leurs collègues «opprimés» devant comparaître devant le comité de discipline de l’UQAM pour des actions militantes auxquelles ils auraient participé lors du printemps 2015.
Dès 12h30, un petit groupe d’étudiants se sont massés devant le bâtiment de la Place Dupuis à l’intersection des rues Ste-Catherine et St-Hubert aux abords de l’hôtel Gouverneur.
Après un début calme de manifestation, la tension est devenue palpable lorsqu’un membre de la sécurité de l’institution hôtelière en est venu aux coups avec une femme qui appuyait le regroupement. La police est intervenue en arrêtant la femme en question, alors que l’employé de l’hôtel n’a pas été blâmé lors de l’événement.
Quelques instants plus tard, l’étudiant Julien Nadeau, muni d’un appareil photo, a été intercepté par les forces de l’ordre. Questionnées sur l’arrestation de M. Nadeau, les autorités policières n’ont pas voulu expliquer les motifs de leur intervention.
L’étudiant a été projeté contre un véhicule devant le restaurant Amir, puis immobilisé au sol par trois agents. «J’ai vu Julien [Nadeau] avec son appareil photo, un policier l’a pointé du doigt, puis il voulait se sauver par derrière sur Ste-Catherine, mais une auto-patrouille l’a coincé, ils sont partis en courant vers lui», a expliqué un autre manifestant présent sur les lieux.
Deux autres arrestations musclées ont eu lieu lorsque des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont escorté Sébastien Chehaitly un des étudiants convoqués par le comité de discipline, à l’intérieur du bâtiment. Les protestataires tentaient de lui bloquer le passage après que ce dernier ait reçu un appel téléphonique de l’administration uqamienne le priant de se rendre à son rendez-vous devant le comité.
Convocation reportée
L’étudiant au baccalauréat en sociologie Sébastien Chehaitly était sous le choc à sa sortie de l’hôtel Gouverneur. «Je suis trop bouleversé, j’ai juste envie de rentrer chez moi», a-t-il déclaré.
Rappelons que neuf étudiants avaient fait face à des procédures similaires l’an dernier. Toutefois, seule l’ancienne représentante étudiante au Conseil d’administration Justine Boulanger avait été suspendue par l’UQAM pour une durée d’un an.
Bien que la date initiale de comparution de Sébastien Chehaitly ait été fixée dans les dix jours ouvrables après que l’UQAM lui ait envoyé un avis d’infraction, la décision de l’Université de reporter cette procédure risquerait de dépasser le délai prévu à son règlement de régie interne 6.3.1. Au moment de publier l’article, l’UQAM n’avait pas confirmé si le prolongement du délai contrevenait à sa politique.
Trois autres étudiants connaîtront leur sort aujourd’hui-même, alors que la première comparution devrait débuter à 9h30 à l’hôtel Gouverneur. Une étudiante au baccalauréat en philosophie fait partie des étudiants convoqués.
Photo: Marissa Groguhe
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