Des étudiants de l’UQAM et de Concordia présentent leurs courts métrages dans le cadre de la 14e édition des Sommets du cinéma d’animation à la Cinémathèque québécoise jusqu’au 29 novembre. Alors que ce médium du 7e art tente tranquillement d’écarter les préjugés, la relève doit encore se battre pour faire connaître ses œuvres.
Plusieurs défis s’imposent dans le parcours de ces jeunes cinéastes. Il est encore difficile en 2015 d’interpeler la curiosité du public. «Les gens pensent que l’animation s’adresse aux enfants. Je trouve ça dommage quand j’en parle avec des adultes et qu’ils ont encore le préjugés que je crée des cartoons», déplore l’ancienne étudiante en cinéma d’animation à l’université Concordia, Catherine Dubeau, qui présente son film Kaleidoscope dans le cadre des Sommets.
«Dans la programmation, on retrouve des films aux sujets plus lourds, comme la guerre ou la quête personnelle qui s’adressent clairement à un public adulte», déclare le membre du jury de la compétition étudiante, Ganesh Baron Aloir. Il explique que ce sont des thèmes très d’actualité qui touchent beaucoup de monde.
«Ce n’est pas bien connu, les gens ignorent toutes les étapes et le temps que ça prend. Il faut démystifier tout ça», explique l’étudiante en cinéma d’animation de Concordia, Lori Malépart-Traversy, qui présente son court-métrage Extra champignons dans la programmation étudiante. Selon du projet, elle relate qu’il faut compter entre trois à huit mois pour réaliser un court métrage de deux minutes.
«Quand on aborde des sujets sérieux comme la guerre en Irak, c’est une manière plus dynamique de sensibiliser les gens à travers les films. Avec l’animation on peut le faire de manière à rendre certains concepts plus faciles d’approche», pense Catherine Dubeau. Elle affirme que l’aspect éducatif qui ressort de certains projets peut faciliter la compréhension des sujets lorsqu’ils sont présentés de manière plus artistique.
«Il faut rappeler aux gens que ce n’est pas un style, mais un médium. Le cinéma d’animation est une manière de faire des films, mais on peut y trouver des drames, de l’humour, des films de guerre» affirme Lori Malépart-Traversy.
Le travail des étudiants salué
Le meilleur film de la compétition internationale étudiante sera récompensé par le prix Framestore assorti d’une bourse de 1000$.
Il faut noter que les membres du jury qui évalueront les films de la relève sont eux-mêmes des étudiants, ce qui représente un avantage, indique Ganesh Baron Aloir. «On connaît les ressources qu’ils ont pour créer un film. Quelqu’un du milieu pourrait avoir une certaine déconnection par rapport à la situation des artistes qui ne travaillent pas avec de l’équipement de haut niveau», remarque-t-il.
Les Sommets représentent une belle occasion pour les étudiants de se faire connaître et d’avoir ainsi plus d’opportunité pour continuer à pratiquer leur art. «C’est aussi l’occasion pour eux d’avoir du mentorat d’autres artistes professionnels», conclut Ganesh Baron Aloir qui reste optimiste quant à l’ascension de la popularité du cinéma d’animation.
Photo : Kaleidoscope, Catherine Dubeau
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