Le nouveau documentaire À la poursuite de la paix du réalisateur canadien Garry Beitel, présenté lors des Rencontres internationales du documentaire de Montréal du 14 au 22 novembre, aborde le parcours particulier de médiateurs canadiens impliqués dans des conflits internationaux de tous genres.
Du Congo au Soudan du Sud, en passant par l’Irak et le Kurdistan, le vingt-troisième long métrage du réalisateur met en scène quatre agents de la paix, qui œuvrent dans différents organismes humanitaires, afin de prévenir ou régler les conflits auxquels ils sont confrontés. Que ce soit une simple querelle de territoire entre deux tribus congolaises, ou encore une situation aussi complexe que les réfugiés kurdes en Irak à la suite de l’invasion de l’État islamique, les intervenants entreprennent à leur manière des démarches de paix à l’échelle locale pour venir en aide à ces populations dans le besoin.
«En produisant ce documentaire, je voulais démontrer le caractère essentiel des médiateurs dans les conflits internationaux», explique Garry Beitel. «Ce qui m’intéresse ce sont les motivations de ces gens, qui décident d’aller s’impliquer directement dans les zones de conflit avec des organisations internationales», poursuit le réalisateur.
Pour Kai Brand-Jacobsen, directeur du Département des opérations pour la paix de la Peace Action, Training and Research Institute of Romania (PATRIR), la volonté des gens à trouver des solutions pacifiques est primordiale pour régler des différends. «Les gens veulent quelque chose de mieux et ça n’arrivera que si on les aide à l’obtenir», déclare le directeur. Selon Andrew Marshall, médiateur de conflits armés établi à Genève, le contexte dans lequel les agents de la paix évoluent aujourd’hui rend leur travail d’autant plus difficile. «Les guerres sont devenues beaucoup plus compliquées qu’elles étaient avant, indique le médiateur. Il y a une fracturation des groupes qui rend les conflits très complexes, puisqu’on ne sait plus par où commencer pour entamer un processus de paix.»
Une lueur d’espoir
Bien que le documentaire présente par moment des litiges qui peuvent sembler sans issue, Garry Beitel souhaite laisser un message d’espoir à l’auditeur. «Il faut croire dans la possibilité de surmonter des obstacles colossaux comme ceux démontrés dans le documentaire. Pour moi, c’est le but principal du film: donner espoir aux gens face à un cynisme ancré profondément dans notre société», déclare le récipiendaire de la Bourse de carrière du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Selon le cinéaste, le rayonnement du Canada à l’international demeure une situation alarmante. «Depuis les vingt dernières années, le Canada s’est retiré de la plupart des missions de paix de l’ONU. Nous avons dégringolé du premier rang en terme d’aide humanitaire au soixante-huitième. C’est déplorable», laisse tomber M. Beitel. Néanmoins, la nomination récente du gouvernement libéral de Justin Trudeau pourrait changer les choses. «Le gouvernement Trudeau peut nous aider à retrouver une certaine notoriété sur la scène internationale. Mais il faudra voir comment il traduira ses promesses concrètement», déclare le réalisateur.
La première mondiale de À la poursuite de la paix aura lieu au Cinéma Excentris le 14 novembre, suivie d’une deuxième séance le 21 novembre.
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