L’équipe des Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal (RIDM), dévoilait, mardi le 20 octobre au cinéma Excentris, la programmation complète du festival qui aura lieu du 12 au 22 novembre.
«Au RIDM, on se plaît à dire qu’on présente du cinéma du réel, ce n’est pas du reportage, lance la directrice générale du festival, Mara Gourd-Mercado. Oui c’est du réel, mais c’est avant tout du cinéma et il y a cette qualité artistique dans les films qu’on présente.»
Pour sa 18e édition, le festival présentera pas moins de 144 films provenant de 42 pays, dont 49 courts et longs métrages québécois. Le RIDM s’ouvrira d’ailleurs sur le documentaire québécois Les Vaillants de Pascal Sanchez, un film qui révèle la vie dans une Habitation à loyer modique (HLM) du quartier Saint-Michel.
L’événement, qui accueille des films de partout à travers le monde, est une occasion unique pour les mordus du documentaire. «80% des films présentés au RIDM ne se retrouveront jamais ailleurs, ni même sur le net», mentionne Mara Gourd-Mercado. Plusieurs films viennent de pays où il y a très peu de ressources techniques, explique-t-elle. Par exemple, le documentaire Home Land d’Abbas Fahdel, une oeuvre d’une durée de six heures, a été tourné en Irak avant et après l’invasion américaine, et est un des documentaires «immanquables» de la programmation.
Au début, le RIDM était une initiative de rencontre entre réalisateurs et est devenu petit à petit un festival. La directrice générale insiste sur le fait que les RIDM, c’est encore ça. «Entre 70% et 80% des projections sont diffusées en présence de leurs réalisateurs, on encourage le public à venir parler avec les cinéastes», souligne-t-elle.
Que le meilleur gagne
Si le RIDM est un évènement culturel pour le public, il est aussi une compétition pour les réalisateurs et cinéastes internationaux. Quatre compétitions auront lieu pendant les onze jours du festival, où onze prix seront remis. Seront récompensés le meilleur long-métrage, le meilleur montage, le son et image, mais on retrouve aussi le prix des détenus, qui sera remis par un jury de huit femmes incarcérées à la prison de femmes de Joliette. Elles auront eu la chance de visionner huit documentaires de la sélection nationale. Le RIDM leur offre cette occasion alors que l’équipe du festival fait un gros travail de médiation culturelle dans les prisons au Québec, avec des rencontres entre les réalisateurs et les détenus, ainsi que des ateliers d’écriture de scénario.
Avec un budget d’un million de dollar, le RIDM a su rassembler une programmation prometteuse. Pinocchio d’André-Line Beauparlant, Los Angeles plays itself de Thom Andersen, Bienvenue à FL de Geneviève Dulude-DeCelles ou No home movie de Chantal Ankerman et Frederick Wiseman, pour ne nommer que ceux–là, sont tous des films qui ont fait parler d’eux ailleurs.
Les projections auront lieu à l’Université Concordia, au cinéma du Parc, au cinéma Excentris, à la Cinémathèque québécoise et à la salle Jean-Claude Lauzon de l’UQAM. En plus des documentaires, les RIDM organisent des discussions, des projets interactifs, une exposition de photos et une programmation musicale au quartier général de l’évènement.
Photo : Benjamin Charier
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