« L’équipe du Campus a parfois pris parti non seulement dans ses chroniques et éditoriaux, mais dans ses articles. Mon équipe et moi avons pour ambition de produire le journal le plus impartial possible. »
En lisant cette phrase dans l’éditorial intitulé Le Montréal Campus 2.0, publié le 18 septembre dernier, j’ai sursauté. J’ai été surprise, parce qu’il me semble que cette affirmation est fausse. Ancienne chef de pupitre Culture, je termine actuellement la rédaction d’un mémoire de maîtrise sur la couverture du Montréal Campus pendant la grève étudiante de 2012. Mes résultats sont clairs : même dans cette période de grandes tensions, le Montréal Campus a été neutre. Et tous les anciens journalistes, pupitreurs et rédacteurs en chef que j’ai interviewés n’ont pas manqué de souligner leurs efforts à produire le journal «le plus impartial possible», pour reprendre votre expression.
Depuis 1980, le Montréal Campus s’est bâti une excellente réputation dans le milieu journalistique. Un nombre incalculable d’anciens campussiens travaillent aujourd’hui au sein des grands médias. C’est grâce à des textes bien souvent de qualité professionnelle, des dossiers fouillés et une tradition d’excellence que ce journal-école que l’on chérit tous a pu atteindre des hauts standards journalistiques.
Certes, le Montréal Campus ne s’est pas fait d’amis au cours de ces années, mais là repose sa crédibilité à débusquer le coquin.
Le nouveau site, le nouveau logo, les nouveaux postes, la section Opinions… Je souligne avec une admiration sincère vos ambitions de modernisation. Il ne faudrait cependant pas renier le passé du Montréal Campus, sous prétexte qu’il a connu des «relations houleuses» avec la direction, les syndicats et les associations étudiantes. Ces «relations houleuses» sont le résultat d’une couverture approfondie et rigoureuse des enjeux uqamiens, n’en déplaise à ceux qui ont été pointés du doigt dans les 35 dernières années.
Le Montréal Campus a en effet besoin d’un renouveau pour pallier à l’échec du référendum. Mais ce renouveau ne doit pas passer, je crois, par un désaveu de sa longue tradition d’excellence dans le milieu des médias universitaires. Il doit passer par des corrections serrées, par des méthodes de travail et d’écriture rigoureuses et par des journalistes passionnés – comme vous, j’en suis sure – qui iront gratter le bobo là où ça fait mal. Au risque de ne pas se faire d’amis. Parce que le Montréal Campus doit servir l’intérêt public. C’est son devoir envers toute la communauté uqamienne.
Bonne chance pour ce nouveau défi qui commence.
Audrey Desrochers, étudiante à la maitrise en Études médiatiques et journaliste pigiste
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