Le psychologue et romancier François Leblanc signe Zagreb, un roman policier qui diffère du genre habituel. L’histoire se concentre sur la préparation d’un meurtre et non sur l’enquête de celui-ci. Dès les premières pages, l’homme qui envisage le crime est clairement identifié, tout comme sa victime. Le moment fatal du meurtre est le seul véritable suspense du bouquin. L’auteur, qui ne déroge pas de sa profession, mise sur la psychologie des deux hommes, totalement à l’opposé, que sur une action intrigante.
On suit Roy Berthiaume, un délinquant de nature, qui retrouve sa liberté après avoir purgé cinq ans de prison pour un crime qu’il nie avoir commis. Sa soif de vengeance l’amène à planifier la mort de son agent de probation de l’époque, Bernard Telmosse, l’auteur d’un rapport peu élogieux sur lui. Malgré son espionnage constant, l’ancien prisonnier ignore tout du mal de vivre de sa proie, en deuil de son aînée Audrey. Sans toutefois faire avancer l’histoire, on retrouve à travers les 170 pages du roman des extraits du journal intime de la défunte. Les confidences de la jeune fille, décidément très mature pour son âge, sont touchantes. Au fil de ses écrits, on réalise avec elle le côté éphémère de la vie.
Sans dévoiler le dénouement de l’histoire, le titre de l’œuvre correspond au tout dernier mot écrit, qui fait bel et bien référence à la ville de Croatie. Zagreb complète pour François Leblanc ce qu’il appelle « sa trilogie carcérale » : trois romans qui abordent d’une façon ou d’une autre le monde pénitencier.
Zagreb, François Leblanc, Triptyque, 2013, 170 pages.
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