Même quand les eaux sont troubles, la jeune directrice Jenny Desrochers tient le gouvernail des services de presse sans compter les heures.
Une réunion s’improvise dans l’entrée du service des communications de l’UQAM au pavillon Hubert-Aquin. Ici, les minutes sont comptées et les instructions doivent être claires. Longs cheveux ondulés, des yeux verts de mer et un sourire géant flottant sur son visage, Jenny Desrochers navigue d’un membre de son équipe à l’autre.
Avec son aplomb et son aisance, rien ne laisse présager que la fière capitaine est en poste depuis peu. Depuis le 14 février 2012, un jour après le déclenchement officiel de la grève étudiante, Jenny Desrochers défend l’image de l’UQAM avec volonté et détermination. Alors que le Québec est plongé dans une mer de contestations, la nouvelle directrice des relations de presse doit garder le cap sur l’image de l’université la plus active du mouvement étudiant. «Du jour au lendemain, j’étais directrice dans une situation difficile. Tout convergeait vers moi et on n’avait pas vraiment de contrôle», soutient la nouvelle gestionnaire.
Jenny Desrochers a dû guider le navire sans boussole. Son patron, l’ancien directeur des communications, avait pris sa retraite, mais le poste est resté vacant jusqu’en juin dernier. Le contexte du conflit étudiant aurait ralenti le processus d’embauche. Mais même sans cet appui, la femme de 36 ans n’hésite pas à se mouiller. «Ce n’est pas Jenny Desrochers qui veut se mettre de l’avant, mais moi qui veut être là pour l’UQAM», lance-t-elle en insistant qu’on l’avait bien préparée pour la tempête annoncée. Contre vents et marées, Jenny Desrochers prend sa tâche à cœur et s’empresse de répondre à toutes les demandes médias dans les plus brefs délais. «Si je ne le fais pas, c’est quelqu’un d’autre qui va être là et c’est une autre université qui va avoir la visibilité», déclare celle qui porte l’image de l’UQAM. Elle ne quitte jamais l’horizon du regard. «Mon téléphone intelligent, c’est une extension de moi-même et s’il faut que j’agisse, je le fais», tranche la directrice qui répond aux demandes médias de Montréal Campus même la fin de semaine.
Aimer, c’est monter si haut!
«J’aime l’UQAM d’amour», lance la relationniste en chef aux allures branchées. Membre de la première cohorte du baccalauréat en relations publiques de l’UQAM, Jenny Desrochers nage dans les eaux uqamiennes depuis 1996. Pendant sa maîtrise en sciences de la gestion, elle complète un mémoire sur la performance sociale des organisations, avant d’être repêchée lors d’un stage intra mural par l’équipe de communication de l’UQAM. Elle y sera conseillère en relations de presse pendant 10 ans.
Rien ne destinait pourtant la diplômée en commercialisation de la mode au collège LaSalle à ce parcours en relations publiques. Son amour du glamour n’est d’ailleurs jamais bien loin. «Tu vois mon sens de la mode?» rigole Jenny Desrochers après s’être fait aborder par une étudiante pour savoir d’où venaient ses souliers. Un cours portant sur l’organisation d’évènements sera une révélation pour elle lors de son cheminement collégial. Le côté événementiel de sa nouvelle fonction la stimule d’ailleurs beaucoup. Plongée dans les mondanités uqamiennes – allocutions du recteur, organisation de colloques ou de conférences oucollations des grades–tous les évènements sont dorénavant sous sa direction.
Jenny Desrochers avait sa position de capitaine des relations de presse dans sa mire depuis un moment. Sa prédécesseure, Francine Jacques, se remémore un bilan de fin d’année il y a quelques années. «J’avais demandé aux gens où ils se voyaient dans cinq ans et Jenny avait répondu : “moi je me vois à ta place”», se souvient, un sourire en coin, la femme considérée comme un mentor par sa cadette. La nomination de Jenny Desrochers était un secret de Polichinelle. «C’était clair pour tout le monde ici et pour la direction que c’était moi qui étais pressentie pour le poste», admet la jeune cadre avant de se remettre rapidement à la tâche.
Le ciel s’est éclairci dans le bureau des communications depuis la fin du conflit étudiant et les évènements à organiser ont repris leur cours normal. Le vent dans les voiles, Jenny Desrochers est maintenant arrivée à destination et compte bien y jeter l’ancre pour un moment.
Crédit photo: Andrée-Anne Côté-St-Laurent
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