La dame de fer (v.f. The Iron Lady) est une œuvre très humaine qui présente la vision personnelle de Margaret Thatcher sur sa vie. Ainsi, les aspects politique et historique passent au second plan. Le film, brillant, trace un portrait intime d’une femme à la volonté inébranlable et assoiffée de pouvoir. Il m’a retenu à mon siège du début à la fin. Son rythme effréné témoigne de l’intensité des souvenirs soulevés et de la confusion qui règne dans la tête de la dame. La réalisation est dynamique et très efficace. Le nombre important de gros plans et les prises de vue en hauteur sont réussis à souhait et donnent du panache au film. Les retours en arrière sont très bien choisis, car ils représentent tous les moments marquants de la carrière de Mme Thatcher. Le montage se veut très vif avec ses plans de fiction entrecoupés d’images d’archives évocatrices. Ces dernières transportent le spectateur à l’époque des évènements et donnent une cadence impressionnante au film. Ajoutons à cela une trame sonore qui ficelle les scènes de manière magistrale. La musique est entraînante et accompagne à merveille la trame narrative. Par ses sonorités militaires, elle évoque le symbole d’autorité que représentait Mme Thatcher. Elle témoigne aussi de l’extraordinaire intensité des éléments soulevés. Meryl Streep campe son rôle de manière remarquable, et ce, tout le long du film.
Seule ombre au tableau, le choix de présenter Mme Thatcher en perte de ses moyens et d’insister là-dessus (physiques et intellectuels) est discutable. Cela ne permet pas de montrer sa fierté du devoir accompli au moment où elle se remémore ses souvenirs. Même si sa vieillesse est un côté méconnu du personnage, la montrer plus sereine par rapport à ses réalisations lui aurait davantage rendu justice. Car, disons-le, il s’agit d’un modèle de courage et de détermination. Il reste que ce film vaut sans contredit le détour.
The Iron Lady, de Phyllida Lloyd, Angleterre, 105 minutes
En salles le 13 janvier
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