Les étudiants tunisiens de l’UQAM réclament l’exonération de leurs frais de scolarité d’hiver et de printemps. La situation actuelle en Tunisie est chaotique, alors qu’une révolte populaire a récemment fait tomber l’ex-président Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans. Les violences ont fait plus de 200 morts, selon l’Organisation des Nations Unies. Les 171 uqamiens tunisiens recueillent présentement des signatures pour une pétition à l’attention du gouvernement provincial. Comme la majorité des étudiants étrangers, leurs factures universitaires sont majorées et s’élèvent à 6 000 $ par session.
«Il y a eu beaucoup de dégâts au pays, le taux de change est tombé. Beaucoup de gens ont perdu leur emploi, dont mes parents qui finançaient mes études», raconte Melek Afeki, étudiante tunisienne au diplôme d’études supérieures spécialisées en finance. Et elle n’est pas seule dans cette situation. «Hier, trois étudiants nous ont annoncé qu’ils abandonnaient leurs études parce qu’ils n’ont plus les moyens d’en assumer les coûts», se désole-t-elle.
Dans l’incapacité de payer leurs frais de scolarité, les étudiants étrangers risquent d’éprouver des difficultés avec Citoyenneté et Immigration Canada.
«Lorsqu’ils devront renouveler leur permis d’immigration, ils devront montrer qu’ils sont en règle avec l’UQAM et fournir des preuves de réussite», explique Hélène Durand-Nadeau, conseillère à la vie étudiante au Service des Relations Internationales de l’UQAM (SRI). Mais ces preuves ne sont disponibles que pour les étudiants qui ont acquitté la totalité de leur facture. Hélène Durand-Nadeau assure qu’il est toutefois possible d’obtenir des attestations du registrariat pour les cas les plus urgents.
La conseillère à la vie étudiante est d’avis que le recours des étudiants tunisiens peut porter fruit. L’an passé, le ministère de l’Éducation avait fait un geste semblable en exonérant les étudiants haïtiens à la suite du tremblement de terre qui avait ravagé leur pays. «Les étudiants tunisiens doivent multiplier leurs représentations», conseille-t-elle. Dans des situations pareilles, Hélène Durand-Nadeau juge que la création d’un fond d’aide humanitaire à l’UQAM pourrait être une solution efficace.
Des solutions temporaires
«On les met en contact avec leur famille par téléphone. On leur propose de les aider avec un soutien psychologique et un conseiller d’orientation. On essaie d’en embaucher pour l’occasion quelques-uns à temps partiel sur le campus», précise Hélène Durand-Nadeau. Elle explique aussi que les étudiants peuvent bénéficier d’arrangements avec les Comptes Etudiants de l’Université pour étaler le paiement de leurs frais de scolarité.
Pourtant, certains étudiants tunisiens dénoncent le manque de soutien de l’UQAM. Ils soutiennent qu’on leur a fait miroiter la possibilité d’un emploi sur le campus lors des recrutements en Tunisie, alors qu’en réalité, la grande majorité de postes sont déjà occupés. Une situation d’autant plus difficile pour eux car Citoyenneté et Immigration Canada exige six mois d’études à temps plein avant de délivrer un permis de travail hors du campus.
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