L’UQAM encore forcée de se serrer la ceinture

Le gouvernement du Québec oblige l’ensemble du secteur public et parapublic à couper dans le gras, et l’UQAM n’est pas en reste. Pour se conformer à la loi 100, l’Université a remis au ministère de l’Éducation, le 30 septembre dernier, un plan de réduction de ses dépenses administratives de plus de 200 000 dollars d’ici 2014. Un exercice douloureux pour l’Université du peuple qui sort de trois années d’austérité budgétaire suite aux déboires financiers des années passées.

 

Même après avoir réduit son deficit de 25 à 16 millions depuis 2007, l’UQAM doit tout de même diminuer ses dépenses. Les 120 cadres de l’Université se voient ainsi privés de plus de 170 000 $ en formation et perfectionnement. Cette réduction touche particulièrement les avocats, comptables, ingénieurs et architectes employés par la direction de l’UQAM, qui sont obligés par leur ordre professionnel de suivre un minimum d’heures de formation par année pour conserver leur titre. 

 

Cette saignée causera également des maux de tête aux cadres qui devront utiliser de nouveaux outils avec peu, voire pas de formation, croit la vice-rectrice aux affaires administratives et financières de l’Université, Monique Goyette. «On est en train d’installer de nouveaux systèmes informatisés de gestion. Et sans formation, on va avoir des problèmes tantôt!» 

 

Les effectifs de la direction seront eux aussi réduits: le ministère de l’Éducation demandait qu’un retraité sur deux ne soit pas remplacé. Monique Goyette juge cette coupure «catastrophique». L’Université a donc pris quelques libertés par rapport à cette mesure. Elle fera disparaître seulement trois postes sur 52 d’ici 2014. Ces trois salaires en moins permettront tout de même à l’UQAM d’économiser 475 000 $ en quatre ans. De plus, l’Université du peuple devra réduire de 10% ses dépenses de fonctionnement administratives comme les fournitures de bureaux, les contrats et les honoraires professionnels.

 

Si la direction de l’Université assure que les uqamiens ne seront pas affectés par ces nouvelles coupures, les deux représentantes étudiantes au Conseil d’administration de l’UQAM sont sceptiques. «Il n’y aura peut-être pas d’impact direct, mais puisque ça touche le personnel, nous serons inévitablement affectés, croit Charlotte Dussault. Si les cadres qui gèrent le nouveau système de paie n’ont pas de formation, les employés étudiants vont écoper.» C’est toutefois pieds et poings liés que le conseil d’administration a accepté ces mesures, croit sa collègue Stéphanie Bernier. «Le ministère de l’Éducation a permis à l’UQAM de se tirer de sa situation financière difficile, souligne-t-elle. On ne peut pas refuser de se plier à ses exigences alors qu’il nous aide depuis trois ans.» Le conseil a tout de même adopté une résolution qui demande à Québec de soustraire l’Université à la loi 100. Le recteur Claude Corbo a lui-même intercédé en ce sens auprès de la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, la au début du mois d’octobre. La direction de l’UQAM n’a toujours pas de nouvelles sur cette demande ni sur l’approbation de son plan de réduction des dépenses. L’UQAM n’est pas la seule à devoir se serrer la ceinture. Adoptée le 12 juin dernier, la loi 100 oblige les sociétés d’État, comme Hydro-Québec et la Société des alcools du Québec (SAQ), et l’ensemble des secteurs public et parapublic à diminuer de 25% les dépenses en formation et déplacement de leur direction.

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