Le premier syndicat de l’Université du peuple, le Syndicat des employées et employés de l’UQAM (SEUQAM), célèbre cette année son 40e anniversaire. Bilan de quatre décennies de lutte.
C’est au fin fond du pavillon Hubert-Aquin que l’histoire s’est écrite. Depuis sa création en 1970, le SEUQAM n’a pas perdu sa mission de vue. «Nous sommes là pour rétablir l’équilibre entre la direction de l’Université et les employés, soutient le responsable à l’information, Michel Bolduc. Chacun d’entre eux a le droit à un traitement équitable.»
Fort d’environ 2000 membres, le Syndicat se divise en quatre groupes d’employés : le personnel en administration et en soutien, les employés techniques, ceux en métiers et services et les professionnels. «Nos membres sont des personnels de soutien, explique Michel Bolduc. Nous regroupons plus de 200 titres de fonctions différents.» Ainsi les employés à l’audiovisuel, à la vie étudiante et au centre sportif, tout comme les techniciens de laboratoire ou les électriciens ne sont qu’un simple échantillon des membres du SEUQAM.
Comme tout bon syndicat, le regroupement s’assure de la bonne application des contrats de travail de ses membres. Toutefois, la qualité de l’enseignement est également une de ses préoccupations principales. «Les étudiants disposent de locaux propres, peints et ventilés, et tout cela grâce aux employés de l’UQAM», note le directeur du SEUQAM, Roland Côté. Le responsable à l’information va même plus loin. «Si nous n’étions pas là, rien ne fonctionnerait à l’Université, mentionne-t-il avec fierté. Il y aurait des professeurs, mais pas de salles de cours ni d’équipements.»
Au front
En 40 ans d’histoire, le Syndicat a connu les piquets de grève plus d’une fois. Le débrayage de 1976 fut le plus long de l’histoire du SEUQAM. «Ce fut le conflit le plus dur, affirme sans hésiter Michel Bolduc. En fin de compte, il y a eu environ cinq semaines de grève intensives.»
Le président du Syndicat, Roland Côté, évoque les premières batailles du regroupement de travailleurs. «Avec la Crise d’octobre en 1970, il y a eu beaucoup d’actions syndicales au Québec. Puis, après le premier mandat du Parti québécois, ça s’est calmé grâce aux modifications de lois qui plaisaient aux salariés.»
La condition de la femme a toujours été une des premières préoccupations du SEUQAM. Dès sa première grève en 1971, le Syndicat obtient le congé de maternité payé. Il sera un des premiers à l’obtenir au Québec. Cependant, le combat n’était pas encore gagné. «En 1976, une femme ne pouvait pas faire parti du Syndicat sans l’accord de son mari», rappelle Michel Bolduc.
Souffler les bougies
Une œuvre permanente, symbolisant le travail des employés de l’UQAM, fera son apparition sur le campus universitaire fin mai. «Les professeurs de l’UQAM ont eu un mur avec des plaques comportant les noms de plusieurs enseignants à travers le temps. Nous aussi nous aurons un objet pour nous représenter, dévoile Louisa Cordeiro, vice-présidente du SEUQAM. Mais nous gardons la surprise jusqu’à la fin.»
Le 15 mars a eu lieu le lancement d’un journal «spécial 40e anniversaire» qui dresse un historique complet de la première décennie du Syndicat. Le slogan «L’union du début. La force de demain» soulignait l’évènement. Une grande soirée est également prévu en septembre.
«L’anniversaire en tant que tel est plus ou moins important, partage le directeur, Roland Côté. On veut juste rappeler que nous sommes là pour contribuer à l’avancement de la connaissance, de la recherche et de l’éducation.» L’hiver dernier, lors de la longue grève du Syndicat des professeurs de l’UQAM, le SEUQAM lui avait donné un appui indéfectible, pour le bien des étudiants comme des professeurs. Depuis la création de l’Université, ce sont les employés de l’UQAM qui ouvrent ses portes et ils sont bien décidés à continuer. «Cela fait 40 ans que nous sommes là et on restera jusqu’à la fin!», conclut Michel Bolduc.
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