Uqamiennes et olympiennes

À l’UQAM, la patineuse Danaé Blais et la trampoliniste Sophiane Méthot, se préparent à vivre l’expérience d’une vie : les Jeux olympiques. Toutefois, il est difficile de concilier le sport et les études tout en tentant autant que possible de maintenir un bon équilibre de vie, ont-elles confié au Montréal Campus.

« Pour ma santé mentale, je dois faire autre chose que le sport », confie Danaé Blais, étudiante au Baccalauréat en psychologie à l’UQAM et patineuse de vitesse courte piste pour Équipe Canada. Elle participera aux Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina, du 6 au 22 février prochain. Son quotidien : six jours d’entraînement par semaine, à coup de cinq heures par jour. 

Sophiane Méthot, entraîneuse au trampoline et diplômée à la Maîtrise en finance appliquée à l’UQAM, est gymnaste au trampoline pour l’équipe olympique canadienne. En 2020, elle était réserviste pour les Jeux de Tokyo, en plus d’étudier à temps plein au Baccalauréat en sciences comptables à l’UQAM. À son avis, « 24 heures, ce n’est pas assez dans la journée d’un sportif professionnel ». 

Malgré un horaire qu’elle juge « surchargé », son expérience universitaire demeure agréable, dit-elle au Montréal Campus. Son organisation et son assiduité lui permettent de bien allier le sport et les études. Elle déclare n’avoir d’autre choix que de posséder plusieurs agendas et calendriers pour ne pas oublier un entraînement ou un examen. Tout comme Danaé, la trampoliniste mentionne l’importance de ne pas mettre tous ses « œufs dans le même panier ». 

Santé mentale

« L’athlète doit avoir une vie en dehors du sport. S’il avait à se blesser, il doit être en mesure de faire autre chose pendant son rétablissement », explique le psychologue et préparateur mental affilié à Équipe Canada Alexis Gagnon-Dolbec. 

Le sport ne doit pas devenir une « tâche » pour les athlètes, mais plutôt rester un  loisir, selon lui. Il avance que « l’école permet de remettre les choses en perspective » et que « les études permettent une diversité dans la vie des athlètes ».

L’anxiété serait la forme de défi psychologique la plus répandue parmi les athlètes de haut niveau atteint(e)s de troubles psychologiques. Selon une étude menée par une chercheuse de l’Université Harvard publiée en 2019, l’anxiété ou la dépression est plus élevée chez les athlètes de sports individuels (13 %) comparativement aux sports d’équipe (7 %). « ll semble que la pression de performer, omniprésente dans la culture des sports individuels, se traduit par des niveaux d’anxiété compétitive plus élevés », peut-on lire dans l’étude.

Alexis Gagnon-Dolbec explique que l’anxiété est liée directement à l’identité et à l’estime de soi. « Chez les sportifs de haut niveau, c’est surtout la peur d’échouer qui rend anxieux », avance le psychologue. Toutefois, il est « normal » de vivre du stress, surtout avant une compétition mondiale, selon le psychologue. 

Anxiété

Danaé et Sophiane mentionnent qu’elles ont vécu de l’anxiété en tentant de concilier le sport et les études. Danaé se dit « très perfectionniste » pour ce qui a trait à ses études. Le fait de balancer le sport et les études lui met « beaucoup de pression » à bien performer dans les deux. Pour sa part, Sophiane explique qu’elle n’a jamais visé le podium à l’école. « J’avais de bonnes notes, mais rien d’exceptionnel », explique-t-elle. Pourtant, tout comme Danaé, la jeune femme voulait performer de manière satisfaisante dans les deux milieux.

« C’est en normalisant l’échec [sportif ou scolaire] que les athlètes apprennent à gérer leur stress et leur anxiété », explique Alexis Gagnon-Dolbec. 

Danaé admet qu’elle gagnerait à socialiser davantage avec son entourage. Elle a des ami(e)s dans le monde sportif, mais elle aimerait en avoir plus à l’Université, dit-elle.

Sophiane, pour sa part, aime bien décrocher du sport professionnel. « Je ne peux pas être intense partout », affirme-t-elle. Elle admet qu’elle aime bien prendre du temps pour elle-même, en faisant des activités avec ses ami(e)s, comme des soupers ou des jeux d’évasion. Son emploi comme entraîneuse pour les jeunes enfants qui pratiquent le trampoline lui permet de « redonner à sa communauté », tout en baignant dans un milieu qu’elle apprécie, dit-elle.

Danaé et Sophiane précisent que l’organisme Alliance Sport Études leur a permis de rester aux études tout en étant athlètes de haut niveau. Malgré quelques « professeurs moins ouverts au sport professionnel », selon Sophiane, les deux jeunes femmes se disent reconnaissantes d’avoir un parcours universitaire adapté à leurs besoins.

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