Les pieds dans le sable, les cheveux au vent, de la nourriture à volonté et un logement gratuit pendant des mois, ça peut sembler être le rêve, non? Néanmoins, travailler dans le Sud n’est pas aussi rose qu’on pourrait le croire.
« L’un des grands avantages, c’est que je n’avais pas besoin de me déplacer pour aller travailler, je vivais sur mon lieu de travail », mentionne Véronique Giguère, qui était animatrice sur un bateau de croisière pendant sept mois, l’an dernier.
« Sans ce travail, je n’aurais sûrement jamais pu visiter le Costa Rica, le Panama et la Colombie », souligne Véronique. Elle a aussi eu le droit à des excursions gratuites incluant, par exemple, de la tyrolienne et de la nage avec des dauphins.
Pour sa part, Alex-Anne Aubé-Kubel, patineuse artistique professionnelle pour la compagnie de croisières Royal Caribbean, raconte que son travail lui a « permis de voyager, de rencontrer des gens de partout à travers le monde et d’économiser beaucoup d’argent ». Celle qui s’est fait connaître grâce à Occupation Double précise qu’elle était logée et nourrie sur le bateau.
L’envers du décor
Sur le Royal Caribbean, il y avait 8000 passagers et, parfois, il manquait de personnel. Alex-Anne se retrouvait donc à effectuer des tâches, comme gonfler des ballons ou encore nettoyer des chambres en cas d’épidémie de gastro.
La patineuse artistique avoue que partager une cabine, dans la vingtaine, c’est « bien cool ». Cependant, maintenant qu’elle est dans la trentaine et qu’elle a un copain et un condo, elle se sent mieux chez elle.
Véronique Giguère affirme qu’elle pouvait travailler jusqu’à 70 heures par semaine sur le bateau.
« J’ai travaillé sept jours sur sept pendant sept mois. Sur une croisière, le concept de congés, ça n’existe pas », dit-elle en riant. « J’ai passé Noël, ma fête de 21 ans et la Saint-Valentin en mer », se désole Véronique. Elle trouve difficile de ne pas avoir pu partager ces moments avec sa famille.
Travailler jour et nuit
Catherine Desfossés, « gentille organisatrice » (G.O) au Club Med Columbus, aux Bahamas, travaillait six jours sur sept. Elle considère qu’être G.O est « super exigeant ».
« Les Clubs Med sont vraiment axés sur l’expérience client. [On doit agir en] G.O 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », raconte Catherine. « Des fois, pendant mes journées de congé, pour avoir une pause, je restais tout simplement dans ma chambre ou je m’évadais du Club Med », avoue-t-elle.
La conseillère de voyages à l’agence Jaimonvoyage.com Natacha Croteau mentionne être « une voyageuse qui n’est pas capable de rester assise sur [sa] chaise ». Pour elle, comme pour plusieurs, les G.O sont important(e)s.
Mme Croteau raconte que beaucoup de ses client(e)s lui donnent un retour positif concernant leur expérience avec les employé(e)s des tout-inclus. « Certains hôtels dans le Sud traitent leurs clients comme des rois », dit-elle.
Une expérience à saveur américaine
Alex-Anne a commencé à prendre des contrats sur les bateaux de croisière à 19 ans. Elle a maintenant 30 ans et compte prendre une pause pour se concentrer sur ses études en courtage immobilier.
Elle trouve que le moment de sa pause tombe bien, surtout avec la guerre commerciale et les menaces d’annexion lancées par le président des États-Unis.
Véronique est également refroidie par le contexte américain actuel. Elle raconte que, lorsqu’elle était sur le bateau, certain(e)s passagers et passagères venant des États-Unis lui parlaient du Canada comme étant le futur 51e État. Tout cela la mettait « mal à l’aise ».
Le Sud, c’est payant?
« C’est une belle occasion de faire une passe d’argent », estime Alex-Anne.
Véronique avance que « les danseurs, les chanteurs et les patineurs artistiques sont bien payés, parce que ce sont des stars ». Elle mentionne que son salaire était moins élevé que celui d’autres personnes sur le bateau, parce qu’elle n’avait pas de « spécialisation ».
Véronique était payée 2000 $ par mois. Son mandat sur le bateau était d’animer des questionnaires, d’accueillir les gens et d’organiser des ateliers de bricolage, par exemple.
Catherine Desfossés était, quant à elle, payée 1000 $ par mois. Elle juge que ce n’est « pas payé cher » pour la charge de travail demandée. Le Club Med exigeait qu’elle mange avec les client(e)s et qu’elle participe aux danses organisées le matin, le midi et le soir.
« Je recommencerais cette expérience demain matin », s’exclame Catherine, malgré les aspects plus négatifs du travail.
Laisser un commentaire