En combinant l’UQAM et la Nuit blanche, les étudiant(e)s profitent d’une occasion pour mettre en application les connaissances acquises dans leurs parcours scolaires. Les uqamien(ne)s qui ne dorment pas ressortent avec une nouvelle appréciation pour l’art sous toutes ses formes.
En arrivant à la place Pasteur, Nathan Vialleton-Ratio, étudiant en théâtre, accueille les passant(e)s avec toute son énergie pour l’expérience Lab-O-tronc, malgré les -19°C. « C’est incroyable ! J’ai froid, mais c’est comme ça ! C’est l’énergie du désespoir ! », s’exclame-t-il.

Devant le pavillon Athanase-David, quatre stations d’activités sont installées pour sensibiliser à la surconsommation d’énergie et pour mesurer le niveau d’énergie « neuropathique » des passant(e)s, c’est-à-dire leur habileté motrice, soit au lancer d’anneaux ou en compétition de danse. Il s’agit d’un atelier mis en place par des étudiant(e)s au Diplôme d’études supérieures spécialisées en design d’événements.

Buone Nuove
Le Centre de design présente une version adaptée à un public québécois de l’exposition Buone Nuove, à propos de l’histoire des femmes en architecture. L’exposition a été conçue en Italie, un des pays avec le plus de femmes architectes par habitant(e), puis exposée en Ontario, y ajoutant le travail d’architectes ontariennes. Les étudiant(e)s de l’UQAM ont à leur tour apporté un volet à l’exposition en présentant l’évolution du travail des architectes québécoises.

« [Les gens] prennent le temps de lire les textes, de regarder. […] Ils se rendent compte qu’ils ne connaissent pas beaucoup de femmes architectes et qu’ils connaissent des bâtiments [créés par] des femmes architectes », s’étonne Claudelle Duval, étudiante en design. Il y a autant de Montréalais(es) que les années d’avant, mais plus d’intérêt, constate-t-elle.

La Place des Arts, quant à elle, offre la chance aux étudiant(e)s en art d’afficher leurs projets. En pleine Nuit blanche et au milieu du passage de la Place des Arts, le public est différent, selon Zélie Delespierre, étudiante en arts visuels. « Qu’est-ce qu’on veut présenter à des gens qui n’ont pas l’habitude d’aller au musée ? […] Ils ont des questionnements qu’on n’aurait pas face à notre travail, et c’est intéressant », remarque-t-elle.
Plusieurs étudiant(e)s mettent en œuvre des matériaux et textiles variés, des billes entrelacées jusqu’à des plaques de bronze, en passant par des cubes métalliques à texture ondulatoire.

Nuit de la poésie
Le salon de la Place des Arts accueille pour sa part les poètes et poétesses et leurs mots. Passionné(e)s de poésie, Gabriel Dallaire, Rose Lafleur et Galadriel Beaumont se retrouvent à la Nuit blanche de la poésie pour une quatrième année consécutive. Pour les poètes et poétesses, le public de la Nuit blanche est détaché de leur monde. « C’est touchant, des fois, tu ne sais pas trop comment tu te positionnes. Est-ce que j’embarque ? Moi, j’ai trouvé ça vraiment fort, la puissance des mots », explique Galadriel Beaumont, étudiant en littérature.

Selon lui, la Nuit blanche offre une scène à plusieurs artistes. « Ça m’a vraiment inspiré à en faire moi-même », dit-il, motivé par les poèmes et leurs histoires.
Pour Gabriel Dallaire, les façades géométriques et l’éclairage du salon « avaient un air de funérailles. Il manquait de décor. On veut se laisser aller dans toutes les idées partagées, rejoindre le côté artistique et le côté verbal de l’art », dit-il.
Le Cœur des sciences de l’UQAM laisse place à une dizaine d’étudiant(e)s pour un concert excentrique. Leurs œuvres de musique contemporaine utilisent la fine pointe de technologie, elles se relaient de 20h30 jusqu’à 2h00.

Après des nuits blanches dans le dôme, Xavier Tremblay, étudiant en média expérimental, explore la position du son dans l’espace au milieu d’une scène, accompagné d’une corde et d’un système de lumière. « [Cette idée d’interaction] est née du fait de vouloir jouer dans le dôme », dit-il. L’écran s’illumine au rythme des mouvements de corde de Xavier, accompagné de sons et vibrations qui remplissent la pièce d’énergie.

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