L’exposition Inventaires d’une collection, à la Galerie de l’UQAM, plonge le public dans l’histoire des archives et répond au mystère entourant les œuvres disparues de la Collection d’œuvres d’art de l’UQAM.
L’exposition est le fruit du travail d’enquête accompli par l’équipe muséale pour retrouver des œuvres d’art disparues. L’équipe, constituée de Marie Fraser, Lisa Bouraly et Louis-Charles Lasnier, était impressionnée par l’abondance d’œuvres qui étaient classées dans l’inventaire, mais qui ne se trouvaient pas dans la collection. Le contraire s’est aussi produit. Chat, une aquarelle peinte par Xu Beihong, était dans la collection physique, mais n’était pas répertoriée dans l’inventaire des archives.
« C’est un défi pour les collections universitaires de [suivre] la trace des œuvres », explique Lisa Bouraly, membre de l’équipe muséale. Les œuvres sont souvent déplacées entre les différentes universités, ce qui explique que certaines soient perdues, selon Mme Bouraly.
Cette table représente l’histoire des dix inventaires de la collection uqamienne, de 1969 à aujourd’hui. Chaque inventaire regroupe des œuvres faisant partie d’un fonds précis. Par exemple, l’inventaire no 1 comprend toutes les œuvres du Fonds de l’École des beaux-arts de Montréal, alors que l’inventaire no 4 regroupe les dons.
« L’idée de présenter des archives dans un espace d’exposition avec des œuvres d’art, d’avoir les deux ensemble dans la même exposition, c’est quelque chose que j’ai trouvé rare et intéressant », partage eunice bélidor, écrivaine, chercheuse et commissaire, qui a participé à l’exposition.
« L’idée de présenter des archives dans un espace d’exposition avec des œuvres d’art, d’avoir les deux ensemble dans la même exposition, c’est quelque chose que j’ai trouvé rare et intéressant »
eunice bélidor
Une diversité d’œuvres
L’exposition offre une expérience unique à cause de la variété des œuvres d’art, soit des objets ou des peintures, et de leur attribution à un inventaire qui montre la période d’intégration à la collection. La majorité des œuvres, présentées avec des capsules audio, ont été sélectionnées par des spécialistes du domaine des arts qui ont fouillé dans les différentes sections de l’inventaire.
« L’œuvre était complètement différente des œuvres de Pierre Dorion que j’ai vues et même présentées », constate eunice bélidor, en prenant l’exemple de la présentation de Portrait de Charles de Pierre Dorion.
Pierre Dorion a créé cette œuvre pour expérimenter avec des restes d’atelier et de pigments qu’il utilisait pour ses autres toiles, explique eunice bélidor.
Romeo Gongora, professeur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, présente Confrontation de Michel Fiorito, une œuvre catégorisée disparue dans l’inventaire. Il a été intrigué par « les artistes qui ont disparu de la scène artistique », que ce soit par leur déplacement ou leur décès.
« J’ai été pris par le parcours migratoire de Michel Fiorito et, en regardant son travail, j’ai vu qu’il avait été chargé de cours à l’UQAM », se rappelle M. Gongora. À cette époque, la plupart des chargé(e)s de cours étaient Québécois(es) et francophones, contrairement à M. Fiorito, d’origine italienne, explique M. Gongora.
L’exposition valorise l’histoire de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, à travers la présentation d’œuvres d’ancien(ne)s étudiant(e)s et professeur(e)s, comme Suzanne Duquet.
Découvrir des œuvres inconnues
Cette exposition a permis la découverte « des œuvres de jeunesse qui ne s’associent pas nécessairement au style » d’un grand nombre d’artistes, partage Lisa Bouraly.
Elle évoque l’œuvre non titrée de Chantal duPont de l’inventaire no 2. L’artiste montréalaise est reconnue internationalement pour ses œuvres vidéo, telles que Du front tout le tour de la tête.
L’exposition a aussi permis de revaloriser certaines pièces. C’est le cas de l’œuvre I Monumenti Italiani de Dominique Blain. Cette dernière était ravie que sa pièce soit affichée dans le cadre de Inventaire d’une collection. L’œuvre avait seulement été exposée une fois, en 2004 à la Galerie de l’UQAM.
Mme Blain a fait don de l’œuvre à la collection de l’UQAM en 2009. Selon elle, c’est une œuvre importante à son parcours.
« Elle fait partie d’une série d’œuvres qui traite de la protection du patrimoine culturel de différents pays à différents moments dans l’histoire », précise Mme Blain.
Inventaires d’une collection est présentée gratuitement à la Galerie de l’UQAM jusqu’au 18 janvier 2025.
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