Galerie de l’UQAMLà où l’art et la science convergent

L’exposition Faux plis par hypothèses, présentée à la Galerie de l’UQAM, explore la relation entre l’art et la science. Pour les commissaires, les artistes sont des chercheurs et des chercheuses.  

« Tous les artistes ont un contact avec la connaissance. Ils ne produisent pas de science, mais ils sont dans la science puisqu’ils regardent le monde », affirme la directrice de la Galerie de l’UQAM, Louise Déry.  

Selon elle, les démarches artistiques et scientifiques sont semblables. Elles reposent sur l’intuition, sur des constats, elles ont une méthodologie, des outils, etc. 

« Les artistes aussi font de la recherche, pas dans un laboratoire, mais dans un atelier »

Louise Déry

Dans ces recherches se trouvent inévitablement des biais, des faux plis. 

La notion des faux plis

Les faux plis sont « des circonstances qui ont des répercussions la recherche, des empreintes laissées dans nos compréhensions qui influent sur nos systèmes de valeurs », explique Louise Déry. 

Par exemple, selon Mme Déry, l’industrie pharmaceutique est un faux pli, parce qu’« elle est là pour produire des remèdes, mais aussi pour faire de l’argent ».

À la sortie, les visiteurs et les visiteuses sont invité(e)s à inscrire les faux plis qu’ils et elles ont remarqués dans l’exposition. Mention photo: Aurélie Lachapelle. 

À travers les torsions, les manipulations, les plissures et les froissures que sont les faux plis, un état d’alerte émane, une obligation à garder l’œil ouvert, écrivent les commissaires dans un texte publié dans Le Devoir.

Maryse Goudreau, « Entrer en flagrant délit de légender », 2024. Mention photo: Aurélie Lachapelle. 

Saviez-vous qu’en 2019, un béluga aperçu par des pêcheurs et pêcheuses norvégien(ne)s avait été accusé d’être un espion russe ? 

Sinon, c’est l’artiste Maryse Goudreau qui vous l’aura appris, grâce à son minutieux travail sur le béluga. 

Depuis 2012, elle rassemble des archives sur ce mammifère marin: données, photographies, vidéos, etc. « L’ histoire sociale du béluga est action, plutôt que narration », selon l’artiste. 

Maryse Goudreau, « Entrer en flagrant délit de légender », 2024. Mention photo: Aurélie Lachapelle

Anecdotiquement, la texture de la peau d’un béluga évoque la notion de faux pli. 

Leila Zelli, « Pourquoi devrais-je m’arrêter? », 2020. Mention photo: Aurélie Lachapelle.

L’œuvre de Leila Zelli regroupe plusieurs vidéos de femmes pratiquant le Varzesh-e Bâstâni, un sport iranien traditionnellement réservé aux hommes. 

L’artiste originaire de Téhéran utilise des vidéos, des photos et des textes provenant des réseaux sociaux pour créer des œuvres in situ. Les révoltes de ces jeunes femmes et filles ne sont pas mises en scène, elles font partie de leur quotidien. 

Richard Ibghy & Marilou Lemmens, Série « Anthology of Performance Pieces for Animals », 2018. Mention photo: Aurélie Lachapelle

La série Anthology of Performance Pieces for Animals de Richard Ibghy et Marilou Lemmens est une création artistique inspirée des laboratoires scientifiques: une convergence claire en l’art et la science. Les constructions colorées représentent des lieux d’expérimentation sur les animaux. 

« L’œuvre questionne ce qui se passe lorsque les animaux impliqués dans la recherche ne sont plus décrits comme des objets passifs, mais plutôt comme des participants […] qui doivent donner un sens aux situations dans lesquelles ils sont placés », décrivent les artistes. Faux plis par hypothèse est exposée gratuitement jusqu’au 26 octobre à la Galerie de l’UQAM. L’exposition est également présentée à la Galerie de l’Université du Québec en Outaouais, la Galerie de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), la Galerie de l’Université Bishop’s et aux Jardins de Métis.

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