L’UQAM fait volte-face en restaurant l’accès à Antidote Web pour l’année en cours, apprend-on dans un courriel envoyé à l’interne jeudi.
Le logiciel Antidote Web n’était plus disponible hors de l’UQAM depuis le 1er juillet dernier, et la décision avait engendré un tollé au sein du corps étudiant. « Le comité de direction a décidé de reconsidérer la question et de permettre l’accès à Antidote Web pour l’année académique en cours », annonce le recteur de l’UQAM, Stéphane Pallage, dans le communiqué.
Druide informatique, qui produit Antidote, avait exceptionnellement offert la licence gratuitement à l’ensemble des universités dans le contexte de la pandémie.
L’UQAM devra donc débourser 125 000 $ pour acheter la licence.
C’est pour éviter cette dépense que le comité de direction de l’UQAM n’avait pas renouvelé la licence plus tôt cette année. Stéphane Pallage indique que cette somme représente un à deux salaires, sans préciser lesquels.
Il justifie sa décision en évoquant que « l’État ne prévoit pas d’argent neuf pour soutenir […] le financement des universités ». L’UQAM ne présente toutefois aucun plan de match concret afin de conserver l’accès à Antidote pour les années à venir, bien qu’elle se dise ouverte à « trouver une solution ».
Une communauté étudiante unie et astucieuse
Inquiet(e)s à l’idée de devoir débourser de leur poche pour y avoir accès en tout temps, et frustré(e)s d’être dépossédé(e)s de cet outil, les uqamien(ne)s ne sont pas restés passifs et passives lorsqu’Antidote n’était plus accessible à l’extérieur de l’UQAM.
L’Association facultaire étudiante des arts (AFEA) a proposé, lors de son assemblée générale du 18 septembre, une collaboration entre les associations facultaires pour rétablir la licence gratuite d’Antidote Web hors de l’UQAM.
Sur la page Instagram de l’association étudiante, il est énoncé « qu’Antidote est essentiel à la réussite scolaire (d’autant plus pour les élèves en difficulté d’apprentissage), que l’UQAM est une université francophone qui se doit de maintenir une qualité de langue irréprochable et que le coût de la vie augmente ». La proposition a été adoptée à l’unanimité par ses membres.
Une pétition revendiquant le maintien de l’accès gratuit à Antidote à l’extérieur du campus circulait également sur les réseaux sociaux.
L’abonnement annuel à Antidote coûte 59,95 $ plus taxes et l’abonnement à vie, 129,95 $ plus taxes.
Réviser son emploi du temps
« Ma réalité académique et ma vie étudiante sont affectées, puisque je ne peux pas me rendre sur place n’importe quand et je ne peux pas rester après mes cours. C’est comme un gros jeu de Tetris », raconte l’étudiante en kinésiologie Alexia Quesnel.
Tel qu’en témoignent les dizaines de commentaires sur les publications de la page Instagram @uqam.confessions, plusieurs étudiant(e)s se retrouvent dans des situations semblables. Ils et elles se voyaient forcé(e)s de repenser leur routine et d’adapter leur horaire en fonction de leurs visites au laboratoire informatique ou à la bibliothèque, les deux seuls endroits où Antidote était encore disponible gratuitement avant l’annonce récente du recteur.
Plus qu’un simple logiciel
Pour les étudiant(e)s présentant des troubles d’apprentissage, comme Rémi Grenier, étudiant à la Maîtrise en science politique, l’accès limité à cette ressource pédagogique impliquait bien plus que du temps de transport supplémentaire.
« Je suis dyslexique et j’ai un trouble de l’attention. J’ai beau me relire plusieurs fois, j’ai de la difficulté à voir la faute quand même »
Rémi Grenier
Pour lui, ne pas pouvoir travailler avec Antidote de la maison aurait engendré des dépenses imprévues, mais surtout, des difficultés à accomplir ses tâches académiques.
*Le Montréal Campus est partenaire avec Antidote. Cela n’a aucunement influencé le contenu de ce texte. Le Montréal Campus demeure indépendant depuis 1980.
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