Le meurtre et mystère réinventé

Un maître de jeu et cinq équipes se rejoignent pour le congrès annuel tant attendu de la Société ésotérique du Canada. Dans ce jeu immersif, l’un de ces groupes est coupable du meurtre de Blanche Garneau. De qui faut-il se méfier?

Une expérience des plus intrigantes attend les participant(e)s entre les murs du Château Ramezay, situé dans le Vieux-Montréal. Accueillie avec la nouvelle du meurtre de la mystérieuse Blanche Garneau, chaque équipe doit agir au plus vite pour se protéger d’éventuelles menaces provenant de l’intérieur de la Société ésotérique du Canada, l’organisation fictive qui régit l’expérience de meurtre et mystère Le secret de Blanche Garneau.

Serez-vous affiliés au cercle du secret, au cercle divinatoire, au haut cercle, à celui du spiritisme ou à celui du savoir?

Dans cet univers, chacun des groupes a sa spécialité et sa propre mission, mais tous doivent travailler de concert pour arriver à leurs fins. Les participant(e)s incarnent les rôles de personnages distincts pour l’instant d’une soirée où stratégie et collaboration sont de la plus grande nécessité.

Au fil du jeu, les participant(e)s doivent récolter des indices en faisant des échanges de cartes avec les autres équipes afin de les ramener à leur table respective. Avec les outils nécessaires en main, il est possible d’ouvrir des enveloppes ou des boîtes offrant plus de détails qui permettront de résoudre le mystère du meurtre de Blanche Garneau.

Dépoussiérer les musées

Le Château Ramezay, avec son décor historique, rend l’expérience Le secret de Blanche Garneau des plus immersives pour le public, qui sillonne les couloirs du bâtiment sous la lumière des chandelles au son de la musique d’époque. Les participant(e)s sont invité(e)s à se costumer selon la mode des années 1920.  Ils et elles se garantissent ainsi de pouvoir profiter de l’expérience au maximum. Il est particulièrement impressionnant de voir à quel point les gens mettent de l’effort et du temps dans leur costume.

Selon Frédéric Vukovic Roy, le créateur de ce jeu immersif, cette expérience est une belle façon d’amener de nouveaux publics dans les musées.  Il se réjouit du fait que son initiative puisse inciter « des gens [à visiter un musée], alors qu’ils ne seraient jamais venus si ce n’était pas de cette invitation ».

Le plaisir est ce qui ressort le plus des témoignages des participant(e)s de tous les âges. « C’est tellement ludique, autant avant que pendant la soirée. Je me suis vraiment amusée à préparer mon costume », raconte Rachel St-Denis, qui a incarné un personnage au sein du groupe criminel. Cela lui a alors créé un défi supplémentaire durant la soirée, comme elle devait faire attention à ne pas dévoiler trop d’informations sur la mission de son équipe.

Seul bémol, la quantité d’informations à retenir pour bien comprendre l’évolution de l’intrigue est phénoménale et il est assez facile de s’y perdre. Même après avoir participé à l’événement, certaines ramifications de l’histoire restent incomprises. Chose certaine, le récit est excessivement bien élaboré par M. Vukovic Roy.

Mention image : Gaya LaMouche

Hommage à Blanche Garneau

Inspirée de faits réels, l’immersion s’inspire du meurtre irrésolu de Blanche Garneau. Violée et étranglée, la jeune fille avait été retrouvée morte en juillet 1920 dans le parc Victoria, à Québec. L’investigation fut complexe dû au manque d’indices et de témoins.

L’affaire Blanche Garneau avait alors évolué en un débat de société. « Cette histoire-là est devenue tellement grosse puisqu’on ne trouvait pas le coupable. L’opposition à Québec accusait les libéraux de protéger ceux qu’on croyait être les criminels, soit des fils de députés qu’on surnommait le club des vampires », explique M. Vukovic Roy.

L’intention du créateur était de recentrer le narratif sur la jeune femme plutôt que sur les suspects. « Je voulais qu’elle soit l’héroïne d’une histoire vraiment cool », affirme-t-il en précisant qu’il s’agit d’un féminicide encore irrésolu et qu’il est important de savoir que cela se produisait à l’époque.

L’essor des jeux d’évasion

C’est sa passion pour ce genre d’immersion qui a motivé Frédéric Vukovic Roy à créer ses propres univers afin d’y inviter un plus large public et de faire évoluer le concept. « À un moment donné, tu as fait le tour des mécaniques, mais là, le casse-tête est représenté par les humains eux-mêmes », indique-t-il.

Il est maintenant en mesure de compléter les préparations d’un jeu en l’espace de quelques mois. Ce fut le cas pour Le secret de Blanche Garneau auquel il a consacré près de deux mois.

La popularité des jeux d’évasion au Québec est notable et le concept créé par M. Vukovic Roy s’inscrit dans cette tendance. 

« C’est comme participer à un film dont tu ne connais pas la fin », estime Antoine Ruel, l’un des participants. Somme toute, l’effet de surprise à la fin du jeu est frappant et l’expérience est indéniablement mémorable.Le secret de Blanche Garneau sera présenté de nouveau à l’Îlot des Palais, à Québec, les 26 et 27 avril prochains. Le Tarot des condamnés, une autre création immersive de Frédéric Vukovic Roy, sera présenté le 3 mai au Morrin Centre, à Québec.

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