Gala Dynastie : l’excellence culturelle noire brille encore

Bâtir sa dynastie, c’est d’être capable de créer de « la magie et de la beauté […] à travers la douleur », a souligné l’animatrice de la soirée culture du Gala Dynastie, Garihanna Jean-Louis. Hier soir, le Grand Prix Dynastie a été décerné au pianiste Oliver Jones pour l’ensemble de sa carrière ainsi que son impact sur la scène musicale.

C’est dans le cœur artistique de la métropole, à la Place des Arts, qu’a eu lieu la deuxième soirée du Gala Dynastie, un événement émouvant pour les artistes issu(e)s de la communauté noire au Québec. « On est le rêve le plus fou de nos ancêtres », a lancé Garihanna Jean-Louis lors de son discours de fin.

La soirée culture du Gala Dynastie vise à mettre en valeur les accomplissements et l’excellence de figures noires du milieu artistique québécois. Vêtues de leur plus belles tenues, des personnalités connues, dont Oliver Jones, Corneille et Imposs, ont défilé sur un « tapis noir » pour l’occasion.

Ces artistes ont presque tous et toutes fait part de leur gratitude de pouvoir participer à cette remise de prix. L’importance de la diversité dans la scène culturelle québécoise était d’ailleurs au centre des préoccupations du public et des nommé(e)s, comme l’a souligné Julie Snyder, qui était dans l’assistance.

Un moment inoubliable

La grande résilience de la communauté noire s’est ressentie dans la salle tout au long de la soirée. Les gagnant(e)s des 13 catégories ont tous et toutes réagi avec un mélange d’honneur et de surprise. Ç’a été le cas de Laura Kamugisha, qui est repartie avec le prix de Réalisatrice de l’année pour son court métrage Les Lavandières. « Je suis venue au Canada en tant que réfugiée. Jamais je n’aurais cru recevoir un prix au Théâtre Maisonneuve », a-t-elle révélé durant son discours.

« La culture n’est pas seulement dans les lieux qui lui sont alloués, mais elle est partout parmi nous », a pour sa part déclaré Manuel Mathieu, récipiendaire du trophée Artiste en art visuel. L’ancienne gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean, présentatrice du prix Auteur(e) de l’année, a quant à elle encouragé le public à supporter les artistes noir(e)s pour continuer à faire vivre et à célébrer « ce leadership collectif ». Un sentiment partagé par chacun(e) des lauréat(e)s.

Afin de célébrer les figures noires ayant marqué la scène culturelle québécoise, trois trophées Hommages, dont le Grand Prix Dynastie, ont été distribués. Le prix Héritage Dynastie a été octroyé à la mémoire du chanteur haïtien Michael Benjamin (dit Mikaben), décédé sur scène en 2022. Corneille s’est quant à lui vu recevoir le prix Icône Dynastie de l’année.

Le Choix du public a quant à lui été remis à l’entrepreneuse Emilie Lafortune. Choyée d’avoir reçu ce prix, elle a dit avoir réussi « à bâtir sa dynastie ici. »

Un gala au féminin

Une première pour le Gala Dynastie : la soirée culture était animée par une femme. Ç’a été une source de fierté pour l’animatrice Garihanna Jean-Louis, dont le discours d’ouverture a mis l’accent sur le rôle crucial des femmes dans la société. « La vie c’est comme un jeu d’échecs, la reine est toujours la plus puissante! », a-t-elle lancé. En plus d’animer la soirée, Garihanna Jean-Louis a reçu le prix Humoriste de l’année.

De nombreuses performances, allant du chant à la danse, ont rendu hommage à ceux et celles qui ont tracé le chemin, tout en souhaitant le meilleur aux artistes de demain. Un sketch particulièrement touchant a abordé la « misogynoir », une discrimination sexiste et raciste que vivent spécifiquement les femmes noires : un enjeu important pour la communauté.

« Ce soir nous sommes unis et fiers. Ce soir nous sommes les bâtisseurs de notre dynastie. »

– Garihanna Jean-Louis

Pour conclure la 8e édition du Gala Dynastie, de nombreux chanteurs et nombreuses chanteuses ainsi que des musicien(ne)s, comme Marieme et DJ Crowd, ont offert une prestation électrisante. Ce numéro époustouflant mêlant hip-hop, R&B et afrobeats, sur lequel la troupe Mafa Studio a dansé, a su agiter toute la foule.

Mention photo : Erika Laurendeau Echavarria
Et les lauréat(e)s sont…

Révélation musicale de l’année : Täbï Yösha
Artiste musical s’étant illustré à l’international : Kaytranada
Comédienne théâtre de l’année : Maryline Chery
Personnalité danse de l’année : Axelle « Ebony » Munezero
Auteure de l’année : Kharoll-Ann Souffrant
Actrice cinéma / télé de l’année : Florence BlainMbaye
Artiste musical du monde de l’année : Pierre Kwenders
Vidéoclip de l’année : Malsain et Sauf, de Lost
Artiste musical anglophone : Planet Giza
Artiste musical francophone : Lost 

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