Camarades des associations, vous nous accusez de manquer de rigueur et d’intégrité. Nous pensons plutôt que vous devriez nous remercier.

Le 1er décembre 2023, notre édition papier, dont la une rapportait que des grèves étaient votées par moins de 1 % des étudiant(e)s, était distribuée dans l’UQAM. Elle soulevait plusieurs problématiques liées à la démocratie étudiante : quorums ridiculement bas, faible implication des membres, mauvaise représentativité …

Notre journal est devenu le sujet de l’heure à l’UQAM, particulièrement après le vol de 400 des 1000 copies que nous avions imprimées. Et l’enquête, réalisée par Charles Séguin et Naomie Duckett Zamor, a déplu à certaines associations facultaires, qui nous le font sentir depuis.

Mais elle a donné lieu à un débat à l’UQAM. N’est-ce pas la base d’une saine démocratie étudiante?

Le 7 décembre, plus de 400 membres sont allé(e)s faire valoir leurs points de vue lors d’une assemblée générale (AG) de l’Association facultaire étudiante des arts (AFEA) : une donnée dont s’est vantée cette dernière. Un tel engouement pour une AG de grève à l’UQAM avait rarement été ressenti depuis le début de notre baccalauréat, il y a trois ans.

Quelques semaines plus tard, nous apprenions que des AG de l’Association facultaire de langues et communication (AFELC) et de l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED) se déroulaient dorénavant en comodal, dans le but d’accommoder un plus grand nombre de membres.

Les impacts directs de notre enquête ne se sont pas arrêtés là. Le mois passé, l’AFELC a rendu possibles les référendums (avec un quorum de 5 %) dans le but de prendre des décisions qui reflètent davantage la volonté de leurs membres. L’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) et l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE) ont créé des comités ad hoc portant respectivement sur les modalités de grève et sur l’accessibilité des AG.

Force est de constater que le Montréal Campus a fait bouger les choses à l’UQAM. Et pour le mieux. Donc, camarades, au lieu de nous affubler de Pallage Campus, journal de fascistes, méchants racistes, descendants des Martineau, Durocher, Bock-Côté, dites-nous merci.

Les journalistes parlementaires installé(e)s à Québec couvrent la vie politique provinciale. Scandales, investissements, escarmouches au salon Bleu … Toutes les décisions prises par notre gouvernement passent sous leur loupe.

De la même façon, le Montréal Campus a son terrain de jeu : l’UQAM. L’université est une microsociété, avec ses propres enjeux et ses représentant(e)s, qui agissent en quelque sorte comme les politicien(ne)s de la vie étudiante. Ces personnes élues siègent sur les conseils exécutifs des sept associations facultaires de l’UQAM. 

Sans média indépendant, qui peut remettre en question ce que ces groupes font de leurs centaines de milliers de dollars et de leur influence? Nous sommes déçu(e)s de constater, semaine après semaine, que plusieurs associations refusent de s’ouvrir les yeux et d’admettre que le travail qu’accomplit le Montréal Campus fait œuvre utile.

Au contraire, elles se braquent et refusent de nous parler. Nos journalistes, malgré leur persévérance, se voient refuser à répétition leurs demandes d’entrevue. Lorsqu’ils et elles vont toquer à la porte de l’AFESPED pour obtenir des informations, on leur rit au nez. L’histoire n’est pas plus reluisante à l’ AFESH, et à l’AFEA: la grande majorité du temps, c’est motus et bouche cousue. 

Ces groupes prétendent défendre les intérêts de la communauté étudiante, mais ils tournent le dos à la tribune que leur offre le Montréal Campus. En se vautrant dans le confort de leur silence, ils cachent la vérité à leurs membres. Camarades, avez-vous conscience qu’en tant qu’élu(e)s, vous avez des comptes à rendre?

Au risque de nous répéter, nous sommes fermement convaincu(e) de la pertinence d’un journalisme étudiant rigoureux, nuancé et objectif. Là où certaines associations crient à l’acharnement, nous voyons un travail de qualité – travail qui a fait ses preuves.

Camarades, saisissez la main que nous vous tendons. Après tout, nous servons le même objectif : la démocratie étudiante. Soyons ouvert(e)s au dialogue. Quoi qu’il en soit, nous ne cesserons pas de nous intéresser à vos bons (et moins bons) coups.

Au plaisir de vous rendre service à nouveau,

Bonne lecture du journal indépendant des étudiant(e)s de l’UQAM depuis 1980… et pour encore longtemps.

Commentaires

4 réponses à “De rien, camarades”

  1. Avatar de L'ABC
    L’ABC

    Merci ! C’est grâce au journal étudiant qu’on a appris que lors d’une AG de l’AFELC, la proposition d’un don de 500 $ au Comité autonome du travail du sexe (CATS) a été adoptée à l’unanimité (sans que ce soit écrit dans le PV et sans savoir combien d’étudiants étaient présents lors du vote). Au même moment le CATS organise le lancement de sa revue annuelle. L-O-L! Great stuff !

  2. Un lien temporel entre deux évènements ne veut pas dire qu’un évènement a mené directement à un autre. Les pratiques ont changé après la publication mais pas nécessairement à cause d’elle. Ce serait comme dire que puisqu’hier j’ai mangé du spagat et qu’aujourd’hui il a neigé ça veut dire que le spagat cause la tempête.

    1. Avatar de Alexandre Mireau-Lalonde
      Alexandre Mireau-Lalonde

      Il serait curieux alors que tu nous donnes ta raison, B. Il aurait aussi fallu un peu de courage pour laisser votre nom.

    2. Avatar de fan de spag
      fan de spag

      Pour l’afesped je me souviens d’avoir eu des assemblés en comodal avant l’article en question, alors on est plus dans  » il y a eu une tempête hier causé par mon spag d’aujourd’hui »

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