L’AFESPED jette un voile sur ses faits et gestes

« Les membres ont voté contre ta présence », m’annonce Rémi Grenier, responsable aux communications et à l’information à l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED), lors de l’Assemblée générale (AG) du 6 mars.

Comment est-il possible de me faire exclure de l’AG alors que je n’ai même pas mis les pieds dans le local? L’AFESPED ne peut pas prétendre défendre les droits de ses membres alors qu’elle empêche le Montréal Campus de couvrir un enjeu majeur pour eux afin de les en informer.

C’est avec un lien Zoom expiré que j’ai tenté en vain de joindre l’AG de l’AFESPED, le 6 mars dernier. Mes motivations étaient simples : rester à l’affût du sujet de la représentativité de l’AFESPED, sur lequel j’ai écrit à l’automne 2023, pour en faire la couverture. J’ai malheureusement fait face à un manque de collaboration de la part du comité exécutif.

Selon Rémi Grenier, je pouvais assister à l’AG sans problème et j’allais même avoir un petit moment pour me présenter et expliquer mes motivations. La possibilité d’un huis clos médiatique m’a été partagée, mais il aurait seulement pu survenir après ma présentation devant les membres.

Je souligne que l’Association des étudiantes et étudiants en droit de l’UQAM (AED) n’avait eu aucun problème avec ma présence lors de leur AG du 14 février dernier portant sur le même sujet.

Après avoir constaté que j’étais seule dans la réunion Zoom, j’ai contacté Rémi Grenier, qui m’a informée qu’il était possible de me présenter au local où avait lieu l’assemblée, et ce, même si elle était déjà commencée. Toutefois, à mon arrivée, il n’y avait personne en vue à la table d’inscription pour accueillir les retardataires.

Rémi Grenier a alors fait une proposition devant les membres afin de déterminer si on me laissait entrer ou pas. Au moment où ces lignes étaient écrites, il était  impossible de savoir ce qui a été dit à mon sujet et le procès-verbal de l’AG n’est toujours pas disponible sur le site web de l’AFESPED, deux semaines après l’événement.

Une exclusion antidémocratique

« L’AG du 6 mars 2024 a voté un huis clos médiatique, il serait à l’encontre de l’esprit de cette position de détailler les débats et positions ayant été présentés par nos membres durant cette assemblée », m’a expliqué le comité exécutif de l’AFESPED lors d’un échange de courriels. J’en déduis que les gens ont procédé au vote au moment où je me suis présentée au local, parce qu’on ne m’aurait certainement pas fait attendre une quinzaine de minutes si le huis clos avait déjà été en vigueur. On m’aurait simplement indiqué de partir. Cependant, l’association refuse catégoriquement de me le confirmer.

« Le huis clos médiatique a été voté pour l’ensemble de la durée de l’AG », répète Samuel Provost, employé à la permanence de l’AFESPED, lors d’un appel téléphonique. Il est toutefois impossible de savoir à quel moment cette décision a été votée, peu importe la manière dont je reformule ma question.

Le Code de procédures de l’AFESPED spécifie qu’il est possible pour un(e) journaliste de se présenter devant les membres de l’association afin d’expliquer les motifs de sa présence à l’AG, mais je n’ai drôlement jamais eu cette opportunité.

Pourquoi exclure un média étudiant d’une AG alors que celle-ci se penche sur un enjeu touchant 1848 membres de la communauté uqamienne? Alors qu’un référendum a été annoncé par la direction de l’UQAM au sujet de la représentativité de l’AFESPED, il est plus important que jamais d’offrir une information de qualité aux personnes concernées.

Il est, à mon avis, assez ironique que les associations se disent démocratiques tout en ne collaborant pas avec les médias.

Commentaires

7 réponses à “L’AFESPED jette un voile sur ses faits et gestes”

  1. Avatar de serieux
    serieux

    Tu ne t’es pas faite exclure, tout les médias ce sont faits exclures, si tu avais fais un semblant de recherche tu aurais-su que tout les codes d’assemblées ont une procédure pour exclure les médias.
    Et je comprends l’afesped de ne pas répondre aux demandes, lis le PV comme tout le monde

  2. Avatar de cry me a river
    cry me a river

    Le professionnalisme journalistique, c’est pas donné à tout le monde ! Interdir les médias en Assemblée, c’est un droit protéger des membres. Sous-entendre dans ton “article” que c’est toi personnellement qui a été bannis et non l’entièreté des médias, c’est malhonnête. Mais bon.

  3. Avatar de Mauvaise Volontée
    Mauvaise Volontée

    « Il est toutefois impossible de savoir à quel moment cette décision a été votée, peu importe la manière dont je reformule ma question. » félicitation à l’employé de l’afesped pour avoir respecté la décision de l’assemblée? Je ne comprend pas comment une journaliste refuse de comprendre que la notion de huis clos implique de ne pas donner d’information supplémentaire même si on essaie de reformuler sa question?

  4. Avatar de Question
    Question

    Moi, j’aimerais bien savoir savoir la réaction des membres des assos si l’UQÀM leur interdisait d’aller gosser le monde dans leur cours et sur le campus en se basant sur le vote d’une quelconque instance représentant une minorité d’étudiants.. Ça regarde pas bien quand les gens veulent se cacher.

    1. Avatar de Antoine
      Antoine

      Je pense que vous oubliez que l’assemblée générale est accessible par tous et toutes membres de l’association étudiante. Il n’y a pas de cabal de cinq feminazi qui contrôle tout. C’est des membres d’une association qui se pointe, décide que la présence de média ne permet pas l’expression libre de la démocratique directe, et annonce un huis clos médiatique. S’il y a une personne membre qui veut participer dans ces délibérations, ielle n’est pas exclus.

  5. Avatar de Antoine
    Antoine

    C’est curieux de considérer une décision démocratique d’exclure les médias comme étant antidémocratique. L’assemblée ne doit rien au non-membre, et ce que l’assemblée doit au média dépend de la volonté de l’assemblée. Je peine à comprendre pourquoi ce journaliste ne veut pas voir cette réalité, à moins que ce ne soit pas la réalité qu’ielle veut voir. Je constate vraiment un déclin dans la capacité à Montréal Campus de traiter le sujet des associations étudiantes sans avoir Richard Martineau comme public cible… c’est bien dommage. If you want to stick it to the man, pense peut-être le faire à du monde qui détient du vrai pouvoir plutôt que des exécutifs qui fait du bénévolat… en tout cas, mon grin de sel.

  6. Avatar de Mauvais journalisme
    Mauvais journalisme

    Le billet d’opinion de l’aspirant·e journaliste Camille Desjardins constitue un bon exemple de la violence médiatique que les exécutant·es et employé·es de l’afesped ont évité à leurs membres. Si pour si peu – un huis clos médiatique est réativement coutume pour les AGs d’assos – l’auteur·ice tente d’atteindre à la réputation de ses interlocuteur·ices en les nommant comme si c’était un enjeu personnel alors qu’iels ne faisaient que relayer la décision de l’assemblée, nous sommes en droit de nous demander sérieusement ce qu’ielle aurait pu dire des membres qui se sont exprimé·es lors de cette assemblée et de leurs arguments. Ces comportements sont justement ceux qui justifient de telles mesures. Tout à fait typique du Montréal Campus de déformer la réalité, on peut constater que la ligne éditoriale a peu changé à travers le temps.

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