Du carré rouge au Salon Bleu

FIER UQAMIEN

2009 : Gabriel Nadeau-Dubois prend une bière au Saint-Ciboire, rue Saint-Denis. Il discute de politique, de littérature et d’histoire avec ses collègues et professeur(e)s et est loin de se douter que sa vie typiquement uqamienne jette tranquillement les bases de la figure politique qu’il deviendra. Portrait d’un fier diplômé de l’UQAM.

« Mes années à l’UQAM font sans doute partie des plus belles années de ma vie », admet Gabriel Nadeau-Dubois. Le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) raconte « avoir vécu l’UQAM dans ce qu’il y a de plus UQAM » et n’a que de beaux mots pour cette université.

Attiré originellement à l’UQAM pour son Baccalauréat en histoire, culture et société, aboli en 2015, Gabriel Nadeau-Dubois était à la recherche d’un programme d’éducation générale. « J’ai toujours été un touche-à-tout au point de vue académique », dit-il. 

Dès son arrivée au baccalauréat, il a instantanément eu la piqûre. C’est le début d’un parcours universitaire d’explorations, de peu (ou pas) de responsabilités et de grande liberté. « J’étais toujours en train d’apprendre, de débattre, de réfléchir ou d’expérimenter », confie-t-il.

« Quand j’allais prendre une bière après un séminaire de lecture avec mes collègues ou mes profs, on continuait à discuter de livres ou de débats pendant des heures. »

– Gabriel Nadeau-Dubois

Une université « bouillonnante d’idées »

Gabriel Nadeau-Dubois qualifie à plusieurs reprises l’UQAM de « milieu particulièrement bouillonnant » sur le plan politique et sur le plan des débats d’idées. Pour le diplômé, cette passion militante est une force de l’université montréalaise, même si certain(e)s auraient tendance à caricaturer cet aspect de l’UQAM.

En raison de l’emplacement du campus, l’UQAM est un lieu de mixité sociale où les étudiant(e)s côtoient certains défis comme l’itinérance et la pauvreté. Le diplômé raconte que cette cohabitation a enrichi son expérience universitaire. « Mais il y a aussi la grande bibliothèque, où j’ai passé un nombre incalculable d’heures, il y a les librairies, les cafés et les restaurants », ajoute-t-il

Ce passage dans l’univers uqamien, où les questions politiques sont omniprésentes, l’a énormément stimulé. « Ç’a beaucoup alimenté mes réflexions politiques et mon cheminement », partage le député de Gouin.

Les universitaires au sein de Québec solidaire

« La base électorale de QS, ça demeure les jeunes », explique Gabriel Nadeau-Dubois. Il ajoute que « le milieu étudiant [est] un bassin de sympathisants important ». 

Ophélie Trudel fait partie de cette base électorale, majoritairement constituée des 18 à 34 ans. L’étudiante au Baccalauréat en relations internationales et droit international à l’UQAM considère le co-porte-parole de QS comme une figure inspirante. « Il est jeune et connecté aux enjeux qui nous concernent, comme l’environnement », affirme-t-elle. 

Elle pense que les paroles de Gabriel Nadeau-Dubois « ne sont pas juste des mots en l’air » et défendent réellement les valeurs du parti. En même temps, elle est consciente qu’« il reste un politicien ». « Parfois il doit jouer la game pour se faire entendre. »

Cette admiration vient en partie du fait qu’il a été un des visages de la grève étudiante de 2012. « Il s’est déjà battu pour des enjeux étudiants, donc on sait que ses valeurs, comme la gratuité scolaire, lui tiennent vraiment à cœur », avoue Ophélie Trudel. 

Un duo complice

Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve, a fréquenté l’UQAM en même temps que Gabriel Nadeau-Dubois. Les deux hommes se sont connus grâce à la revue l’Ultimatum, affiliée à l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), une implication importante pour Gabriel Nadeau-Dubois à l’époque. Il avait alors sollicité Alexandre Leduc pour l’écriture de chroniques sur l’histoire du mouvement étudiant au Québec. 

Au fil du temps, ils ne se perdent pas de vue grâce à la parenté idéologique qui les unit. « On partage la même vision de ce que peut être un mouvement étudiant comme force mobilisatrice et de son rôle moteur dans l’histoire du Québec », souligne Alexandre Leduc. 

Chaque mercredi soir, les deux députés de QS jouent au hockey cosom dans une petite ligue à l’Assemblée nationale; Nadeau-Dubois à l’attaque, Leduc à la défense. « Quand on est les deux sur le terrain, on est redoutables », admet Alexandre Leduc en riant. 

Dans la vie de tous les jours, en tant que leader parlementaire du deuxième parti d’opposition, Alexandre Leduc a le rôle de coordonner l’action parlementaire de QS. « Quand il faut défendre [M. Nadeau-Dubois] ou quand M. Legault dit des bêtises, et bien c’est moi qui me lève », précise-t-il. 

« Parfois, on peut trouver ça intense sur le plan militant d’étudier à l’UQAM. Ça ne convient pas à certaines personnes, mais je pense que ça demeure une richesse et que globalement, les gens en ressortent grandis », admet Gabriel Nadeau-Dubois.

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