L’éducation virtuelle persiste à l’UQAM

Bien que les cours en ligne puissent être pratiques pour la communauté étudiante éloignée du campus, plusieurs se sentent moins investi(e)s dans leurs apprentissages, malgré l’adaptation du corps enseignant.

La majorité des 842 cours offerts en ligne, en mode hybride ou comodal cette session ont vu le jour pendant la pandémie. Toutefois, l’efficacité et l’attrait de ces cours suscitent aujourd’hui des questionnements car ils sont parfois perçus comme moins engageants que les cours en présentiel par la communauté étudiante.

« J’ai trois cours en ligne cette session. C’est vivable, mais personnellement, je préfère les cours en personne parce que je suis quelqu’un qui se concentre mieux en classe », explique Jad Shamoun, étudiant libre qui vient d’entrer à l’UQAM. Il affirme avoir eu beaucoup de difficultés pendant la pandémie lorsque les cours étaient en ligne. « J’ai plus de motivation à participer en classe et à vivre l’expérience de l’université », ajoute-t-il.

Cependant, la flexibilité offerte par les cours en ligne peut plaire à ceux et celles qui ont des emplois du temps chargés. C’est le cas de William Gagnon, étudiant au certificat en langue et culture arabes à l’UQAM. « C’est une bonne manière de donner les cours, surtout pour moi, car je travaille à temps plein. Ça me donne plus de temps pour moi, car je n’ai pas de route à faire pour me rendre au cours », raconte M. Gagnon. Il affirme que sa motivation ne change pas, que les cours soient en personne ou en ligne, mais avoue tout de même qu’il trouve que le distanciel est « un peu moins dynamique ».

Entre encadrement et adaptabilité

Le Règlement no 5 de l’UQAM reconnaît trois types de cours : présentiel, en ligne et hybride. Jenny Desrochers, directrice des relations de presse de l’UQAM, confirme que les cours asynchrones ne sont pas régulés par l’Université. Les cours asynchrones qui sont aussi donnés en ligne mais en différé, alors que les cours dits synchrones correspondent à ceux donnés en ligne en temps réel. Mme Desrochers indique que les comités de programmes, formés par le corps enseignant et la communauté étudiante, dirigent la création des cours, y compris en ligne, en se basant sur des critères pédagogiques et d’accessibilité. Elle mentionne que ces démarches se font en collaboration avec le département concerné et il appartient ensuite à la personne qui enseigne le cours en ligne de déterminer sa méthode pédagogique, qu’elle soit synchrone ou asynchrone. 

Jean-François Payette enseigne la gestion internationale à l’UQAM depuis 2016. Il enseigne à environ 300 personnes par session et a adapté sa formule de cours depuis la pandémie. Ainsi, il donne le même cours trois fois par semaine, deux fois en présentiel et une fois en ligne. Il explique qu’il a dû relever de nombreux défis avec la formule à distance. « J’étais paniqué parce que je n’avais jamais donné de cours en ligne de ma vie et je ne suis pas la personne la plus habile en informatique. On a eu de l’aide dès le début et j’en ai encore aujourd’hui, j’ai une assistante qui m’aide avec toute la programmation sur Moodle », détaille M. Payette.

L’enseignant note l’importance de repenser les évaluations pour prévenir la tricherie tout en soulignant l’investissement en temps substantiel pour encadrer les étudiants et les étudiantes en ligne. « Gérer l’organisation de ce cours en ligne et répondre aux questions de mes élèves par courriel, c’est ce qui me prend le plus de temps », explique-t-il. Selon lui, cette transition présente des avantages, notamment pour les parents ou pour ceux et celles qui travaillent à temps plein. Cependant, il déplore la difficulté à maintenir l’attention et l’engagement des étudiants et étudiantes en ligne, notamment en raison du trop grand nombre de caméras qui restent fermées sur Zoom.

Le corps professoral épaulé

Pour accompagner les professeur(e)s, des initiatives ont été déployées. « Le Carrefour d’innovation et de pédagogie universitaire a pour mandat d’accompagner [le corps enseignant] dans le développement et la mise en place de formations et de ressources en pédagogie universitaire, en formation à distance et concernant les environnements numériques d’apprentissage », indique Mme Desrochers. Leur encadrement, la formation et le soutien continu s’avèrent essentiels pour maintenir la qualité de l’enseignement en ligne. 

L’UQAM, comme de nombreuses institutions d’enseignement, continue à évoluer dans l’ère numérique, en trouvant l’équilibre entre la flexibilité des cours en ligne et la richesse de l’expérience éducative en présentiel.

Mention photo : Julia Myles

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