Double grève à l’UQAM

« Israël terroriste, UQAM complice », « l’exploitation n’est pas une vocation »… Voilà quelques slogans prononcés dans le cadre des deux journées de grève organisées par des associations étudiantes de l’UQAM pour dénoncer la situation humanitaire dans la bande de Gaza et demander la rémunération des stages.

Les associations facultaires de science politique et droit (AFESPED), de sciences humaines (AFESH), des sciences de l’éducation (ADEESE), de langues et communication (AFELC), ainsi que le groupe étudiant Solidarité pour les droits humains des Palestiniennes et des Palestiniens (SDHPP) se sont dotés de mandats de grève en soutien à la Palestine. Ils ont organisé un rassemblement le jeudi 9 novembre dans l’agora du pavillon Judith-Jasmin pour démontrer leur appui envers le peuple palestinien en lien avec le conflit entre le Hamas et Israël. Cet événement faisait partie de l’initiative internationale Shut It Down for Palestine, qui appelle la population à se rallier à la cause gazaouie.

Six des sept associations facultaires de l’UQAM, à l’exception de l’association de l’École des sciences de la gestion (AEESG), ont également voté en faveur  d’un mandat de grève pour la rémunération des stages. Cette grève concernait principalement les stagiaires dans le milieu de l’enseignement qui ne sont pas rémunéré(e)s pour les quatre stages de leur baccalauréat. Le 10 novembre est la Journée internationale des stagiaires, ce qui explique le choix de cette journée pour la grève.

Les associations appuient la Palestine

Lors du rassemblement du jeudi 9 novembre dans l’agora du pavillon Judith-Jasmin, plusieurs personnes ont prononcé des discours. La foule a scandé des slogans tels que « Free free Palestine », « Palestine vivra, Palestine vaincra » ou encore « Israël assassine les enfants de Palestine ». Environ 150 étudiants et étudiantes étaient sur place, selon les informations rapportées par Radio-Canada. Des gardes de sécurité se trouvaient sur chaque étage du pavillon pour éviter des débordements similaires aux événements survenus à l’Université Concordia entre des militants et miliantes pro-Palestine et pro-Israël.

Le rassemblement dans l’agora du pavillon Judith-Jasmin, jeudi, à l’occasion de la grève de soutien à la Palestine.

« À la suite de notre assemblée générale, on a voté pour demander un cessez-le-feu et une pacification », affirme une membre de l’exécutif d’une association étudiante en grève qui préfère garder l’anonymat.

Les organisateurs et organisatrices appuient le BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), une campagne de boycottage internationale contre Israël, ses citoyens et citoyennes et les entreprises qui soutiennent le pays. Les associations étudiantes ont également utilisé d’autres moyens de pression comme la levée des cours et la distribution de tracts pour le BDS.

Beaucoup d’étudiants et étudiantes ont été réticent(e)s à parler au Montréal Campus sur place. « Il faut décoloniser la Palestine, arrêter ce génocide et dénoncer ceux qui appuient ce régime », dit une étudiante sous le couvert de l’anonymat. Une autre étudiante questionnée lors du rassemblement qui a parlé au journal a demandé à ce que les notes concernant ses paroles soient supprimées.

« Il faut que les stagiaires soient salariés »

La grève pour la rémunération des stages s’inscrivait dans une initiative nationale lancée par la Coalition de Résistance pour l’Unité Étudiante Syndicale (CRUES), regroupant des associations étudiantes de partout au Québec.

« La bourse Perspective Québec, ce n’est pas assez. Il faut que les stagiaires soient salariés », affirme Louis Prud’homme, étudiant de troisième année au baccalauréat en enseignement d’adaptation scolaire et responsable aux affaires externes de l’ADEESE. Perspective Québec est un programme de bourses du gouvernement du Québec qui encourage les jeunes à étudier dans des domaines touchés par la pénurie de main-d’œuvre. Chaque session, 2500 $ sont versés aux étudiants et étudiantes à temps plein.

Une manifestation a eu lieu à la place Norman-Bethune, aux abords de l’Université Concordia, sous présence policière. On y retrouvait des membres de l’ADEESE, mais aussi de l’AFESH, de l’AFESPED et de l’AFELC en plus d’étudiants et d’étudiantes d’autres universités. 

Plusieurs ont pris la parole pour dénoncer l’inaction du premier ministre du Québec pour la salarisation des stages et à la précarité financière des étudiants et des étudiantes en enseignement. On pouvait lire des messages tels que « Féminisme révolutionnaire : le patriarcat, c’est l’exploitation et la violence » ou encore « Legault partage le magot » sur les pancartes. 

Les grévistes ont défilé devant l’Université McGill où une escouade antiémeute était postée. La marche s’est poursuivie vers la Place d’Armes et le CHUM ; la foule est ensuite entrée dans le pavillon de la Faculté d’éducation de l’UQAM pour conclure l’événement à l’agora vers 16 h 50. 

L’ADEESE n’exclut pas d’autres événements de la sorte pour continuer à lutter pour la rémunération des stages. « Avec la CRUES, on veut créer un réel rapport de force pour la salarisation des stages », exprime Louis Prud’homme.

Mention photo : Chloé Rondeau et Pierre-Alexandre Larouche

Commentaires

Une réponse à “Double grève à l’UQAM”

  1. Avatar de Serge Pelletier, M.A, M.Éd., M.A.P., + 3 D.E.S.S., + 5 baccalauréats + multitudes de certificats et parchemins universitaires (incluant U. Paris 1 et U. Paris 2)
    Serge Pelletier, M.A, M.Éd., M.A.P., + 3 D.E.S.S., + 5 baccalauréats + multitudes de certificats et parchemins universitaires (incluant U. Paris 1 et U. Paris 2)

    Hihihi… Quand le Ministère et les universités ont fait passer le baccalauréat en éducation de 3 années à 4 années, j’étais sur le comité des études (instance décisionnelle, car c’est ce comité qui statut sur les programmes et cours). J’étais, avec le Secrétaire général, le seul représentant s’opposant à cette folie là. D’autant plus que la « quatrième année » consistait à un stage non rémunéré de près de 865 heures en classe – milieu scolaire.
    L’argument principal de ce stage portait sur le fait qu’un sondage auprès des étudiants et finissants en éducation à l’UQTR démontrait un manque flagrant de connaissance générale (exemples: 45% croyait que s’il faisait plus chaud l’été ‘était à cause que le soleil passait entre la terre est la lune; 60% ne pouvait pas nommer les 3 océans qui touchent/entourent le Canada; 35% ne pouvait nommer que 4 provinces; etc.). Je mentionnais que ces résultats étaient catastrophiques, et qu’il devait obligatoirement être revu les contenus des cours du programme, et non pas d’augmenter le temps des stages (il y en avait déjà 3). Quant moi, que le Secrétaire général, avons reçu un non accusé de réception… Pire, les Universités étaient toutes fières de pouvoir « plumer » les étudiants une année de plus… Le GV-Q était tout content de pouvoir endetter les étudiants d’une année de plus (10% d’intérêt sur les prêts)… les Commissions scolaires toutes heureuses d’avoir un « sheap labour » gratuit pendant une année et d’être en plus subventionnées pour l’encadrement.
    Cela était aussi suite aux dérives du Saint Jacques Parizeau qui ne jurait que par les stages prenant exemple sur la faculté de génie de UdeS… Mais ces stagiaires là, étaient payés et en ingénierie. Depuis cette maladie des stages s’est même étendue dans tous (ou presque) les DEP de niveau secondaire… Et tous pas « rémunérés » il va de soi… Et si ti-cul ne fait pas la période de « stage » = pas de diplôme. Oups! manque d’infirmières… Ouais! regardez bien le cursus scolaire, des stages « en veux-tu en v’la ».

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