Carl Carmoni : redonner des ailes au birdie

Sans conteste le joueur de mini-putt le plus célèbre de la province, Carl Carmoni est devenu une icône de la culture populaire grâce à ses performances à l’émission Défi mini-putt, diffusée à RDS dans les années 1990. Bien connu pour sa moustache et ses célébrations avec le poing, le mini-golfeur coloré souhaite désormais assurer la pérennité de son sport chéri, et ce, partout au Québec. Le Montréal Campus l’a rencontré.

Trois décennies après ses apparitions télévisuelles, Carl Carmoni n’a pas dit au revoir au mini-putt, bien au contraire. Organisateur de tournois, il a effectué un récent retour sur les ondes de RDS, cette fois comme commentateur, et demeure encore un redoutable joueur élite. Sa mission n’est cependant plus de faire prononcer le mot « birdie » à Serge Vleminckx, mais bien de faire revivre son sport et d’attirer de nouveaux joueurs et de nouvelles joueuses.

Le grand champion du petit bâton

Bien que le Québec connaisse davantage le chapitre du Défi mini-putt des années 1990, la carrière sportive de Carl Carmoni a débuté plus de deux décennies auparavant. D’abord amateur, il acquiert rapidement un certain niveau et se met à la compétition en solo et en double, avec sa conjointe Suzanne, rencontrée sur le vert. Le duo commence à disputer des tournois dès 1970 et profite de l’âge d’or du mini-putt pour empocher une cagnotte considérable. « On gagnait deux fois notre salaire en bourses de mini-putt », explique Carmoni. Ces succès ne durent cependant que quelques années, puisque le sport périclite en 1974, lorsque la marque de cigarettes Export A cesse de financer les compétitions.

C’est 16 ans plus tard, en 1990, que le public québécois découvre Carl Carmoni, la nouvelle vedette du Défi mini-putt à RDS. Il y enchaînera les victoires pendant plusieurs années, en plus de faire sa place dans l’imaginaire collectif.

Une implication sérieuse pour un sport quétaine

Malgré son aspect ludique, pour Carmoni, le mini-putt est un « vrai » sport et le champion s’est toujours entraîné comme tel ; il raconte d’ailleurs qu’à l’époque du Défi mini-putt, il s’entraînait « de 30 à 40 heures » sur chaque nouveau terrain avant les tournois télévisés. « Ça a payé ma maison et mes deux autos. Tu peux rire du mini-putt, ça ne me dérange pas. Tu peux dire que c’est quétaine, tu peux dire ce que tu veux ; le mini-putt m’a donné un maudit bon coup de main ! », s’exclame-t-il.

Cet amour pour le sport l’a aussi guidé dans les années subséquentes. En 2005, après une deuxième période difficile pour le mini-putt, marquée par la fin de la télédiffusion en 2000, Carmoni crée les Tournois de la Relance, pour tenter de le raviver. « J’avais le goût de rejouer. Je me suis servi de ma popularité pour remettre du monde sur les terrains », explique-t-il. Désireux de recruter de nouveaux adeptes, il instaure une formule qui permet de faire compétitionner « autant des débutants que des élites ». Depuis 2005, ce sont plus de 900 personnes qui se seraient mises ou remises au mini-putt lors de ces tournois, selon leur fondateur.

Ces « pas bons » qui ont sauvé le mini-putt

Malgré ses succès personnels en compétition, Carl Carmoni est bien conscient que la pérennité de son sport passe avant tout par la formation d’une relève amateure. Selon lui, il faut miser sur les « pas bons » et « les nuls » autoproclamés. « Ce sont des « pas bons » qui ont sauvé le mini-putt », argue-t-il, expliquant qu’il y a seulement 33 joueurs et joueuses élites et que la grande majorité des personnes qui pratiquent le mini-putt (environ 600) le font au niveau amateur.

C’est pour cette raison qu’il souhaite que « les nouveaux se sentent chez eux » sur le terrain et qu’il a instauré des bourses pour les encourager. Il insiste également sur les équipes pro-am (pour professionnel et amateur), des duos combinant donc élite et novice. Selon lui, ce sont « ceux qui ont pris la chance de venir jouer avec 2, 3 chums » qui « deviennent les plus maniaques », puisqu’ils reçoivent les trucs et les conseils d’adeptes plus aguerri(e)s. Comme quoi si on s’essaye, « ça se pourrait » !

Mention illustration : Chloé Rondeau

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