La planète « en criss climatique ! » 

À l’occasion du Jour de la Terre, ce sont quelques milliers de personnes qui étaient au rendez-vous le samedi 22 avril sur le Plateau-Mont-Royal lors d’une manifestation enflammée qui a mêlé la justice sociale à la cause environnementale.

« On est en criss climatique ! La jeunesse, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social [CEVES] et tous les organismes qui ont participé à la manifestation [le sont]. On est en colère en raison de l’inaction climatique du gouvernement », a fait valoir en entrevue la porte-parole de la CEVES, Sandrine Giérula.

C’est dans cette ambiance enfiévrée qu’a débuté la marche en début d’après-midi au monument à sir Georges-Étienne Cartier. « On avance, on avance, on ne recule pas », scandaient avec enthousiasme les protestataires. Accompagnés d’une cacophonie de slogans accrocheurs et de percussions, des organismes, des jeunes, des partis politiques et des groupes militants se sont réunis pour manifester dans les rues de Montréal. 

Divers organismes et regroupements militants ont pu être aperçus à travers les nombreuses pancartes, notamment Équiterre, la Riposte socialiste et la Table Ronde des Organismes Volontaires en Éducation Populaire de l’Outaouais. À travers la foule se trouvaient aussi des figures connues du grand public comme les co-porte-paroles de Québec solidaire, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois. 

Mention photo : Axel Dansereau Macias|Montréal Campus

Une mobilisation qui porte ses fruits

Malgré la colère palpable durant la manifestation, certains et certaines gardaient espoir face à l’urgence climatique. C’est le sourire aux lèvres que Gabriel Nadeau-Dubois accordait des entrevues aux médias. Le co-porte-parole voit le retrait du troisième lien autoroutier à Québec comme une réelle victoire. « Si François Legault a fini par reculer sur ce projet-là, c’est parce que des gens partout au Québec se sont mobilisés pendant des années et que la pression citoyenne a fonctionné », soutient-il en entrevue avec le Montréal Campus, optimiste quant à l’avenir.

Le politicien estime que le plus grand défi environnemental au Québec reste le transport. « Beaucoup de gens prennent tous les jours leur véhicule au Québec, et ce n’est pas par mauvaise volonté, c’est parce qu’ils n’ont pas d’alternatives pratiques et abordables », déplore-t-il. M. Nadeau-Dubois espère voir un « investissement historique » pour les transports en commun dans les prochaines années.

Mention photo : Axel Dansereau Macias|Montréal Campus

De son côté, Sandrine Giérula souhaite que cette manifestation pour le Jour de la Terre donne une poussée au mouvement environnemental. « C’est un rassemblement des milieux syndical, communautaire et environnemental. [Aujourd’hui], on a tissé des liens de communauté et créé une convergence de luttes », croit la jeune femme.

Au-delà de ces visions positives du futur, diverses opinions et revendications formaient le brouhaha de la manifestation. Entre critiques du gouvernement, colère contre les multinationales, inclusion des communautés marginalisées et luttes contre l’agriculture intensive et le capitalisme, tous et toutes avaient leur mot à dire pour défendre la planète. 

Colère et exaspération

« On n’avait pas vraiment d’attentes, mais à voir l’énergie aujourd’hui, on ressent que les gens sont tannés d’être écoanxieux, écoanxieuses, et sont maintenant écofâchés », rapporte Jacob Pirro, membre de la CEVES, un des organismes qui a participé à l’organisation de la marche.

À la mi-parcours, le cortège s’est arrêté pour écouter le discours d’une femme autochtone d’origine péruvienne de la nation quechua. C’est avec des paroles fortes en émotions qu’elle s’est attaquée aux banques et aux entreprises minières qui mettent en péril des terres autochtones dans l’Ouest canadien.

« Notre terre mère souffre actuellement et nous souffrons avec elle. Cette souffrance est due à l’avidité des entreprises multinationales comme RBC. Elles ignorent la science et détruisent le vivant pour faire plaisir à leurs investisseurs », a-t-elle déclamé sous les applaudissements de la foule.

Mention photo : Axel Dansereau Macias|Montréal Campus

Cette grogne populaire a persisté jusqu’à la fin de la marche vers 15 h 30 sous le viaduc Rosemont-Van Horne, où des manifestants et des manifestantes ont mis le feu à des palettes de bois ainsi qu’à des branches. Un dérapage facilement contrôlé par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui surveillait de près la manifestation.

Mention photo : Axel Dansereau Macias|Montréal Campus

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