« Zayon » : FouKi et sa quête de l’idéal 

Le rappeur québécois FouKi a lancé vendredi son quatrième album solo, Zayon, mélangeant introspection, optimisme et détermination. Ce projet, le plus concis de sa carrière, regorge de mélodies accrocheuses comme celles qui ont fait sa renommée.

« Où va le monde ? », se demande FouKi sur Cowboy, la première piste de l’album. C’est que Léo Fougères, de son vrai nom, trouve que le monde va de plus en plus mal. Sur une production dense qui plonge les auditeurs et les auditrices dans une atmosphère dystopique, FouKi rappe sur la violence par armes à feu, le manque de prévention en santé et autres maux contemporains. 

L’artiste de 26 ans, démoralisé par la négativité du monde qui l’entoure, tente de lutter contre l’individualisme de sa société. FouKi transporte l’audience dans sa quête du Zayon, lieu utopique qu’il rêve d’atteindre tout au long de l’album de 12 pistes.

Pour cet opus de 42 minutes, l’étoile du « rap keb » a elle-même composé les parties instrumentales de ses chansons et a fait appel à ses producteurs de choix : QuietMike, Ruffsound et Pops and Poolboys. 

Entouré de ses habituels beatmakers, FouKi reste fidèle à lui-même. Les refrains chantés sont omniprésents sur l’album, comme sur la pièce 80s sur laquelle FouKi se transforme en baby-boomer pendant trois minutes. Il admet qu’il aurait voulu vivre dans les années 1980, une époque où le monde allait mieux, selon lui. 

Des invités marquants

On L’Fait est une collaboration avec la légende vivante Imposs qui rappait déjà avant la naissance de FouKi. Le vétéran s’adapte parfaitement à l’instrumentation minimaliste pour livrer un couplet d’une énergie contagieuse.

Les Belges Swing et Primero du groupe L’Or du Commun ont aussi été invités sur la chanson No Stress, plaisir coupable aux sonorités house. Si cette pièce n’est pas la plus approfondie sur le plan des paroles, tant Swing que Primero ont su s’adapter au style singulier de FouKi. Le tout est agrémenté d’un refrain très Zay (mot-valise de posé et zen, central dans le vocabulaire du rappeur) chanté par le Québécois.

P’tit Belliveau fait également partie de la fête sur la chanson déjantée St-Han Quinzou. Célébrant les folklores québécois et acadien, FouKi et son invité offrent assurément la chanson la plus bizarre de l’album. Les adeptes des chansons S.P.A.L.A. et Grignotines de FouKi seront servi(e)s, mais les puristes risquent de détester.

Un dernier tiers introspectif

La dernière ligne droite de l’album est la plus marquante. Sur Ségala, FouKi revient sur son adolescence vécue au « Plato Hess » (Plateau-Est). Il étale ensuite sa philosophie de vie sur F. Ma Life, véritable mise en chanson de l’expression « voir le verre à moitié plein ». Malgré les expériences négatives, les blessures et la douleur, FouKi reste positif et regarde vers l’avant. Ce même message est partagé dans la pièce éponyme de l’album. 

Même si FouKi a produit un album concis, quelques pistes sont facilement oubliables. À commencer par Cœur De La Ville, une énième ode à la ville de Montréal par le rappeur. Peut-être celle de trop. Le flow est répétitif et les références, bien qu’amusantes, ne sont pas très originales. 

La chanson Nous n’est pour sa part qu’une pâle copie de Bijou, tirée de son précédent album Grignotines de Luxes.

Malgré tout, le positif l’emporte largement sur le négatif sur Zayon. Il termine l’album en force avec Perspective, une piste mélodieuse. « Tout dépend de la perspective », chante-t-il. La perspective de FouKi, résolument optimiste, le mènera sans doute au « Zayon ».

Mention photo : Félix Renaud et Felipe Arriagada

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