C’est lors des soirées du 6 au 9 octobre derniers que le festival MUZ a fêté sa 12e édition au Studio TD. Durant les quatre journées de festivité, le public était invité à assister à des soirées marquées par une diversité d’univers musicaux. Le Montréal Campus a assisté à la soirée de clôture, très appréciée du public.
Le festival a la tradition d’offrir, pour la soirée de clôture, carte blanche à des artistes qui se sont particulièrement démarqué(e)s sur la scène des musiques métissées.
C’est l’artiste connue pour sa musique R&B et soul Joyce N’sana qui a brisé la glace. Vêtue d’une veste rose à paillettes, elle dégageait un charisme impossible à manquer. Elle a su hypnotiser la foule avec sa voix à la fois soprano et rauque, un timbre qui réchauffait en ce temps d’automne frisquet.
Son chant n’était pas le seul élément qui a séduit le public : la chanteuse congolaise était une vraie bête de scène. Elle a donné tout un spectacle de danse, en plus de chanter pendant la totalité de sa performance, et ce, sans même paraître essoufflée.
« La vie est trop courte pour être en colère tout le temps », s’est exclamée Joyce N’sana durant sa prestation.
Durant l’ensemble de son concert, elle aimait parler avec son public, tout en lui donnant des conseils qu’elle met elle-même en pratique pour être plus heureuse. Par exemple, elle leur expliquait le sens de ses chansons, comme Obosso, qui est également le nom de son dernier album signifiant « aller de l’avant ». De toute évidence, la foule l’adorait et elle chantait avec beaucoup d’entrain.
À la suite du spectacle qu’a offert Joyce N’Sana, c’était l’heure d’annoncer les trois gagnants et gagnantes du prix Révélation. Cette cohorte, choisie selon les coups de cœur du jury du festival, recevra une formation d’un an qui l’aidera à développer sa musique.
Par exemple, le théâtre Outremont offrira deux spectacles à chaque artiste, la fabrique culturelle de Télé-Québec chapeautera la réalisation d’un vidéoclip et MaTV organisera une campagne promotionnelle.
La première personne à remporter le prix Révélation a été l’émotif Diogo Ramos, un passionné de la musique depuis l’âge de 13 ans. Il est monté sur scène avec les yeux remplis d’eau, en arborant un large sourire.
L’élégante Sophie Lukacs a aussi réussi à charmer le jury avec sa kora, instrument à 21 cordes qu’elle a appris à jouer au Mali. Akawui, un auteur-compositeur-interprète chilien initié par son père à la musique folklorique sud-américaine à l’âge de trois ans, a été la dernière personne à aller sur la scène pour récolter son prix. Une chimie palpable s’était déjà installée entre les trois artistes : Akawui a montré aux deux autres artistes ses mains qui tremblaient, en raison des émotions fortes qu’il vivait.
Célébrer la double pleine lune
C’est avec la gagnante du coup de cœur de l’an dernier, Noé Lira, artiste qui aime métisser différents styles de musique, que s’est terminé cet ultime soir du festival. Connue pour dénoncer les injustices que vivent les femmes dans ses chansons, elle avait obtenu carte blanche pour la soirée. La chanteuse a décidé de souligner le rare phénomène de la double pleine lune qui illuminait le ciel de Montréal cette nuit-là.
« Ce soir, les sorcières dansent », a annoncé Noé Lira. C’est ainsi que la chanteuse a invité le public à rejoindre son rituel pour fêter la dernière soirée du festival MUZ. Son spectacle a débuté avec des sons de la nature et une invitation à fermer les yeux pour écouter sa voix qui racontait une histoire. Elle a profité du fait que le public soit assis à des tables pour commencer la soirée au milieu de la salle. Par la suite, des membres de son groupe sont sortis de la foule et ont commencé à chanter en harmonie. L’artiste a invité le public à la rejoindre pour danser autour des tables, créant une forme d’immersion.
Lorsque Noé est retournée sur scène, un duo de filles distribuait des fleurs dans un panier de bois à l’ensemble du public. L’artiste a demandé à la foule de rapporter les fleurs une à une sur la scène dès qu’elle le désirait. Le lien créé entre la chanteuse et les spectateurs et spectatrices était très fort.
Elle a même fini par faire lever la majorité du public pour lui faire chanter les paroles « Ni una menos [pas une de plus] », une phrase très populaire dans les mouvements féministes d’Amérique latine. Son spectacle s’est terminé avec une fin surprenante : Noé Lira a amené l’assistance à quitter la salle avec le son des tambours et la chaleur de sa voix. En chantant les dernières notes, ses danseuses et elle ont vidé une cruche d’eau sur une plante.
C’est par une série de remerciements de la directrice du festival, Paméla Kamar, que la soirée a pris fin autour de 22 h.
Légende photo : Joyce N’sana en prestation au Studio TD
Mention photo : Léonie Poulin|Montréal Campus
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