Bien que 85 % de la population étudiante de l’UQAM ait reçu une première dose de vaccin contre la COVID-19 au début du mois de septembre, certains cours dans les différentes facultés de l’université sont encore offerts en ligne ou en mode comodal à l’automne 2021.
Une semaine et demie avant le début de son cours de langue des signes québécoise I (LSQ1880), Géraldine Joseph a appris que celui-ci allait se dérouler entièrement à distance. L’étudiante de troisième année au baccalauréat en journalisme avoue avoir été déçue en apprenant la nouvelle. « J’ai pas envie de lâcher [le cours], parce que je veux apprendre, mais la plateforme [Zoom] n’est pas idéale », admet-t-elle.
Géraldine n’est pas la seule dans cette situation. En effet, l’étudiante de première année au baccalauréat en psychologie Marie-Jeanne Ledoux-Labelle a eu la même réaction quand elle a su que son cours d’histoire de la psychologie (PSY 4001) se déroulait à distance cet automne. Selon elle, cette formule d’enseignement n’est pas optimale. « Quand je suis assise dans une salle de cours, je peux regarder le prof parler et j’ai des collègues à côté de moi, c’est vraiment le meilleur environnement d’apprentissage », explique-t-elle.
L’enseignement à distance pose également des problèmes de logistique en ce qui concerne les horaires. Avant son cours de langue des signes de 13h à 17h, Géraldine Joseph assiste à un cours sur le campus qui prend fin à 12h30. Étant donné qu’elle habite sur la Rive-Sud de Montréal, elle n’a pas le temps de revenir chez elle entre ses deux cours.
La directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, souligne que malgré tout, la grande majorité des cours se déroule en présentiel cette session, à quelques exceptions près. « Les cours qui étaient offerts à distance ou en mode hybride avant la pandémie ont continué d’être dispensés selon ces modalités », précise-t-elle.
Des ajustements à prévoir
Étant une personne sourde, l’enseignant du cours de langue des signes de Géraldine est dans l’impossibilité d’offrir son cours en présentiel. Avec le port du masque, il n’est pas en mesure de lire sur les lèvres de ses étudiants et étudiantes.
L’enseignant du cours conflits politiques et médias (POL511G), Julian Durazo-Herrmann, se retrouve dans une situation similaire. Il doit aussi enseigner ses cours en ligne puisqu’il est sourd. « J’ai besoin de lire les lèvres pour comprendre ce que les gens disent, alors qu’en présentiel, avec les masques, c’est doublement difficile, parce que [ceux-ci] font une distorsion du son », dit-il.
Ce dernier n’a toutefois pas effectué de démarches pour obtenir de l’équipement, comme des visières, afin d’être en mesure de donner ses cours en présentiel. « On n’a pas de masques adaptés pour les personnes malentendantes ou sourdes, ça affecte tout le monde, que ce soit le prof ou les étudiants », déplore Géraldine.
L’envie d’apprendre malgré tout
Les membres de la communauté étudiante contactés par le Montréal Campus ne se découragent pas pour autant. Géraldine compte poursuivre son cours de langue des signes, car elle est tout de même déterminée à apprendre cette nouvelle langue malgré les défis engendrés.
« Je le vois dans le regard des autres étudiants en ligne, c’est vraiment stressant [apprendre une nouvelle langue en ligne], c’est super déstabilisant. On est là parce qu’on veut apprendre cette langue-là, parce que c’est intéressant », témoigne Géraldine.
Pour sa part, Marie-Jeanne voit tout de même certains avantages aux cours à distance. « J’étais déçue, mais en même temps, ça me sauve du temps dans les transports […] Je sais que quand mon cours à 12 h 30 est fini, je m’en vais directement à la maison, je fais mes affaires, je prends un café et j’étudie chez moi, puis à 18h je me connecte pour mon cours », explique-t-elle.
M. Durazo-Herrmann demeure lui aussi très positif quant aux semaines à venir. L’enseignant a déployé une astuce plus adaptée aux besoins de ses élèves afin de les motiver à participer en classe. Il leur demande de lui faire parvenir par courriel leurs questions en lien avec la matière du prochain cours. Par la suite, il répond à leurs interrogations durant la période sur Zoom. Cette manière de procéder permet aux étudiants et étudiantes plus timides de poser leurs questions sans avoir à allumer leur caméra et à s’exprimer devant tout le groupe. « Ça permet aux étudiants de s’approprier le cours », se réjouit-il.
Mention Photo Manon Touffet | Montréal Campus
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