« Écodystopia » : imaginer la nature en baladodiffusion

Diffusée les mercredis à 17h sur CHOQ.ca, la série de baladodiffusions Écodystopia remet en question la représentation de la nature dans les sociétés occidentales modernes. Les différents épisodes, créés par l’association CITÉ UQAM (Coalition interdisciplinaire pour une transition écologique), visent à tisser une relation respectueuse entre l’humain et le monde qui l’entoure.

Passant d’un point de vue anthropologique à un point de vue écoféministe, notamment, la représentation de la nature est abordée sous toutes ses formes dans la baladodiffusion. « Une des valeurs [de CITÉ UQAM], c’est l’idée de sortir la connaissance, la rendre accessible […] et aussi de faire des ponts, en mettant en écho la pensée écoféministe avec l’économie et le côté éthique, et cetera », explique Charles Duprez, étudiant à la maîtrise en science de la gestion à l’UQAM et co-responsable du projet.

Chaque semaine, les épisodes d’une trentaine de minutes à une heure chacun proposent un entretien avec un ou une invité(e) au sujet d’une thématique particulière. Ainsi, dans le second épisode, plusieurs questions sont abordées. Entre autres, on s’interroge sur la maturité potentielle d’une société à changer son comportement, l’éducation de la nature, les représentations qui ont mené à la « génération Greta » et l’impact de la technologie sur le rapport et la vision de la nature.

« Il y a beaucoup d’écrits, de balados, qui s’interrogent sur “Comment est-ce qu’on change? Quel est le constat écologique de la planète?”. Nous, c’était vraiment l’idée de la représentation qui nous intéressait pour ce projet », précise Charles Duprez. Ainsi, plutôt que de se pencher sur l’urgence climatique, Écodystopia se démarque en abordant, entre autres, l’influence qu’a la représentation de notre environnement sur notre façon d’interagir avec celui-ci. Ainsi, la baladodiffusion avance l’idée que les rapports de soumission, de domination ou de parenté entre la société et la nature sont cruciaux dans ces interactions: plus une société se sent étrangère à son environnement, plus facilement elle se permet de l’exploiter. 

La baladodiffusion vise également à partager la connaissance, ce qui se fait en grande partie par l’interdisciplinarité pour CITÉ UQAM. Selon Elin Aakrann, elle aussi étudiante à la maîtrise en science de la gestion à l’UQAM et co-responsable du projet, Écodystopia marie créativité et pensée critique, tout en gardant l’aspect collaboratif qui est central pour CITÉ UQAM. « Réunir différentes disciplines pour aborder la pensée environnementale et sociale dans sa complexité », c’est une des missions principales de l’organisme, détaille le site de CITÉ UQAM.

L’idée d’Écodystopia leur est venue il y a environ deux ans, alors que Charles Duprez et Elin Aakrann organisaient des « soirées discussion », rassemblant entre 10 et 15 personnes où ils et elles discutaient, avec un expert, de divers sujets. Puis, à la création de CITÉ UQAM en 2020, ils et elles choisissent de « passer à la prochaine étape » et de pousser la réflexion sous un format baladodiffusion, en tentant d’apprendre et de comprendre le monde qui les entoure.

Faire briller l’UQAM

« On veut travailler avec ce qui existe à l’UQAM, et créer des liens. C’est pour ça aussi qu’on est allés avec CHOQ, qui est au centre de l’UQAM et qui peut faire rayonner Écodystopia à travers les facultés » souligne Elin Aakrann. 

Les deux co-responsables du projet notent que les différents épisodes de la série, animés par le membre de CITÉ UQAM et candidat à la maîtrise au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale Roberto Steevens Colin, cherchent à mettre en valeur le corps professoral de l’UQAM et la pensée universitaire. Le professeur en éducation relative à l’environnement Thomas Berryman y présente entre autres des concepts variés de la nature selon différentes sociétés. 

Pour ce dernier, les corollaires entre la nature, la société et nos relations avec les autres sont indéniables. « [Il est nécessaire] de reconnaître notre sentiment de parenté avec la nature, et de reconnaître à quel point notre société joue dans ce sentiment de parenté ou d’aliénation avec la nature », considère-t-il. À ses yeux, Écodystopia permet de se pencher sur diverses réflexions essentielles: « Apprendre à penser ensemble [en regroupant] la personne, la société et la nature, ça m’apparaît de plus en plus important. Et ce n’est pas toujours évident dans le milieu universitaire », énonce le professeur de l’UQAM.

L’environnement vu différemment

Elin Aakrann espère que les différents épisodes de la baladodiffusion, diffusés jusqu’en avril, rejoindront la communauté uqamienne. « Ces questions-là, sur la nature, sur nos sociétés, sur le fonctionnement du monde, ce sont des questions fondamentales que toute personne devrait se poser », estime la co-responsable du projet.

Ce souhait est partagé par Charles Duprez, qui espère amener son auditoire à se questionner sur son propre rapport à l’environnement : « Je serais heureux si quelqu’un qui écoute le podcast en sort et s’interroge sur ses propres lunettes. […] Notre point est qu’il faut repenser notre façon d’anticiper et de penser les choses pour être capable ensuite d’agir sur elles », affirme l’étudiant.

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