Malgré la vague d’espoir que suscite la vaccination de masse au Québec, tout indique que la session d’été 2021 à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) se déroulera sous le signe d’importantes contraintes sanitaires inhérentes à la pandémie. Selon les informations données sur le site de l’UQAM, sur plus de 600 cours offerts, seulement 54 pourraient être donnés en mode hybride cet été.
Dans un communiqué diffusé en février, le vice-recteur à la Vie académique Jean-Christian Pleau a affirmé qu’il y aurait quelques possibilités de cours et d’ateliers en présentiel pour les étudiants et les étudiantes à l’été 2021. Mais la troisième vague de COVID-19 frappant actuellement le Québec et le resserrement des mesures sanitaires qui en découle forcent la direction de l’UQAM à demeurer sur le qui-vive concernant le déroulement de la session d’été.
La directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, n’a pas voulu s’avancer concernant d’éventuels changements. « Un communiqué sur les ajustements au trimestre d’été sera diffusé prochainement, nous ferons le point à ce moment », affirme-t-elle.
Des efforts pour plus de cours en «présentiel»
Malgré les restrictions sanitaires et l’accès limité au campus, plusieurs professeurs et professeures tiennent à offrir leurs cours en présentiel. C’est le cas de Kathleen Bentein, professeure au Département d’organisation et ressources humaines, qui enseignera le cours Habiletés relationnelles et politiques cet été. La moitié des séances aura lieu sur place tandis que l’autre moitié sera dispensée à distance, en mode synchrone. « C’est notre décision, à l’autre professeur qui enseigne ce cours, Frédéric Gilbert, et à moi-même », explique-t-elle.
Puisque le cours mise sur le développement d’habiletés pratiques grâce à la tenue d’activités d’échanges, de mises en situation et d’autodévoilement de soi, sa nature même est incompatible avec l’enseignement en ligne. « Nous avons simplement annulé le cours à la session d’été 2020. À partir de l’automne 2020, nous avons demandé et obtenu le statut de cours d’exception, ce qui nous a permis de donner des séances en présentiel », se réjouit-elle.
Démotivation à l’horizon
Si la promesse de cours en mode hybride peut s’avérer réjouissante pour plusieurs membres de la communauté étudiante, il n’en reste pas moins que la majorité de ceux et celles qui suivront un cours cet été le feront intégralement en ligne.
Pour l’étudiante de troisième année au baccalauréat en relations publiques Catherine Lagacé, cette perspective s’annonce démoralisante. « Depuis le début de la pandémie, j’ai l’impression que personne ne s’est vraiment adapté aux cours en ligne. Je n’ai pas appris grand-chose », se désole-t-elle. Elle suivra le cours Introduction à la gestion de projets, donné le samedi de 9h à 17h pendant une période intensive de sept semaines à partir du mois de mai. « Un cours en ligne qui dure 8h la fin de semaine alors qu’il fait beau dehors, c’est vraiment démotivant », appréhende-t-elle.
L’étudiant de troisième année au baccalauréat en télévision Clément Hamelin envisage la session d’été avec un peu plus d’optimisme. « L’année dernière, j’ai suivi un cours de politique pendant l’été, et j’ai appris plein de choses, c’était plus motivant que je ne l’avais cru au départ. Donc cet été encore, je suis prêt à être surpris », déclare-t-il. Il nuance néanmoins ses attentes avec humour. « Ça demeure un cours en ligne, je ne m’attends pas à des feux d’artifice. » Il suivra le cours Politique de l’environnement pendant la session d’été.
Informations incomplètes
Avant la pandémie de la COVID-19, il n’y avait pas d’ambiguïté concernant l’horaire d’un cours, puisque la majorité de ceux-ci se déroulaient sur le campus et à heure fixe. Mais avec l’avènement des cours en ligne, une pluralité d’options existe désormais: des cours en présence ou à distance, synchrones ou asynchrones, d’autres en mode comodal, la durée des rencontres sur Zoom pouvant varier.
Cela cause des maux de tête à bien des étudiants et des étudiantes qui tentent d’aménager leur horaire en fonction de leur emploi d’été. C’est le cas de l’étudiante de première année en télévision, Cloé Giroux. Les horaires complexes de son emploi d’été de garde-parc dans un parc régional ne lui permettent pas de suivre un cours en mode synchrone.
Étant donné que l’UQAM n’a pas encore spécifié le mode d’enseignement de la plupart des cours à distance offerts cet été, Cloé Giroux suivra un cours à l’Université d’enseignement à distance affiliée au réseau de l’Université du Québec (TÉLUQ). En effet, il est déjà annoncé que le cours d’Aménagement du territoire et environnement y sera donné en mode asynchrone. « Ça va me permettre de faire mes travaux à mon rythme et selon mon horaire », précise l’étudiante.
Ainsi, le trimestre d’été s’annonce semblable aux trois précédents, qui se sont tous déroulés majoritairement à distance. Reste à voir si la session d’automne 2021 apportera avec elle le retour des cours en présentiel pour tous et toutes.
Mention photo : Archives Montréal Campus
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