Une semaine de relâche sans repos pour les parents étudiant(e)s 

La semaine de relâche exige de l’organisation pour les parents étudiant(e)s qui doivent concilier les études universitaires, le travail et leurs enfants. La pandémie a entraîné cette année plusieurs restrictions qui les ont forcé à trouver des options pour planifier ce congé annuel.

Le 24 septembre 2020, le conseil d’administration de l’UQAM a adopté des changements au calendrier universitaire pour la session d’hiver 2021 : la rentrée a été reportée au 14 janvier et la semaine de relâche a été repoussée du 8 au 14 mars. 

« En raison des besoins et des choix académiques de l’UQAM, une semaine de lecture ou de relâche est prévue à la 8e semaine du calendrier du trimestre d’hiver », explique la directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers. 

La coordonnatrice du Comité de soutien aux parents étudiants de l’UQAM (CSPEUQAM), Annie Noël Tilly, indique que la semaine de relâche de l’UQAM lors du trimestre d’hiver ne concorde presque jamais avec celle des centres de services scolaires montréalais chaque année.

La pandémie a ajouté d’autres problématiques pour la semaine de relâche de cette session: les camps de jour n’étaient pas ouverts suivant les directives gouvernementales, les grands-parents ne pourraient pas non plus garder leurs petits-enfants en raison des risques de contagion.

Ainsi, le CSPEUQAM a mis en ligne le 12 octobre 2020 une pétition pour exiger le déplacement de cette semaine, qui a été signée par 334 personnes. Le comité a également écrit une lettre avec l’aide de la délégation étudiante au conseil d’administration de l’UQAM. Le 29 octobre 2020, le conseil d’administration de l’UQAM a finalement décidé de mettre la semaine de relâche du 1er au 7 mars. 

Mme Tilly estime que les « conditions actuelles d’études en temps de pandémie »  ont forcé l’UQAM à faire « preuve de bonne volonté » en déplaçant la semaine de relâche. Elle ajoute que si la semaine de relâche n’avait pas été changée, plusieurs parents auraient eu des travaux et des examens de mi-session à faire à la maison avec leurs enfants. 

Dans les prochaines années, Mme Tilly croit que les parents étudiant(e)s devront recommencer leurs efforts pour modifier les dates de la semaine de relâche, car « ce n’est pas une priorité de l’UQAM de faire coïncider les dates […] avec celles des centres de services scolaires. »

La directrice des relations de presse de l’UQAM Jenny Desrochers spécifie que « pour l’instant, il n’y a pas de discussions spécifiques traitant de l’arrimage de la semaine de relâche ou de lecture avec celle des écoles primaires et secondaires. »

Une situation différente 

Malgré les décisions de l’administration de l’UQAM, l’imposition de la semaine de relâche demeure le choix des facultés ou des programmes. « C’est aux facultés ou aux programmes de déterminer ce qui convient le mieux aux cheminements pédagogiques de leur population étudiante », précise Jenny Desrochers. Elle ajoute que « s’ils optent pour la semaine de relâche, leur trimestre est allongé d’une semaine au calendrier. »

L’étudiante à la maîtrise en counseling de carrière dans la Faculté des sciences de l’éducation Alexandra Dumont a dû faire ses travaux universitaires et organiser cette semaine à la maison avec ses deux enfants âgés de 4 et 5 ans. « Je vais avoir la moitié de ma semaine en congé au travail, soit deux jours, et mon conjoint a appris qu’il pourrait avoir deux journées de congé, alors il nous reste à trouver une solution pour le vendredi », avait-t-elle déclaré avant le début de la semaine de relâche. 

Peu d’activités et beaucoup d’études 

Malgré les assouplissements annoncés par le premier ministre François Legault en conférence de presse le 16 février dernier, la majorité des parents étudiant(e)s contactés par le Montréal Campus n’ont pas cru pouvoir profiter de l’ouverture des cinémas, des piscines ou des patinoires intérieures avec leurs enfants pendant la semaine de relâche. Certains ont toutefois prévu quelques activités en famille, comme faire des marches, skier, aller glisser ou jouer à des jeux de société. 

D’autres parents étudiant(e)s ont décidé d’étudier et de faire des travaux même si les enfants étaient à la maison. L’étudiante au baccalauréat en gestion des ressources humaines Christelle Olivier prévoyait réviser pendant l’heure de la sieste de sa fille âgée de 2 ans, mais elle a voulu s’organiser « pour avoir un minimum à étudier » lors de cette semaine. 

Les prochaines revendications

La coordonnatrice du CSPEUQAM Annie Noël Tilly indique que « la principale lutte du CSPEUQAM est l’adoption par l’UQAM d’une politique familiale avec un statut de parents étudiants reconnu. »

La directrice des relations de presse de l’UQAM Jenny Desrochers signale que « des échanges plus larges ont lieu dans différentes instances sur le statut des parents-étudiants dans une perspective d’inclusion. »

D’après le Plan d’action 2020-2021 adopté par le CSPEUQAM, d’autres objectifs sont au cœur du comité, notamment « maintenir les bourses du CSPE et explorer les possibilités de bonification », ce qui permettrait de « réduire le stress financier des parents étudiants. »

Mention photo : Édouard Desroches

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