Quand la COVID s’invite aux tests d’admissions

Les étudiants et les étudiantes entré(e)s à l’UQAM la session dernière se sont non seulement buté(e)s à un monde universitaire virtuel, plusieurs ont également dû faire face à des tests d’admission à distance. Alors que l’Université avait dû réagir rapidement au printemps dernier, ces examens ont été ajustés en vue de la rentrée d’automne 2021. 

Les tests d’admission de plusieurs programmes d’études ont pris une tout autre forme au printemps dernier, alors qu’ils devaient avoir lieu tout juste après l’annonce du confinement: « Nos auditions en danse avaient lieu le 14 mars, une journée seulement après que tout se soit arrêté », explique l’étudiante en première année au baccalauréat en danse Adrianne Bélanger. 

En effet, le retour à l’université n’a jamais eu lieu après les deux premières semaines de confinement. La directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, précise que le corps professoral s’est rapidement adapté : « Les directions de programme(s) ont été très réceptives et elles ont fait tout en leur possible pour que le Registrariat puisse procéder aux admissions », mentionne-t-elle.

Les arts vivants majoritairement touchés

Les étudiants et les étudiantes admis(e)s cette année au baccalauréat en danse ont eu un mois pour préparer un solo, un enchaînement d’exercices techniques d’environ 15 minutes, un questionnaire à répondre à l’oral et un autre à l’écrit au printemps dernier. Alyssia Smith, étudiante admise au baccalauréat en danse en 2020, considère que sa classe est très hétérogène, en partie parce qu’aucune interprétation d’une même chorégraphie n’avait été exigée lors des admissions. Cette année, l’UQAM exige  une vidéo de plus dans laquelle ils et elles devront interpréter un extrait de chorégraphie appris au moyen d’une capsule vidéo. Ce test supplémentaire permettrait donc une meilleure évaluation des compétences pour la prochaine cohorte.

De son côté, la directrice des programmes de 1ercycle à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM, Lise-Cauchon Roy, souligne la chance dont son département et les étudiants et les étudiantes en concentration jeu ont pu bénéficier. En effet, la première ronde d’auditions à laquelle les participants et les participantes sont soumis(e)s a eu lieu juste avant le début du confinement. Pour le deuxième tour d’auditions, les étudiant(e)s retenu(e)s ont dû délaisser l’une des deux scènes préparées à cet effet pour adopter un monologue parmi la sélection proposée par le département: « Comme on avait déjà vu [les participants et les participantes] une première fois, ça ne pouvait que cumuler nos jugements, c’est-à-dire renforcer ce que nous avions ressenti la première fois ou découvrir des choses que nous n’avions pas vues », précise-t-elle.

L’étudiant au baccalauréat en théâtre Jules Leduc explique sa déception de ne pas avoir pu jouer avec la personne qui lui donnait la réplique : « Dire que ça m’a attristé serait un grand euphémisme. Tout le travail et le temps que nous avions mis dans l’autre scène ont été perdus », raconte-t-il. Malgré tout, les admissions 2020 auront servi d’exemple, puisque la formule a été conservée pour les admissions 2021 – première ronde en présentiel, deuxième ronde en ligne. La seule différence: le port du masque. Il s’agit malheureusement d’une énorme lacune selon Mme Roy, puisqu’il empêche de percevoir les expressions du visage.

Entre avantages et désavantages

La plupart des étudiant(e)s interrogé(e)s sur leur admission ont affirmé être incertain(e)s qu’ils et elles auraient été accepté(e)s dans leurs programmes respectifs dans des circonstances normales: « Je pense que les entrevues en ligne peuvent avoir avantagé des gens pour la gestion de leur stress », explique Henri Taillon, étudiant en télévision admis en 2020. C’est toutefois l’effet inverse qui résonne au département de théâtre : « On entend la voix, mais on ne reçoit rien de l’électricité, de la vibration de la personne, constate Mme Cauchon-Roy, ce n’est pas ça, le théâtre. »

En danse, d’autres types de défis attendaient les étudiant(e)s : « Trouver un endroit pour filmer mon audition a été vraiment angoissant pour moi », explique Alyssia. Adrianne, sa camarade, renchérit avec humour : « C’est à peine si je peux me coucher par terre, chez moi! », dit-elle en riant.

Le travail de ses capacités d’adaptation est toutefois l’un des points positifs les plus soulevés de cette expérience. De plus, les personnes étudiantes ont souligné qu’elles pouvaient reprendre leur performance sur caméra autant de fois qu’ils le désiraient afin de démontrer le meilleur d’eux même, mais ils et elles sont partagé(e)s sur ce bénéfice. Plus d’autocritique, moins de spontanéité, aucune réaction directe des juges, un sentiment d’accomplissement moins grand et une absence d’adrénaline sont des éléments qui surpassent les avantages à tirer des auditions en ligne.

Le département de musique, qui nécessite une présence en audition, ne s’est pas vu affecté par la pandémie en 2020, puisqu’elles ont eu lieu dès le mois de janvier. Les auditions de 2021 auront toutefois lieu en présence, puisque la qualité de celles-ci pourrait être compromise par la technologie.

Les étudiant(e)s de l’international sur le même pied d’égalité 

Plusieurs autres programmes ont vu leurs tests d’admission bouleversés par la COVID-19, notamment certains de l’École des médias. Ceux-ci ont toutefois nécessité d’autres types d’examens : remise de portfolios, tests de connaissances, et bien d’autres. Henri Taillon considère que les entrevues se sont très bien déroulées : « Dans le contexte de la COVID, c’était la meilleure façon de procéder », ajoute-t-il. C’est dans cette optique que toutes les entrevues et tous les autres tests auront lieu de la même façon que l’année dernière, sans tout le retard occasionné par les événements. 

Tous les étudiant(e)s interrogé(e)s s’entendent malgré tout sur un même point: l’UQAM a fait preuve d’efficacité dans ses démarches de sélection. Malika Alaoui et Camille Dehaene, étudiantes françaises au baccalauréat en journalisme, ont exprimé de leur côté s’être senties moins désavantagées, car leur entrevue se serait de toute façon déroulée via une plateforme numérique. Elles voient ainsi, en la pandémie, les balbutiements d’un processus de sélection plus équitable pour les étudiant(e)s de l’international. 

Mention photo : Édouard Desroches

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