COVID-19 : instabilité financière au sein de la communauté étudiante

La communauté étudiante est durement touchée par les mesures de sécurité et de prévention imposées par le gouvernement Legault. Si les jeunes occupent le plus souvent des emplois à temps partiel dans les bars, cafés et restaurants, la grande majorité d’entre eux et d’entre elles se retrouve sans revenu pour une durée indéterminée.

Le gouvernement Legault demandait, le 15 mars dernier, la fermeture des lieux de rassemblement partout dans la province afin de juguler la propagation du coronavirus. Bien que cette décision puisse impacter le quotidien des Québécois et des Québécoises, elle s’avère nécessaire dans la mesure où la distanciation sociale, selon les spécialistes, est la meilleure façon de contrer la pandémie. Or, la fermeture de ces lieux est également synonyme de perte de revenus pour plusieurs personnes aux études.

Étudiante à temps partiel au certificat en immigration et relations interethniques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et à la technique en travail social au cégep du Vieux Montréal Marie-Pier Lemieux occupait deux emplois en restauration. La semaine dernière, un de ses employeurs a temporairement fermé boutique alors que l’autre fonctionne dorénavant à horaire réduit avec service de livraison seulement.

Bien qu’elle ait quelques économies de côté, ces mesures ont un impact direct sur son budget. « Pour le moment, je peux payer mon prochain loyer, explique-t-elle. Après je tombe sur ma marge de crédit et de carte de crédit. »

De son côté, Jérémie Many, étudiant à la maîtrise en comptabilité, contrôle et audit à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, travaille dans un café étudiant sur le campus. Avec la fermeture de l’établissement, il se retrouve sans emploi pour les prochaines semaines.

Les mesures actuelles laissent celui qui est aussi étudiant étranger dans l’incertitude concernant la suite des choses. « Je n’ai pas trouvé d’informations précises à savoir si les étudiants étrangers pouvaient avoir accès à l’assurance emploi, explique-t-il. J’ai effectué ma demande et j’ai envoyé les documents que le gouvernement demande, on va attendre de voir la réponse. »

Se retrouver sans paie pour les prochaines semaines implique une gestion nouvelle d’un budget, constate Jérémie. « Grâce à mon emploi, je pouvais payer mon loyer et mes à-côtés sans prendre dans mon épargne personnelle, confie-t-il. J’ai dû contacter ma banque en France pour débloquer des fonds au cas où. »

De l’aide à portée de mains 

Depuis la fermeture des différents lieux de rassemblements, le chargé de clientèle chez Desjardins, Guillaume Levitre, est venu en aide à une foule de jeunes qui ont subi une mise à pied temporaire ou une diminution de leurs heures de travail.

La plupart du temps, les étudiants et les étudiantes ont des conditions de travail précaires et n’ont pas de sécurité d’emploi, constate-t-il. « Mon premier conseil, c’est de ne pas paniquer. Il s’agit d’une situation temporaire. Comme [pour] toutes crises, il y a un début et il y a une fin », rassure Guillaume Levitre. Il recommande aux travailleurs et aux travailleuses étudiant(e)s de contacter leur institution financière avant de prendre des décisions hâtives en cette période mouvementée.

Dans les circonstances entourant la crise de la COVID-19, la coopérative suspend les paiements des prêts étudiants. Guillaume Levitre suggère de faire appel à un conseiller ou à une conseillère pour suspendre les paiements d’intérêts ou pour rembourser la marge de crédit étudiante.

Du côté du gouvernement, Québec reporte le remboursement de la dette d’études, ce qui signifie qu’aucun paiement n’est nécessaire pour les six prochains mois. 

Hydro-Québec propose également des solutions pour les locataires qui pourraient éprouver des difficultés financières en raison de la crise de la COVID-19. Aucune interruption du service d’électricité pour non-paiement n’aura lieu jusqu’à nouvel ordre.

Bien que des mesures soient disponibles pour les étudiantes et les étudiants, la situation actuelle demeure une source d’anxiété et de questionnements pour plusieurs. « Je me pose beaucoup de questions que ce soit par rapport à mon visa qui doit expirer après cette session, savoir comment la session va se terminer ou encore comment ça se passe en France aussi, on pense à la famille, aux amis, souffle Jérémie. Il faut rester positif, c’est un moment difficile qu’il faut savoir surmonter. »

Photo Florian Cruzille | Montréal Campus

Commentaires

Une réponse à “COVID-19 : instabilité financière au sein de la communauté étudiante”

  1. Avatar de Tiffanie Gilbert
    Tiffanie Gilbert

    Je suis étudiante et mère monoparental, je reçois des prêts et bourses qui se termine en mai. Cet été je planifiant de travailler un peu, avant la reprise de ma dernière année au Cégep. Cependant, je ne peux pas travailler cet été, mon enfant est à risque, je n’ai droit à aucune aide financière de la part du gouvernement. Je ferai quoi?

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