Covid-19 : les cours en ligne, une solution pérenne?

Partout dans le monde, les systèmes d’éducation ont souffert du Covid. Les écoles et les universités ont toujours cultivé le rapport à l’autre, la sociabilisation des petits et grands, la tolérance et l’acceptation des différences. L’Éducation crée des ponts entre les élèves et la culture, mais aussi entre les milieux sociaux, les religions, les idéaux… Fermer les portes d’une école, d’une faculté, c’est un drame dont on mesure mal encore les conséquences, mais c’est aussi un symbole fort, de ce qu’on voudrait oublier. Alors, ici ou ailleurs, il était impossible d’abandonner les élèves et les étudiants à leur sort. Les cours en ligne se sont développés à une vitesse incroyable démontrant les capacités de réaction de l’enseignement que certains pensaient aussi prompt aux changements que l’Église de Rome. La pandémie continue et les cours en ligne sont encore là. Certains craignent qu’ils puissent devenir la norme, que les gouvernements y voient une solution économique… Alors doit-on craindre les cours en ligne ou au contraire les plébisciter ?

Cours en ligne, une réponse à l’urgence

Face à la pandémie, il n’y avait pas de choix. Il fallait que le monde ferme tous les lieux d’enseignement. L’université en ligne était peut-être un peu en avance et prête à se confronter à ce défi – tout comme l’Université de Montréal le fait désormais. Les écoles, les collèges, les universités, et on ne parle pas des pays où l’éducation est la dernière roue du carrosse, ont dû se métamorphoser en quelques semaines. Il était impossible de laisser les étudiants en plein milieu du cursus, livrés à eux-mêmes, avec pour certains des examens en ligne de mire. Pour le corps professoral, il était essentiel de préserver le lien avec leurs étudiants tout en garantissant un minimum de suivi des cours. Cette réponse a fonctionné dans certains cas, mais elle a aussi démontré de nombreuses lacunes. Le corps professoral n’avait pas les outils, il n’était pas formé à cette forme d’enseignement. La débrouille a été le maître-mot dans cette période de confinement mondial. Du côté, des élèves, on n’a vu que cette forme d’enseignement mettait en exergue les fractures sociales, mais aussi les difficultés de concertation et d’ apprentissage.

Plus de 30% des élèves décrochent

À l’heure des comptes, le résultat est un tremblement de terre. Évidemment, l’économie numérique se targuait d’être la solution d’aujourd’hui et de demain. Les starts up et le GAFA y voient une opportunité de conquérir un nouveau marché tout en montrant leur altruisme. On les entend encore pérorer sur le fait qu’ils peuvent changer le monde et apporter l’éducation pour tous en permettant de faire des économies. À les entendre, on aurait bientôt plus besoin d’écoles, de professeurs, tout serait numérique, robotisé. Quand les nations ont fait le bilan, ils ont dû manger leur soupe à la grimace. L’école numérique, comme ils disent, est une machine à reproduction des inégalités. Les chiffres sont partout les mêmes dans les pays avec une éducation développée. On se retrouve avec des statistiques entre 25 et 35% d’élèves décrocheurs. On qualifie un élève de décrocheurs quand il disparaît des radars et lorsqu’on constate qu’il n’arrive pas à intégrer et à comprendre les cours. L’expérience est assez édifiante avec des bons élèves qui deviennent décrocheurs, simplement parce que cet enseignement est virtuel, désincarné et à domicile.

On a détecté des problématiques récurrentes:

  • la motivation: on dit loin des yeux, loin du cœur. On retrouve le même problème que pour le télétravail avec les employés qui ne sont pas habitués. Le manque de stimulation de la classe, l’ennui et toutes les sollicitations que les élèves n’ont pas en classe. Un ordinateur connecté à un cours en ligne permet de faire beaucoup de choses en même temps. Entre les jeux vidéo, les réseaux sociaux, les casinos online, comme on en trouve sur TrueNorthCasinos.ca, tout comme les achats en ligne qui font craindre de nouvelles addictions, les élèves doivent être vraiment déterminés pour ne pas craquer.
  • Le facteur social : seul devant les ordis, les élèves ont besoin de soutien et pour ne pas dire de la présence familiale pour les encourager, les aider et en bref faire ce que tous les professeurs du monde font depuis la nuit des temps. On retrouve donc des différences entre les élèves profitant d’un milieu où ils sont soutenus par les parents et ceux qui doivent se débrouiller seuls.
  • Le facteur économique : c’est la grande surprise et c’est la démonstration que le système éducatif vit parfois dans sa tour d’argent, loin de la réalité extra-scolaire des enfants. Pour avoir accès aux cours en ligne, il faut avoir une connexion à haut débit et un ordinateur… La réalité, c’est que c’est loin d’être le cas de tout le monde. Dans certaines familles, il y a un ordinateur pour tous les enfants !
     

Les cours en ligne ne permettent pas de remplir une mission d’éducation égalitaire pour tous! Le mirage d’une université totalement en ligne n’est pas à l’ordre du jour même si cette idée peut faire fantasmer les capitalistes 2.0.

La vie après la pandémie - ARTE Info

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