Une famille d’adoption pour le temps des fêtes

Que ce soit pour dévaler les pentes de ski, s’évader dans un chalet ou manger le repas du réveillon, les étudiants et les étudiantes venu(e)s de l’étranger disent trouver un accueil chaleureux chez des Québécois et des Québécoises grâce au programme de parrainage du temps des fêtes de l’UQAM. 

Après avoir célébré le début des vacances et avoir espéré, en vain, le très attendu passage du Père Noël, les enfants de Guillaume Proulx-Goulet montent en pyjamas rejoindre leur lit. Une douce musique jazz résonne au rez-de-chaussée. Ses nièces, qui ont eu le privilège de rester éveillées plus longtemps, et les adultes sont réunis autour de la table.

Les regards sont tournés vers Camille Babé, étudiante à la maîtrise en marketing à l’UQAM, qui passe un premier temps des fêtes éloignée de sa famille alsacienne. « Ma mère m’a dit “c’est la première et la dernière fois [qu’on n’est pas ensemble pour Noël] », relate l’étudiante française, en souriant à la famille Proulx-Goulet.

Parrainer pour échanger

Camille Babé n’est pas la première à être accueillie ainsi par Guillaume Proulx-Goulet pour les activités du temps des fêtes. Celui qui est maintenant un ancien étudiant de l’UQAM participe au parrainage depuis 2015. « Je suis curieux de nature. Ça me permet de rencontrer des gens et d’échanger sur des cultures que je connais moins », explique-t-il.

Avide voyageur, M. Proulx-Goulet a notamment passé une session d’étude en Europe lorsqu’il était à l’université. « Quand j’étais à l’étranger, j’aurais aimé avoir la chance comme ça de rencontrer des gens locaux, d’en apprendre plus sur leur culture, d’échanger avec eux, ajoute-t-il. [Participer au parrainage], c’est redonner ce que j’ai reçu ailleurs ou ce que j’aurais aimé recevoir. » 

« Les fêtes pour moi c’est partager, c’est passer du temps avec sa famille. C’est rencontrer et créer des liens avec d’autres personnes », souligne Camille Babé. C’est ce qu’elle a retrouvé dans le programme de parrainage du temps des fêtes. Son désir d’en apprendre plus sur la culture d’ici auprès de Québécois et de Québécoises a motivé l’étudiante en échange à s’attabler avec la famille Proulx-Goulet pour les festivités. 

Histoires québécoises sous le sapin

Après avoir passé un moment à relater à Camille les grandes lignes de l’histoire du Québec, Guillaume lui raconte qu’il a fait comme les bûcherons de l’époque en coupant lui-même l’énorme sapin aux branches éparses qui illumine le salon de son duplex de Montréal.

En plus d’en apprendre sur une culture étrangère, le parrainage permet à Guillaume de partager la sienne. « Je suis assez fier de notre culture et j’aime ça que les gens l’apprennent. J’en profite [pour la faire découvrir] dans les parrainages », souligne-t-il.

Autour de la table, les enfants sont visiblement lassés par les conversations « d’adultes » qui s’étendent de la politique québécoise, au mouvement souverainiste, à la loi 101 et aux mots anglais qui parsèment, « inutilement », selon Guillaume, le français de France. 

Amitiés transatlantiques

« Beaucoup d’étudiants demeurent en contact après le parrainage. Ça devient presque leur famille d’accueil », constate la responsable du programme de parrainage du temps des fêtes, Michèle Jacques. 

Guillaume n’y est pas indifférent. Après avoir parrainé une étudiante d’Espagne il y a deux ans, cette dernière a gentiment accepté d’être sa professeure d’espagnol pour ses derniers mois au Québec.  « On se voyait à toutes les trois semaines ou un mois. Je l’invitait à dîner puis on passait l’heure à discuter en espagnol », se rappelle-t-il.

Bien qu’elle soit repartie en Europe, Guillaume et elle se parlent encore aujourd’hui par le moyen des réseaux sociaux. Comme lui et elle, « beaucoup de parrains et de marraines gardent le contact quand l’étudiant est retourné dans son pays d’origine », dénote Mme Jacques.

C’est d’ailleurs ce que comptent faire Guillaume Proulx-Goulet et Camille Babé, à moins que sa marraine, qu’elle rencontrait le 31 décembre, soit « plus chouette », plaisante-t-elle, manifestement heureuse d’être aussi chaleureusement entourée pour un temps des fêtes loin de sa famille alsacienne.

Le programme de parrainage du temps des fêtes, organisé par les Services à la vie étudiante, compte présentement 93 étudiants et étudiantes parrainé(e)s et 46 parrains ou marraines. Il est ouvert à tous les étudiantes et les étudiantes étranger(ère)s peu importe la durée de leur séjour au Québec ainsi qu’à tous les diplômés et les diplômées, les étudiants et les étudiantes actuel(le)s et les employés et employées de l’UQAM.

— Maude Faucher

 

Photo fournie par Guillaume Proulx-Goulet

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