Imagine Van Gogh : à la découverte de la Provence

Sur les murs et jusqu’au plancher de l’Arsenal art contemporain de Montréal, dans le quartier Griffintown, les tournesols de Van Gogh valsent au rythme d’une trame mélancolique de Mozart. Réalisée par Annabelle Mauger et Julien Baron, l’installation Imagine Van Gogh propose une exposition immersive inédite des oeuvres de l’illustre peintre, à contempler jusqu’au 2 février 2020.

Une salle du centre Arsenal art contemporain de Montréal plongée dans le noir accueille les spectateurs et les spectatrices dans le monde vibrant de Van Gogh, mort à Auvers-sur-Oise en 1890 et reconnu post-mortem. Quelques notes retentissent : c’est le début d’une boucle émotionnelle d’une demi-heure qui permet de découvrir les peintures les plus célèbres de l’artiste néerlandais. Une visite que le créateur et la créatrice conseillent de répéter une deuxième fois pour vivre l’expérience à son paroxysme. 

Sur des toiles flottantes de huit mètres de haut, plus de 200 tableaux, mais aussi plusieurs lettres du peintre, défilent en mouvement au gré d’une trame sonore judicieusement sélectionnée. Les pièces Roméo et Juliette de Sergueï Prokofiev et Gnossiennes – Lent d’Erik Satie se marient harmonieusement avec Amandier en fleurs ou encore La Nuit étoilée. Cette danse visuelle et sensorielle permet à l’auditoire de se laisser porter par une visite réaliste à travers ses natures mortes ou ses autoportraits. Une occasion pour le public de se retrouver en osmose avec l’impressionniste. 

Ce projet, né en 2008 en France, est inspiré du travail d’Albert Plécy, père fondateur du centre d’art numérique immersif Cathédrale d’Images et de l’image totale. Cette technologie créée dans les années 70 sélectionne les angles, les zones et les tailles de l’image pour permettre au public de contempler de près les oeuvres.

La particularité de l’exposition est qu’elle retrace les deux dernières années de travail de cet impressionniste. « Je suis au Japon ! » Voilà ce qu’aurait écrit le peintre à son frère lorsqu’il est arrivé à Arles en 1888. Les paysages colorés au style japonisant de la Provence auront guidé son coup de pinceau léger et voluptueux. 

Une exposition pleine de nostalgie 

Une salle adjacente remplie d’une dizaine d’affiches explicatives permet aux visiteurs et aux visiteuses de découvrir l’origine du projet. Une occasion de connaître plus en profondeur les intentions personnelles du réalisateur et de la réalisatrice. Celle-ci proclame que le but de cette exposition est de permettre au public de s’imaginer son propre Van Gogh et d’abolir les barrières des cadres et la distance qui éloignent le public de l’oeuvre dans un musée traditionnel. Annabelle Mauger, ayant évolué près de ces champs provençaux, affirme être intimement touchée par les oeuvres du peintre. Une émotion et une dévotion pour l’artiste que le public n’aura aucun mal à ressentir lors de sa visite. 

L’artiste néerlandais, dont l’œuvre est devenue intemporelle au fil des décennies, fascine une fois de plus les spectateurs et les spectatrices de tous âges. L’expérience immersive permet à ces derniers et ces dernières de mieux comprendre la volonté de Van Gogh de peindre ce qu’il voit avec exagération, ainsi qu’avec un grand humanisme. 

Le travail scénique et sonore ne laisse personne sur sa faim, ni amateurs et amatrices d’art, ni les plus néophytes. L’installation immersive Imagine Van Gogh permet de créer des émotions et de faire découvrir ou redécouvrir un art historique remis au goût du jour. C’est un pari gagné par Annabelle Mauger et Julien Baron qui offrent la chance de papillonner à travers les toiles colorées jusqu’au 2 février.

Photo FLORIAN CRUZILLE MONTRÉAL CAMPUS

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