L’UQAM lutte contre la pénurie de main d’œuvre en éducation

Alors que les écoles primaires québécoises font face à une forte pénurie de main d’oeuvre et que le nombre d’élèves dans les classes est en hausse, la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM travaille d’arrache-pied pour trouver des solutions afin de venir en aide aux commissions scolaires. 

Si la pénurie de main d’oeuvre est aussi grande dans les écoles primaires, c’est en partie en raison des départs hâtifs des enseignants et des enseignantes après les cinq premières années de travail. Plusieurs d’entre eux considèrent que le métier est extrêmement difficile, selon la directrice du département d’éducation et de pédagogie de l’UQAM, Lise Bessette. 

« C’est pas facile d’être enseignant, les conditions sont plus resserrées, les conventions collectives ne favorisent pas les enseignants. Quand on compare leur salaire avec ceux des autres qui ont la même scolarité, ils gagnent beaucoup moins », explique-t-elle. 

Selon le doyen de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, Jean Bélanger, l’image du métier a été malmenée dans les médias au cours des dernières années. « On accorde plus d’attention aux les points négatifs de la tâche qu’aux points positifs », affirme le doyen de la Faculté. 

Le vice-doyen de la Faculté, Henri Boudreault, mentionne que la pénurie d’enseignants et d’enseignantes n’est pas un phénomène qui se produit uniquement au Québec. « Ici, on parle d’entre 15 et 20 % des enseignants qui quittent après cinq ans. En Belgique, le taux d’abandon est rendu à 40% », explique-t-il.

Baisse de popularité des programmes ? 

D’après le vice-doyen de la Faculté, le nombre d’étudiants et d’étudiantes inscrit(e)s a diminué au cours des dernières années sans qu’il soit question de pénurie. Selon lui, cette baisse peut s’expliquer par le fait que plusieurs personnes se demandent s’ils ressentent le besoin d’aller à l’université pour enseigner. « Juste sur l’île de Montréal, il y a environ 1000 enseignants non légalement qualifiés qui sont dans les classes » précise Henri Boudreault. 

De son côté, Jean Bélanger, qui a enseigné à la Faculté durant de nombreuses années, n’a pas constaté une diminution importante des inscriptions dans les programmes de formation à la qualification pour les brevets d’enseignements. Toutefois, il reconnaît que la Faculté aurait de la place pour former plus d’étudiants dans le domaine. 

Investissement de la part du ministère

En octobre dernier, la Faculté a reçu 1,5 millions de dollars du ministère de l’Éducation afin de mettre en place le Centre de services de formation pour les milieux (CSFM). Pour le vice-doyen de la Faculté, Henri Boudreault, ce centre permettra à n’importe quel individu passionné par l’enseignement et l’éducation d’obtenir la formation à temps partiel, car actuellement, elle n’est offerte qu’à temps plein. 

Le comité de coordination du CSFM, qui regroupe plusieurs représentants et représentantes des commissions scolaires, consacre plusieurs heures de ses journées à écouter et répondre aux revendications de ces commissions, selon le vice-doyen de la Faculté. 

De plus, l’UQAM a débloqué des budgets pour aider la faculté dans le recrutement.  « Il va y avoir une campagne de courtes capsules vidéos sur les réseaux sociaux pour intéresser les jeunes au monde de l’éducation », confirme Jean Bélanger. 

Des nouveaux cours pour débutants

En plus de la mise sur pied du CSFM, la Faculté a ouvert un cours d’introduction à la profession d’enseignant, l’été dernier, offert aux personnes qui pratiquent le métier sans toutefois être légalement qualifiées. « On a eu 80 candidats, on ne pensait pas en avoir autant », explique Henri Boudreault.

Selon lui, il s’agit d’une première action pour offrir à n’importe qui voulant pratiquer le métier d’obtenir une formation à temps partiel qui permettra d’avoir une qualification professionnelle.  Le vice-doyen a également affirmé qu’un deuxième cours allait voir le jour prochainement, mais que la nature de ce cours n’avait pas encore été déterminée.  

Recrutement à l’étranger

Plusieurs commissions scolaires ont recruté des personnes qualifiées en enseignement à l’extérieur du pays, comme en France. Par ailleurs, la Commission Scolaire du Québec a appelé la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, suite à une exigence de la direction de la titularisation du ministère de l’Éducation, pour que l’université, suite à une demande du ministère, donne cinq cours liés aux disciplines du primaire à ces professeur(e)s étranger(ère)s explique M. Boudreault. Ce dernier mentionne que le fait que ces professeur(e)s enseignent en France ne veut pas nécessairement dire qu’ils sont qualifiés pour le faire au Québec. 

Photo FLORIAN CRUZILLE MONTRÉAL CAMPUS

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