Le Syndicat des employés et employées de l’Université du Québec à Montréal (SEUQAM) implore la direction de la maison d’enseignement de trouver des alternatives en raison de l’arrêt de la ligne de train Deux-Montagnes-Montréal dès janvier 2020, dû aux travaux du futur REM.
Des milliers d’usagers et d’usagères du train de banlieue devront prolonger leur temps de transport de 35 à 40 minutes avant d’atteindre la gare Centrale. Le train qui effectue le trajet entre Deux-Montagnes et Montréal s’arrêtera désormais à la gare Bois-Franc, située dans Cartierville, en raison des travaux effectués pour le Réseau express métropolitain (REM). Les usagers et usagères devront donc se déplacer en autobus jusqu’à la station de métro Côte-Vertu, d’où ils pourront se rendre au centre-ville.
Depuis décembre dernier, le SEUQAM a élaboré un sondage pour les employés et les employées qui voyagent depuis la Rive-Nord. Il visait à déterminer précisément quelle portion du personnel serait affectée par les retards de la ligne du train de banlieue Deux-Montagnes-Montréal, avant d’émettre des demandes formelles à l’Université. « Plus on a un portrait de l’impact sur la communauté, plus on aura un levier pour pouvoir discuter avec l’employeur », soulève la présidente du SEUQAM, Louisa Cordeiro.
Contrecoups sur l’université
Les travaux pourraient avoir des impacts considérables sur l’Université, notamment par une baisse potentielle des candidatures des étudiants et des étudiantes ainsi que par des départs prématurés des employés et des employées, soulève Mme Cordeiro. « C’est important de savoir combien de gens seront touchés pour que l’UQAM soit sensible à la situation, qu’elle regarde les impacts et qu’elle détermine comment contrer la situation », ajoute-t-elle.
Aucun plan d’action n’a été mis en place de la part de l’administration. « Pour l’instant, l’impact évoqué sur les inscriptions demeure hypothétique. L’UQAM explore des pistes de solutions avec les différents intervenants en transport qui gravitent autour de ce grand chantier », mentionne la directrice des relations avec la presse de l’UQAM, Jenny Desrochers.
Aucune demande précise n’est revendiquée par le SEUQAM. « Au-delà des demandes, c’est de prendre conscience des humains qui travaillent à l’UQAM. Est-ce qu’il y a un risque pour l’employeur de perdre de l’expertise ? Parce que c’est quatre ans de galère qui s’en viennent », soulève l’agente de recherche et de planification à l’UQAM Magali Barré, qui a travaillé sur le dossier.
Pour certains employés de l’UQAM il est difficile d’envisager des solutions pour contrer la durée de transport prévue pour janvier 2020, dû aux horaires rigides. « Je suis tenue d’être présente pour certaines heures précises. Je ne peux pas raccourcir mes journées de travail sans qu’il y ait des conséquences sur ma retraite prévue dans 5 ans », explique l’agente de gestion aux études de l’UQAM Dominique Machabée, qui doit partir de St-Eustache chaque matin pour se rendre à l’université.
Retards à prévoir
Près de 1500 personnes utilisent chaque départ de train. Afin que celles-ci soient transportées par navette jusqu’à la ligne orange, il faudrait minimalement vingt autobus, prévoit Magali Barré. « La station Côte-Vertu n’est pas équipée. À l’intérieur, c’est déjà saturé. Ça [n’aura pas que des impacts sur] les usagers de la ligne de train mais aussi les usagers du métro actuel et les automobilistes de l’autoroute 13 et de la 15 », affirme-t-elle.
Les travaux du futur REM vont s’effectuer en deux vagues, explique Dominique Machabée. « Dans un premier temps, ils vont faire les travaux le plus près de Montréal. Puis, deux ans après, ils vont faire les travaux du milieu du trajet jusqu’à Deux-Montagnes. J’ai rarement vu des travaux se finir dans les temps prévus, donc nous, les résidents de St-Eustache et de Deux-Montagnes, sommes privés [du train] pendant un minimum de quatre ans », soulève-t-elle.
« Pour le moment, on a l’impression que l’UQAM ne réalise pas ce qui s’en vient, peut-être comme certains usagers. Il y a une désinformation, c’est incroyable », exprime Mme Barré.
Afin de contester les mesures mises en place, une manifestation a eu lieu le 1er avril à la gare centrale entre 7h00 et 9h00. Quelques centaines d’usagers et d’usagères de la ligne de train Deux-Montagnes-Montréal ont évoqué leur colère par des slogans et des pancartes à la sortie du train Deux-montagnes-Montréal. Ceux-ci et celles-ci désiraient apporter une modification du transport proposé lors des travaux du REM.
La direction du Réseau express métropolitain n’a pas donné de suivi à de multiples demandes d’entrevues soumises par le Montréal Campus.
photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS
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