La mobilisation pour la rémunération des stages s’étend hors de Montréal et regroupe des militants et des militantes de partout au Québec, entre autres dans les Laurentides, dans la région de Québec et en Outaouais.
« L’organisation de la mobilisation a été très “montréalocentriste”, donc c’est comme si les régions avaient été mises à part et toujours en mode rattrapage de ce qui se passait à Montréal. Il faut vraiment que le mouvement s’étende à d’autres régions », explique le responsable aux affaires extérieures et militant pour le Comité unitaire sur le travail étudiant du Collège Lionel-Groulx (CUTE-CLG), Nicolas Bastien-Porlier.
Selon lui, étendre le mouvement à l’extérieur de l’UQAM et de Montréal ajoute beaucoup de crédibilité à la cause de la rémunération des stages puisqu’il ne s’agit pas que d’un établissement qui revendique une cause de manière isolée.
Emma, étudiante en soins infirmiers au cégep de Limoilou et impliquée au CUTE-Limoilou, est du même avis. Pour elle, si d’autres régions se mobilisent et se font entendre, cela démontre que la lutte est beaucoup plus « horizontale » et moins centralisée à un seul endroit.
Une question démographique
« La mobilisation est plus importante à Montréal à cause du bassin de population et des grosses universités qui y sont », explique l’étudiante en travail social à l’Université du Québec en Outaouais (UQO) Mélodie Pelletier, qui est également impliquée au Comité pour la rémunération des internats et des stages de l’UQO (CRIS-UQO).
« En région, les gens sont moins conscientisés. Ils n’en ont pas vraiment entendu parler, surtout parce qu’il y a moins de monde. C’est plus de travail pour l’association, mais on fait quand même beaucoup d’efforts pour mobiliser le plus de gens possible », explique la présidente de l’Association générale des étudiantes et étudiants de Mont-Laurier (AGEEM), Marika Béland.
Premier vote positif de grève hors Montréal
L’Association des étudiantes sages-femmes du Québec, à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), s’est récemment positionnée en faveur de la grève générale illimitée (GGI). C’est le premier vote à aller en ce sens dans cette campagne de mobilisation.
« Ça fait un an qu’on a une position claire en ce qui concerne la rémunération de tous les stages et qu’on se mobilise, explique l’étudiante en pratique sage-femme à l’UQTR Bérangère Paradis-Deschênes, qui est membre de l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec (AÉSFQ). En ce moment, ce qui a été adopté par l’association, c’est de tomber en grève générale illimitée quand il va avoir un seuil de 20 000 étudiants qui va être atteint, à travers trois régions administratives. »
La mobilisation continue du côté de l’AÉSFQ et des assemblées générales seront possiblement organisées pour voter des journées de grèves ponctuelles en attendant la GGI.
Roberge, encore fortement critiqué
Pour plusieurs, l’implication du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, dans le dossier de la rémunération des stages ne suffit pas.
« Le seul gain qu’on a, c’est que la discussion est commencée […], déclare Bérangère Paradis-Deschênes. Il y a une voie de communication qui est ouverte, c’est la seule différence avec avant. Il n’y a pas eu de promesses, il n’y a pas eu de propositions de quoi que ce soit. On est juste à la première étape ! »
M. Roberge avait affirmé au début de l’année qu’il examinera, au cours des prochains mois, le dossier de la rémunération des stages. Pour lui, tous les scénarios sont sur la table, sauf celui du statu quo. Il y aurait donc compensation financière, mais il reste à établir la nature de celles-ci. Ces propositions seraient attendues pour le mois d’avril.
« Ce qui nous fait peur avec M. Roberge, c’est qu’il penche pour une “solution” qui serait la compensation. Nous, ce n’est vraiment pas ça qu’on demande. C’est vraiment la rémunération qu’on veut, ajoute Mélodie Pelletier. C’est inquiétant, mais c’est pour ça que l’on continue les moyens de pression. »
Quelques dates à retenir:
20 février : Journée de grève et manifestation de prévue en travail social à l’UQO |
photo: LUDOVIC THÉBERGE ARCHIVES MONTRÉAL CAMPUS
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