Les parents étudiants de l’UQAM espèrent pouvoir souffler un peu, à la suite de recommandations qui ont été soumises au Comité de la vie étudiante fin de faciliter leur cheminement scolaire.
Ne pas avoir les mêmes disponibilités que les autres élèves pour faire des travaux d’équipe, avoir une diminution de salaire en même temps qu’avoir une famille à nourrir, ne pas pouvoir reprendre des examens parce qu’ils n’ont toujours pas de reconnaissance de leur statut, voilà ce que les parents étudiants doivent vivre chaque jour.
Le Comité de soutien aux parents étudiants (CSPE) a comme rôle de défendre les droits, les intérêts et la situation des parents étudiants afin de les faire reconnaître au sein de l’UQAM. Selon la membre du conseil d’administration du CSPE Géraldine Garceau-Pellerin, « le premier [volet] représente [le quotidien] avec des activités de soutien aux parents où on leur offre de l’aide alimentaire et des moments de repos. Le volet à moyen terme correspond plutôt [aux] revendications auprès de l’UQAM pour se doter de la politique familiale. »
Parmi les revendications qui ont été proposées à l’administration, un parent étudiant pourrait être considéré à temps plein en ayant à son horaire deux cours par session, alors qu’il en faut normalement quatre. Il serait donc possible pour lui d’accéder au tarif réduit de la carte Opus.
« Ce sont des petites avancées comme ça qui montrent que tranquillement pas vite, nous allons quelque part », affirme Mme Garceau-Pellerin.
Des avancées qui font plaisir
Le groupe de travail sur l’élaboration de mesures de soutien aux parents étudiants (GTSEP) s’est réuni entre janvier et mai 2018 afin d’établir des recommandations qui ont été soumises au Comité de la vie étudiante en octobre 2018. « Accorder la possibilité à un parent étudiant de pouvoir faire un travail individuellement plutôt qu’en équipe, permettre plus facilement les reprises d’examens en cas d’urgence » et créer une instance favorisant la médiation lors d’une situation impliquant le corps professoral font partie des demandes du CSPE qui ressortent de l’avis d’inscription.
Les difficultés des parents étudiants
« Si le parent a un examen et que son enfant est malade, c’est vraiment le contact avec le professeur qui va faire en sorte qu’il y ait un accommodement ou non », affirme Géraldine Garceau-Pellerin. Elle ajoute que le CSPE désire que les parents étudiants sortent du « cas par cas » afin d’avoir une reconnaissance à part entière.
Pour Mélanie Duby, étudiante au baccalauréat en sciences comptables et mère d’un petit garçon, c’est la charge d’études qui est la plus difficile à concilier avec la famille. « Je me suis mise à temps partiel, parce que quand tu es temps plein, tu as toujours le sentiment de culpabilité qui vient te rattraper. Tu as moins de temps de qualité avec ta famille et quand tu as un moment de libre la fin de semaine, tu dois faire tes exercices », déplore-t-elle.
Mélanie Duby qualifie le personnel enseignant et le directeur de son programme de compréhensifs. « Il y avait un samedi où j’avais un examen et mon fils faisait beaucoup de fièvre. Mon conjoint n’était pas à Montréal et je n’avais personne pour le faire garder, raconte l’étudiante. En discutant avec mon professeur, nous en sommes venus à un arrangement et j’ai pu reprendre mon examen. »
Elle se considère chanceuse puisque ce ne sont pas tous les parents étudiants qui peuvent repousser un examen. « Il y a probablement des parents qui ont coulé des cours, qui ont dû recommencer ou même abandonner leurs études parce que cela allait au-dessus de la conciliation parent-étude », affirme Géraldine Garceau-Pellerin. L’étudiante souligne qu’une tournée des classes va se tenir prochainement afin de sensibiliser les professeurs et les professeures à la condition des parents étudiants.
Destination finale
Les parents étudiants tentent également d’obtenir une reconnaissance complète en créant une coalition d’associations de parents étudiants de plusieurs universités et cégeps.
Ces associations définiraient les besoins communs des parents étudiants et espéreraient créer une loi ou un amendement à une loi qui irait dans la reconnaissance du soutien aux parents étudiants. « Je le vois comme un travail de longue haleine, à long terme. Un mouvement sur peut-être dix ans », ajoute Géraldine Garceau-Pellerin.
photo: FÉLIX LEBEL MONTRÉAL CAMPUS
Contrairement à ce qu’il était écrit dans l’article en date du 5 février, il n’est pas permis aux parents étudiants d’être considérés comme des étudiants et des étudiantes à temps plein en ayant à leur horaire deux cours par session. Il s’agit plutôt d’une proposition faite au Comité de la vie étudiante en octobre dernier.
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